LES TCHATCHEURS

Y’a pas à dire mais, en France, faut toujours qu’il se passe quelque chose avant qu’une grosse fête ne commence. Même celle du foot. Au pays de la prise de tête permanente, voilà EricCantona qui recoiffe le petit Didier pour l’été : Canto le  » magnifique  » s’attaque à Deschamps le  » maléfique « .

Il ne serait pas trop porté sur les Arabes le Didier. C’est Eric le  » rouge  » qui le dit. Ça paraît énorme mais bon, il l’a côtoyé au quotidien. En club et en équipe nationale. Il doit savoir des choses, Eric. Pour certains, TOUS les moyens sont bons pour gagner. Pour d’autres pas.

Deschamps est quand même le symbole du bras armé (il était capitaine) de la période Tapie à Marseille. Cantona s’en est enfui. Il devait y avoir des raisons. Sa révolution, Canto la porte en lui depuis toujours. Avec nous, dans son sillage. Pour le meilleur et pour le pire.

En poussant notre feeling au niveau de l’amour pur et inconditionnel du jeu, on restera quoi qu’il arrive un compagnon de combat. Mais bon, dans ce cas-ci, on restera quand même dans son ombre imposante.

Par contre, on monte en première ligne et on bombe le torse pour affirmer haut et fort qu’on est content que MarineLePen ne soit pas sélectionneuse de l’équipe de France ou présidente de l’UEFA. Avec elle, pas de  » Black  » ou de Maghrébin en EDF.

Avec elle, pas d’étranger à l’EURO. Qu’est-ce qu’on se marrerait avec des affiches genre  » Languedoc-Roussillon contre Pas-de-Calais « . Sûr que ça se terminerait par 0-0. Un gros nul de chez nul. Pas de doute : le foot comme la vie, c’est toujours mieux en couleur !

De la couleur, ZlatanIbrahimovic en met dans tout ce qu’il fait. Avec les pieds ou la langue. Les pieds bien ciselés et la langue bien fourchue. Comme Cantona, il peut l’ouvrir parce qu’il assume. Aussi bien le joueur que l’homme. Une vraie grande gueule qui flingue tout ce qui bouge. D’abord agaçant, il m’est devenu ravissant.

Pour l’artiste qu’il est et pour le polémiste qu’il devient de plus en plus. Il n’a pas l’attaque de complaisance. Il flingue aussi les puissants. C’est tellement gros que j’en viens à me convaincre que tout cela n’est que du 125e degré. D’autosuffisance, certes, mais suffisamment hors-normes pour se réjouir des mots et moins de leur portée.

Par contre, la portée de son talent est sans limite. Sa prochaine destination devrait le mener en Angleterre. Avec un seul objectif, être champion dans un cinquième pays différent. Enorme. Le plus remarquable, c’est que ces titres furent conquis lors de sa première saison au club. Il y a là comme un impact.

Comme le sera l’annonce de son transfert à Manchester United. Où il retrouvera l’usine à titres qu’est JoséMourinho. Le  » Special One  » avec le  » Very Special One « .

En attendant, nous, on va se le coltiner mercredi prochain. Faudra avoir un  » Special Eleven  » de haute compétition. Parce que l’animal ne choisit pas ses proies. Tout qui ose s’opposer à lui est une victime en sursis. Avec l’équipe de Suède, ses chiffres sont aussi solides et persuasifs que des pare-chocs de Volvo. Qui s’y frotte, s’y nique.

Avant cet Euro, ça donne 62 buts et 20 assists en 113 sélections. Qui dit mieux ? Pas grand monde. Y a bien l’Irlandais RobbieKeane qui, du haut de ses 143 sélections, a quand même planté 67 buts dont 47 en matches officiels.

L’un comme l’autre sont des joueurs de compétition. Avec en plus, pour Zlatan, le sens de la démonstration. Les deux n’avancent plus très vite. Par contre, ils devancent souvent. Et puis, il y a l’antithèse des deux autres. Il ne marque jamais, si ce n’est les esprits et le coeur des hommes.

Les buts, il en fait des  » peut-être  » pour les autres. Les points, il les gagne avec la certitude de ses poings. Du haut de ses 156 sélections, du haut de ses silences qui portent plus loin que n’importe quelle rafale de mots, GigiBuffon est un seigneur.

Qui, comme la terre entière, pleure le plus grand de tous.  » The Greatest « . Le seul qui les met tous d’accord. Des poings et des mots pour l’éternité. Le monde avec ou sans ballon ne sera plus jamais le même sans MohamedAli.

PAR FRÉDÉRIC WASEIGE

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