Les Rouches indispensables

Au Standard, certains joueurs sont plus précieux à la bonne marche des événements que d’autres.

Dieumerci Mbokani

28 matches, 16 buts

Si un homme possède du talent à revendre, c’est bel et bien Dieumerci Mbokani. Sa protection de balle est une merveille et son dribble désarçonnant. Jusqu’à présent, il a pris part à 28 matches de championnat. Le Standard a gagné des rencontres sans lui mais cela n’a pas le même sel. Mbokani (16 buts) est l’homme de tous les systèmes, un attaquant universel en quelque sorte. Il a trouvé ses marques seul en pointe (campagne européenne avec de Camargo derrière lui) et le duo qu’il reforme désormais avec Jovanovic en pointe (comme la saison passée) est vraiment de très haut vol, une des grandes richesses du Standard. A deux, ils ont souvent donné le mal de mer à la défense du Club Bruges. Les Flandriens ont perdu le cap et il a fallu un Stijnen des grands soirs pour endiguer les assauts de deux compères.

Ils sentent et vivent le football de la même façon : c’est nécessaire quand on passe en une-deux en plein milieu d’une défense. Mbokani avait vécu douloureusement son mauvais classement au Soulier d’Or. Il a eu du vague à l’âme durant quelques semaines, fut touché au genou avant de retrouver son niveau habituel en vue de la ligne d’arrivée.

Axel Witsel

32 matches sur 33, 6 buts

C’est Axel Witsel qui tient le haut du pavé en termes de régularité. Böloni a fait appel à ses services lors de 32 matches sur 33, soit une note de 96,96 % qui aurait pu atteindre les 100 % si l’élégant médian n’avait pas dû faire l’impasse sur une rencontre en raison de trois cartes jaunes.

C’est un chiffre inouï qui prouve aussi que ce jeune homme n’est pas souvent blessé et gère bien ses plages de repos malgré un creux en janvier. Observé différemment depuis qu’il chausse du 24 carats, Witsel devra augmenter sans cesse son niveau de jeu, sa rentabilité et sa vitesse de réaction dans les premiers mètres. Ce superbe manieur de ballons a étendu son influence dans la ligne médiane.

Alors qu’il se contentait généralement de jouer sur le flanc gauche la saison passée, le surdoué de Sclessin a parfaitement remplacé Marouane Fellaini au centre de la pelouse où le jeu de son équipe est moins viril mais plus élaboré, plus fluide, plus porté vers le haut. Böloni l’a parfois accusé de trop caresser le ballon et sa production en buts (6 pour 7 en 2007-2008) doit indiscutablement être plus élevée même si ses tâches défensives ne sont pas négligeables. Il le sait mais cette obligation ne devrait pas poser trop de problèmes au joueur le plus régulier du Standard.

Steven Defour

31 matches sur 33, 4 buts, 8 assists

Le petit capitaine a acquis du grade et, de plus en plus important et visible sur le terrain, a frappé quatre fois (un but seulement la saison passée) et signé huit assists (aucun il y a un an) et ses statistiques sont éloquentes à propos de la courbe de progression du plus défensif des médians du Standard. Au four et au moulin, il n’est plus l’homme de l’avant-dernière passe mais bien un réveilleur, un officier qui incite les autres à ne rien lâcher, à jouer vite, à mettre la pression dans le camp adverse.

Sa frappe à distance victorieuse au Club Bruges a probablement constitué un déclic important. Ce monstre de travail s’est totalement identifié au Standard et vit en communion parfaite avec un public qui l’adore. Il intéresse des clubs étrangers mais garde la tête froide et examinera tout cela en fin de saison. A son âge, il faut le faire.

Oguchi Onyewu

31 matches sur 33, 3 buts

Si un homme a prouvé son utilité contre le Club Bruges, c’est bien le grand Américain. Il a bouclé sa défense, forcé un penalty et marqué un but de la tête, celui du 2-0 qui a mis son équipe à l’abri d’un retour brugeois. Pour l’occasion, il disputait peut-être son dernier match à Sclessin.

