Les repères de Balo

n Carrière solo :  » Je redémarre tout à zéro. Avant, j’étais habitué à une mentalité de groupe avec Starflam. Mais nos chemins se sont séparés en septembre 2003. Je n’ai plus fait de musique pendant deux ans. Je voulais aussi sortir un peu du rap, de ce carcan. Tout était devenu un peu trop manichéen. Par définition, quand on fait du rap, on est contre tout. Mais à la longue, ça devient pesant « .

n Retour au Congo :  » C’est vraiment la lettre de ma mère qui m’a donné envie de refaire de la musique. Il y avait un numéro de téléphone. Au début, j’étais assez méfiant car cela faisait longtemps que l’on ne s’était plus parlé. J’avais peur que ce soit une imposture, que ma mère reprenne contacte avec moi seulement pour de l’argent, par exemple. En plus, je n’avais rien à lui dire. Au final, j’ai décidé d’écrire un album. C’est surtout le fait d’avoir entendu le titre de Marvin Gaye qui a changé beaucoup de choses. Les paroles disent en substance : I’m going home to be with my mother. I’m going home to see my dear old dad. I’m going home to see my sister. I’m going home won’t my brother be glad. J’ai décidé de retourner au Congo mais je devais avoir quelque chose à leur dire. L’album m’a semblé être la meilleure solution. Quand je suis arrivé à Lubumbashi, j’avais vraiment l’impression d’être un blanc ou plutôt un Afropéen. C’était une expérience assez douloureuse. Tout a changé par rapport à ce que je connaissais. Mais en mal ! Le pays est à l’abandon. Pourtant quand il s’agit d’exploiter le sous-sol, les gens sont là. Il n’y a aucune construction récente. Tout date encore des colonies « .

n Ses malaises :  » J’ai fait un paquet de conneries ! J’ai beaucoup volé. C’est vraiment Starflam qui m’a sauvé. J’ai intégré le groupe à 15 ans. Mon but était devenu le groupe. Je ne vivais donc plus au jour le jour. Avant, j’habitais un kot minable et je ne payais même pas le loyer. Je me suis donc fait virer. Il y avait aussi un local pour le groupe. Au début, je ne payais pas non plus ce loyer. Commencer à faire de la musique et avoir du succès, ça a vraiment changé ma vie. Quand tu passes à RTLTVI, tu peux difficilement faire un casse par la suite. Les mecs de Starflam étaient aussi bien éduqués et plein de valeurs. Au début, je ne traînais qu’avec des Congolais. Cela ne m’a pas aidé. J’étais isolé du reste. Ce qui était chouette aussi, c’est que Starflam réunissait des mecs de toutes les origines. A cette époque, mon père était retourné au Congo. Et ça m’a fait du mal. Ma belle-mère a eu le courage de m’accepter. Et moi, j’ai eu la lâcheté de la rejeter. Heureusement, tout s’est arrangé. C’est seulement maintenant que je parviens à relativiser « .

n La prison :  » Ce n’est pas non plus facile pour un immigré de s’intégrer. Mais il faut se dire que l’on est beaucoup mieux lotis qu’un jeune Congolais vivant au pays qui regarde MCM chaque jour. Il regarde un monde qu’il ne pourra jamais connaître. Actuellement, la délinquance des jeunes est un rapport avec le paraître et l’avoir. Moi, à un moment, je ne volais plus parce que je devais manger. Quand tu voles une veste en cuir, c’est qu’il y a un problème. C’est vraiment lié au processus d’intégration. Pour que la belle blonde daigne te regarder, il faut que tu égales ton concurrent dans l’apparence. C’est surtout le regard condescendant qui tue. Des fois, j’avais vraiment l’impression de lire dans le regard des gens que j’étais une merde. Donc, tu deviens frustré à cause de cela. Aujourd’hui, certains jeunes reproduisent exactement le même schéma, sauf qu’ils volent des fringues ou encore des portables vraiment de luxe. Trois de mes meilleurs potes ont fait de la taule. Quand ils sont sortis, on n’avait vraiment plus rien à se dire. La prison n’est pas une solution. Ils y sont rentrés avec une cicatrice et quand ils sont sortis, ils avaient la gangrène. Ça les a vraiment éloignés de la société. Ils sont restés des gamins. Mais les choses commencent à bouger pour les jeunes d’origine étrangère. Je connais maintenant plein de Blacks qui ont un boulot avec des responsabilités « .

n Jacques Brel :  » J’ai écrit une chanson Liège-Bruxelles-Gand. Ce sont des villes que je connais bien. Gand : parce que ma copine vient de là. Et oui, elle est flamande ! Jacques Brel est l’une de mes plus grandes influences. C’est véritablement un grand monsieur. J’adore la chanson L’âge ingrat. Elle est fabuleuse. Je me suis aussi beaucoup inspiré de l’album Les Marquises.

n Une copine flamande :  » Entre flamands et francophones, il y a vraiment d’énormes différences. C’est vraiment deux mondes. Ces différences sont surtout dues aux Flamands. Ils sont en perpétuelle recherche d’identité. Ils sont fiers de leur langue et de leur passé. Le chômage baisse et ils veulent en profiter pour à terme, vivre en autarcie. Ce qui me fait rire dans la crise gouvernementale, c’est que l’on n’a pas de gouvernement et pourtant, le pays continue à fonctionner ! « .

n Projets :  » On va bientôt sortir Hôtel Impala en France, en janvier normalement. Ce n’est pas évident de percer là-bas. C’est la raison pour laquelle je me suis doté d’un manager, qui s’occupe notamment du groupe Kyo et de la chanteuse Wallen. J’ai donc quelques dates de concert là-bas « .

Baloji – Hotel Impala (CD EMI)

Concert : 13 décembre à la Soundstation (Liège)

www.baloji.com

www.myspace.com/baloji

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