LES PREJUGÉS DE NIEMI

Jari Niemi a déclaré dans Sport/Foot Magazine numéro 27 qu’après chaque match de l’Italie à l’EURO, il envoyait un message à son ex-entraîneur pour lui signaler qu’il ne servait à rien de jouer de manière ultra-défensive. Manifestement, le Finlandais a été conditionné par la philosophie de Sergio Brio.

Que la Squadra n’ait pas été brillante, c’est une chose mais prétendre qu’elle a joué la défense à outrance, c’est vraiment n’importe quoi. Tout d’abord, l’Italie a été, avec l’Angleterre, une des seules équipes à aligner deux attaquants en pointe et contre la Bulgarie, elle a même joué avec trois médians offensifs. Lors de ses trois rencontres, l’Italie s’est créé plus d’occasions de but que la Grèce et bien d’autres équipes comme l’Allemagne, le Danemark, la Suède et même la France. Le problème réside justement dans le fait que les Italiens n’aient pas transformé les trois grosses opportunités qu’ils ont eues contre le Danemark, les sept ou huit occases grandes comme des maisons contre la Suède et les quatre dernières contre la Bulgarie. C’est là qu’interviennent les critiques à l’égard du coach qui aurait dû effectuer des changements judicieux. Il aurait dû se priver, par exemple, de ChristianVieri, qui ratait tout ce qu’il voulait, et non pas d’ Antonio Cassano, qui était beaucoup plus incisif. GiovanniTrapattoni aura été victime de sa mentalité en faisant sortir un attaquant pour un médian et puis un médian pour un arrière : il tenait à assurer le résultat alors que son équipe dominait les débats. Mais cette triste vision du foot a fait qu’il a complètement bouleversé l’équilibre de son équipe et a permis aux Suédois d’arracher un partage qu’ils n’avaient pas mérité.

Et contre la Bulgarie, l’Italie aurait dû bénéficier de deux penalties flagrants que l’arbitre ne lui accorda pas. Les Italiens n’en ont pas fait un plat car cela n’aurait rien changé : même s’ils les avaient transformés, ils étaient quand même éliminés.

Cela dit, pour en revenir à Niemi : il devrait se montrer moins catégorique quand il assure que les pays nordiques et notamment la Finlande ne tablent que sur l’offensive. Lors des matches de qualification contre l’Italie, justement, la Finlande n’a passé que deux ou trois fois le milieu du terrain en début de rencontre lors de l’aller au stade Olympique d’Helsinki et au retour à Palerme, elle n’a pas envoyé un seul ballon en direction du gardien adverse. Si c’est cela tout miser sur l’offensive, la Grèce est à coup sûr l’équipe qui s’est montrée la plus offensive de tout l’EURO ! J’espère que le Standard n’a pas l’intention de demander à Niemi d’assurer des missions de scouting des adversaires.

Giancarlo Di Prima, Bruxelles

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