Même si ses relances sont parfois imprécises et ses réactions un zeste trop lentes, Oguchi Onyewu est la pièce maîtresse de la défense. Avec 31 matches de championnat à son compteur, il a trouvé ses marques avec ses principaux adjoints du centre de la défense : Mohammed Sarr ou Tomislav Mukulic. L’Américain fait baver la direction des Mauves, est cité à l’étranger et Didier Deschamps, le successeur d’ EricGerets à Marseille, en a certainement parlé à Luciano D’Onofrio. En deux ans, Onyewu a gommé pour de bon les derniers souvenirs de son aventure mi-figue, mi-raisin à Newcastle.

Marcos Camozzato

30 matches sur 33

Le Brésilien est le deuxième élément indispensable de cette défense mais sa production est moins brillante qu’en 2007-2008. Et cela s’explique : l’arrière droit brésilien avait été sévèrement taclé et blessé par WesleySonck au Club Bruges. Même s’il a été retapé plus vite que prévu, Marcos a longtemps été diminué.

De plus, l’avènement de Wilfried Dalmat a changé la donne tactique dans sa zone d’expression. Il y a douze mois, Gregory Dufer ou Réginal Goreux lui ouvraient souvent la porte sur le flanc : Marcos s’y engouffrait avec délectation avant de multiplier les bons centres. Dalmat a pris cet exercice à son compte avec beaucoup de bonheur et plonge plus profondément, jusqu’à la ligne de fond : Marcos doit en tenir compte et est plus défensif que la saison passée.

Milan Jovanovic

29 matches sur 33, 12 buts, 8 assists

Même si cela ne saute pas aux yeux, son apport est plus complet et profond qu’en 2007-2008. Opéré d’une pubalgie, il a passé l’été à se retaper. Bölöni lui demanda durant des mois de se porter à gauche. L’international serbe a servi la cause de son club même s’il s’éloignait ainsi de la zone de vérité. Ses raids naissaient plus loin et le public a découvert un joueur de rupture très collectif qui a doublé son nombre d’assists (8 cette saison/29 matches).

Plus en pointe depuis quelques semaines (changement de système tactique, retour au 4-4-2, blessure d’ Igor de Camargo), il a désormais 12 buts à son actif. Sans une méchante grippe qui fit penser à une méningite et des problèmes dus à une ponction lombaire, il aurait obtenu de meilleures stats que la saison passée. Jova est donc indispensable. Imprévisible balle au pied, il peut l’être aussi dans ses réactions comme le prouvent certaines de ses gestes (incidents avec Dieumerci Mbokani et Witsel) ou des déclarations à chaud tapageuses avant des embrassades. Il dit ce qu’il pense, n’épargne personne, même pas son coach qu’il adore.

Wilfried Dalmat

29 matches, 4 buts, 9 assists

Le TGV du Standard a, quant à lui, souvent franchi le mur du son depuis le début de la saison. Deux de ses frappes n’ont-elles pas percuté les bois de Stijn Stijnen samedi passé ? Arrivé très tranquillement de Mons, avec Benjamin Nicaise, il est devenu le TGV du Standard, le meilleur flanc droit de Belgique. Quand il fait la ligne, ce joueur doux et discret galope à fond. Ses centres au cordeau ou au deuxième poteau (de Camargo en raffole) sont souvent des petits bijoux.

Avec lui dans ses carres, le Standard écarte plus le jeu. Le Français est le pendant de Jova sur le flanc droit quand le Standard évolue en 4-2-3-1. Dans une occupation de terrain en 4-4-2, il alterne régulièrement avec le flanc gauche, Mehdi Carcela pour le moment. Avec ses neuf assists (29 matches de championnat), Dalmat est la grande révélation liégeoise de la saison.l

par pierre bilic

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