Les Philadelphia 76’ers aiment perdre

Grâce à une victoire par 123-98 face aux Detroit Pistons, les Philadelphia 76’ers ont mis fin à une série historique de défaites. Plus tôt dans la semaine, le Philly avait encaissé un 26e revers de rang face aux Houston Rockets, égalisant le record négatif de Cleveland en 2010-11, quand LeBron James avait quitté ce club au profit de Miami Heat.

Le week-end dernier, Philadelphia n’était pourtant même pas lanterne rouge. Ce douteux honneur est revenu aux Milwaukee Bucks, qui n’ont gagné que 14 de leurs 73 matches alors que les 76’ers comptent16 victoires en 74 parties. Si le club attire les feux de la rampe, c’est uniquement à cause de sa série de revers.  » Si nous avions mieux réparti nos victoires, nous n’aurions jamais attiré l’attention « , a déclaré l’entraîneur, Brett Brown après la 26e défaite des siens contre Houston.  » Je pense que quand on s’incline aussi tant de fois d’affilée, on doit avoir le sentiment de ne plus pouvoir voir le bout du tunnel « , a déclaré son collègue d’Houston, Kevin McHale, plein de compassion.

Brown, le manager général Sam Hinkie et les nombreux supporters du club ne sont pas prêts à basculer. Mieux, un bel avenir semble les attendre car les moments douloureux qu’ils vivent font partie d’un projet à long terme de Sam Hinkie. En été, puis en cours de saison, il a laissé partir trois de ses meilleurs joueurs, Jrue Holiday, Evan Turner et Spencer Hawes, pour aligner la formation la plus jeune de NBA.

L’inexpérience de l’équipe l’expose évidemment à des revers. La NBA a même inventé un mot pour ça : le tanking. Plus le classement est mauvais, plus il y a de chances de gagner la draft lotery, ce qui permet d’effectuer en premier son choix pendant le draft, une épreuve à laquelle les jeunes joueurs des collèges et les étrangers peuvent s’inscrire. Le système permet d’éviter que les mauvaises formations restent médiocres.

Grâce au number one pick, on peut donc passer en quelques années du bas du tableau au statut de favori pour le titre, comme les Cleveland Cavaliers l’ont fait en dénichant LeBron James au draft 2003. C’est aussi pour cela que les équipes qui n’entrent plus en ligne de compte pour les play-offs, comme d’ailleurs les LA Lakers, privés de Kobe Bryant, blessé, ne voient pas le tanking d’un mauvais oeil.

Cette année encore plus que jamais, d’ailleurs, car jamais la liste de jeunes étoiles potentielles n’a été aussi longue. En tête, le fameux trio Jabari Parker, Andrew Wiggins et Joel Embiid. Parker, un frêle avant, joue pour la célèbre Duke University et est le produit le plus fini, formé par un orfèvre, Mike Krzyzewski, qui est le sélectionneur des USA depuis des années. Wiggins est un grand talent canadien qu’on a surnommé le nouveau LeBron avant même qu’il ait joué un seul match en collège. Embiid, son coéquipier du Kansas, est un centre issu du Cameroun, qu’on compare déjà au légendaire Hakeem Olajuwon.

Enrôler un de ces trois joueurs plus une vedette plus âgée en fin de contrat pourrait relancer Philadelphia, qui aligne déjà le prometteur distributeur Michael Carter-Williams. Comme quoi tout peut basculer très vite en NBA.

PAR JONAS CRÉTEUR

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