Les rêves de Patrick Decuyper

Il y a un an et demi, il a quitté Zulte Waregem la queue entre les jambes. L’automne dernier, on a parlé de lui à Courtrai puis à l’Antwerp. Patrick Decuyper semble posséder le don d’ubiquité. Las, rien n’est concret : ni la structure, ni la provenance de l’argent. En septembre 2014, il achète un siège au conseil d’administration de Renaix, un club promotionnaire. Ses ambitions ? Reprendre un pensionnaire de D1 et muer Renaix en son club-satellite.

Decuyper a dû abandonner son école de football à Waregem. Sa tentative de déménagement à Anvers l’a classé dans le milieu. Maintenant, il se passionne pour les jeunes de Thomas Caers. Il veut fonder trois académies : en Belgique, au Sénégal et en Asie. Il pense avoir besoin de trois clubs de divisions différentes pour mettre ses talents en vitrine.

Au plus haut niveau, l’Essevee Soccer School de Waregem serait parfaite car elle possède le savoir requis, grâce à Caers, précisément. Comme celui-ci ne peut contractuellement assumer la direction des trois écoles, Decuyper s’est tourné vers le président Willy Naessens afin d’obtenir un droit sur l’école en échange des parts qu’il possède encore au stade arc-en-ciel. Mais Naessens lui a opposé une fin de non-recevoir en la matière.

Econduit, Decuyper est alors allé frapper à la porte de l’autre pensionnaire de D1 le plus proche du Gaverbeek : Courtrai. Mais le KVK ne voulait ni de Decuyper ni d’une académie. En fin de cause, l’homme s’est alors tourné vers Anvers, considéré comme un bon terreau, même si cette ville n’abrite plus de club parmi l’élite. C’est d’ailleurs pour ça que Decuyper avait envisagé, à un moment donné, un déménagement de Zulte au Kiel.

Decuyper a négocié avec les créanciers du Great Old anversois mais s’est heurté à Eddy Wauters, avec lequel les autres ne voulaient pas traiter. Selon certaines sources, il aurait à nouveau échoué.  » Pour ne pas nuire au dossier, j’ai décidé de ne communiquer que quand tout serait en ordre « , nous a annoncé Decuyper par courriel, à ce sujet.

Decuyper n’a donc guère progressé en Belgique. Pas plus, d’ailleurs, qu’à l’étranger, manifestement. A l’heure des négociations avec Courtrai, il avait dans l’idée de fonder son académie sénégalaise à Saly, au sud de Dakar. Mais la ville abrite déjà deux écoles : celle de l’ex-international français Patrick Vieira et une des Qataris d’Aspire. Decuyper avait à coeur de s’y installer à son tour, histoire de profiter des infrastructures. Dans la foulée, quelques entraîneurs belges avaient été sondés en vue de former des jeunes sur place. Mais tous sont toujours en Belgique, à l’heure actuelle. Et dans l’incertitude car le projet n’a pas avancé.

On en sait encore moins sur l’académie asiatique. Sera-ce la Chine, l’Indonésie ou l’Inde ? Dans le cas de l’Indonésie, le financement serait soi-disant assuré par le président de l’Inter, l’Indonésien Erick Thohir. Mais là aussi, tout semble au point mort.

PAR KRISTOF DE RYCK & JAN HAUSPIE

Il veut créer une académie en Belgique, une autre en Afrique et une autre encore en Asie. Mais tout est au point mort.

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