Les réseaux mondiaux d’Anderlecht

Plein feux sur la cellule de prospection et de recrutement des Mauves.

En matière de recrutement à Anderlecht, on s’attendait généralement à du belge avec les Kevin De Bruyne, Simon Mignolet et autre Joeri Dequevy. Mais, jusqu’à présent, c’est à l’étranger que les Mauves ont fait leurs emplettes : les Argentins Pablo Chavarria et Pier Barrios, l’Américain Sacha Kljestan et le Tchèque Jan Lecjaks. Des transferts effectués sur base du travail réalisé depuis des mois par la cellule de scouting internationale (voir son fonctionnement dans le cadre).

Quant à savoir les raisons qui poussent le Sporting à scruter dans tel ou tel pays plutôt qu’un autre, en voici l’explication.

En Argentine, la filière passe par Cordoba

Le footballeur argentin est un excellent produit d’exportation. Il suffit de songer aux nombreux internationaux actifs dans des clubs de pointe en Europe comme Walter Samuel, Diego Milito et Esteban Cambiasso à l’Inter Milan, Lionel Messi au FC Barcelone, Gonzalo Higuain au Real Madrid, Maxi Rodriguez et Javier Mascherano au FC Liverpool, Martin Demichelis au Bayern Munich, etc. Les deuxième et troisième garnitures sont tout aussi performantes. A l’image de Nicolas Pareja, ancien arrière du RSCA, sur le point à présent de rallier le FC Séville en provenance de l’Espanyol Barcelone.

Hormis Cristian Leiva, tous les autres Argentins ont, jusqu’à présent, réussi à Anderlecht. Il suffit de songer à l’infortuné Nicolas Frutos, à Lucas Biglia ou encore à Matias Suarez qui a éclaté la saison passée. A l’exception des stars, comme Sergio Agüero, passé pour 20 millions d’euros à l’Atletico Madrid pendant l’été 2006, les Argentins sont toujours abordables, vu que leur prix oscille entre 1 ( Pablo Chavarria) et 3,5 millions (Biglia). A ce tarif-là, Anderlecht est preneur.

Pour le Sporting, le centre d’intérêt s’est manifestement déplacé de Buenos-Aires (dont étaient issus les deux joueurs d’Independiente Frutos et Biglia) vers Cordoba. La raison est double : d’un côté, les footballeurs de la capitale sont plus chers. De l’autre, le Club Atletico Belgrano Cordoba fait depuis plusieurs années de la corde raide sur le plan financier. Il y a donc de bonnes affaires à réaliser là-bas et Anderlecht l’a parfaitement compris, lui qui a fait toutes ses emplettes sur place pour moins de 3 millions.

Certains s’étonneront peut-être que des jeunes joueurs doués de province ne transitent pas, d’abord, par l’un des grands clubs de Buenos-Aires ou Rosario avant de prendre le chemin de l’Europe. Le motif est simple : en Argentine, la plupart des joueurs sont en partie propriété des clubs et de particuliers. Tant qu’ils restent au pays, ils ne peuvent se soustraire à cette tutelle. Ce n’est que lors d’un départ hors frontière qu’ils deviennent enfin libres.

Au Brésil, c’est surtout le sud qui est rentable

Le Brésil constitue, lui aussi, un réservoir inépuisable de talents. Mais contrairement aux Argentins, qui s’adaptent aisément partout, bon nombre de joueurs brésiliens effectuent rapidement l’aller-retour en raison de difficultés d’intégration ou d’acclimatation. A l’époque où Paul Courant s’occupait encore de la prospection chez les Mauves, on se souviendra que trois Brésiliens ( Aginaldo, Caté et Toninho) avaient fait long feu au Sporting. Arrivés en juillet 1994, ils étaient retournés avant la fin de l’année. Le club n’a guère été plus heureux, il y a quelques années, avec un autre footballeur de ce pays, Triguinho. Depuis lors, la tendance s’est quand même un tant soit peu inversée avec l’avènement de Kanu et les bons matches disputés par Reynaldo au Cercle Bruges, où il sera encore prêté cette saison.

