LES SUD-AMÉRICAINS EN BELGIQUE

Gand a été un des pionniers belges dans les pays inconnus qui sont qualifiés pour le Mondial. Il a visionné le marché du Costa Rica au printemps. Michel Louwagie :  » Le niveau du championnat est bon, surtout comparé à celui d’autres compétitions où Gand peut encore embaucher des joueurs, style Macédoine ou d’autres anciennes régions de la Yougoslavie. Deux espoirs ont obtenu un contrat, Rendall Azofeifa et Bryan Ruiz. Nous avons dû négocier longtemps et durement et ils ne sont pas encore contents mais c’est la loi de l’offre et de la demande qui marche. Ils rêvent de prix brésiliens ou argentins mais ils ne peuvent pas trop exiger si nous sommes les seuls à nous intéresser à leurs joueurs « .

Gand a eu un Péruvien, AldoOlcese, qui n’a pas été un succès. Louwagie :  » Il était seul. Nous avons retenu la leçon. Nous avons toujours un Chilien et nous avons sciemment enrôlé trois hispanophones. Ils peuvent se soutenir, bien que nous voulions qu’ils apprennent rapidement le français ou l’anglais, pour pouvoir communiquer avec tout le monde « .

L’agent de joueurs Walter Mortelmans estime que les clubs belges moyens doivent s’aventurer en terre inconnue :  » L’Argentine et le Brésil sont terres de tradition et les prix sont à l’avenant. C’est le Mexique qui paie le mieux de son continent, plus que la Belgique, qui est en queue du peloton de l’Europe de l’Ouest. Le salaire annuel brut moyen d’un footballeur néerlandais est de 215.000 euros contre 100.000 en Belgique. Aux Pays-Bas, le salaire minimum d’un joueur hors UE équivaut au double de leur minimum ce qui représente 450.000 euros contre 84.000 ici. Pour ce prix, il n’est pas facile d’embaucher des talents. Des pays comme le Costa Rica ou peut-être l’Equateur constituent une possibilité « .

Selon Werner Deraeve, qui a quadrillé l’Amérique du Sud pour le compte d’Anderlecht ces derniers mois (on compte désormais quatre Argentins au Sporting), le Mexique n’en vaut effectivement pas la peine :  » Les joueurs y sont mieux payés qu’en Belgique. Le Mexique est un des rares pays où les clubs perçoivent des droits TV. Le reste n’est pas défriché. Nous suivons la situation de loin, notamment via la Copa Libertadores. En 2004, elle a été gagnée par une formation colombienne. Voir ses talents en vaut la peine. La mentalité des Américains du Sud est différente de celle des Africains. Quand ceux-ci s’exilent, ils parviennent à prendre leurs distances avec leur famille. C’est plus difficile pour les Américains. Il me semble logique, historiquement, qu’il y ait plus d’Africains en Europe. La France et la Belgique ont un passé colonial qui permet de tisser plus facilement des liens, C’est pareil pour l’Angleterre ou le Portugal, qui ont beaucoup de footballeurs d’Angola ou du Brésil. Par contre, il a moins de contacts avec les autres pays d’Amérique du Sud « .

PETER T’KINT, ENVOYÉ SPÉCIAL EN ALLEMAGNE

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