Plus on s’oriente au nord, plus le footballeur brésilien est de type africain. Plus on s’oriente vers le sud, plus il est de type européen. Le premier est en général meilleur marché que le deuxième mais les échecs sont plus nombreux aussi.

Le Congo conserve des richesses exceptionnelles

A un moment donné, le Sporting a voulu établir un accord de coopération avec son ancien joueur, Eugène Kabongo, qui avait en tête de créer un centre destiné aux meilleurs jeunes du Congo. Le projet est toutefois resté sans suite.

Les Mauves se contentent dès lors de frapper un coup de temps à autre. Comme avec Dieumerci Mbokani, repéré au Tout-Puissant Mazembé alors que le club voulait a priori mettre le grappin sur un autre sociétaire de ce club, Trésor Mputu, suivi à la CAN 2006. A présent, le Sporting fonde des espoirs sur un autre joueur qu’il a recruté dans ce pays : Junior Kabananga, issu du MK Etanchéité Kinshasa.

Surexploitée, la veine ivoirienne s’appauvrit

Au début de ce millénaire, Anderlecht avait conclu un partenariat avec le FC Bibo à Abidjan. Deux joueurs formés là-bas ont rallié le Parc Astrid : Cheikh Tioté et Bouba Saré. Depuis 2008, le Sporting n’injecte cependant plus d’argent dans cette filiale, qui continue malgré tout à fonctionner sous la direction de l’ancien associé de Serge Trimpont, Alfred Obrou.

Par correction, celui-ci tient toujours le Sporting à la hauteur des derniers développements. Mais la veine s’épuise, manifestement. Il est vrai qu’il n’est pas le seul sur la balle. Rien que la capitale ivoirienne compte pas moins d’une centaine de centres de formation aujourd’hui.

Heureux celui qui perce le mystère de l’Egypte

Les Pharaons sont triples champions d’Afrique (2006, 2008 et 2010) avec des joueurs qui, en grande majorité, évoluent toujours dans l’un des deux grands clubs du pays, Al Ahli ou le Zamalek du Caire. Pour faire tourner la machine financière, ceux-ci doivent se résoudre à vendre de temps à autre. De là l’intérêt des Mauves pour Mahmoud Shikabala (Zamalek) et du Standard pour Emad Motaeb (Al Ahli). Le prix n’est pas insurmontable puisqu’un international égyptien se négocie dans une fourchette allant de 500.000 à 2,5 millions d’euros.

Les Egyptiens ne constituent cependant pas une garantie de succès à l’étranger. Ahmed Hassan a, certes, réussi en Belgique mais d’autres tels que Tarek El Said (Anderlecht), Ibrahim Nader ElSayed (Club Bruges) ou encore Mohamed El Yamani (Standard), qui à sa décharge a été victime d’un grave accident, ont échoué.

Ahmed Hassan, qui a briefé Anderlecht sur Shikabala, sera responsable aussi, sous peu, d’une Académie de football au Caire, chapeautée logistiquement et financièrement par le Sporting. En échange, le club bruxellois sera prioritaire au cas où l’un ou l’autre de ces joueurs devrait l’intéresser.

La modeste Tchéquie déçoit rarement

Les Tchèques déçoivent rarement. Anderlecht en sait quelque chose, qui n’a eu qu’à se féliciter des services rendus par un Daniel Zitka ou un Stany Vlcek. Sans oublier Jan Polak et Ondrej Mazuch à présent.

A l’exception des clubs de la capitale comme le Sparta et le Slavia (et encore !), la plupart des clubs tchèques ne roulent pas sur l’or. Du coup, ils exposent très tôt leurs jeunes talents. C’est ainsi que le Sporting a repéré Marecek, titulaire en Première, au FC Brno (ancien club de Polak au demeurant) à l’âge de 16 ans. Idem pour la dernière recrue, Lecjaks, valeur sûre, à 19 ans à peine, au Viktoria Pilzen, vainqueur de la Coupe de Tchéquie.l

MK Etanchéité COD

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