Les petits clubs de D1 et les Diables face à leurs fossoyeurs

Par John Baete

La Ligue Pro vit un enfer. Au-delà de querelles ayant ou non à voir avec l’arbitrage par exemple, les 18 clubs de D1 ne parviennent pas à se mettre d’accord concernant la forme de la prochaine compétition nationale. On sait depuis belle lurette que les gros bras de la D1 (ils sont cinq : Anderlecht, Standard, Club Bruges, Genk et La Gantoise) bataillent pour diminuer le nombre d’équipes et passer de 18 à 16 ; tout en rêvant secrètement arriver un jour à 14…

Ce pompeusement dénommé G5 estime que ses joueurs ne doivent pas trop perdre leur temps avec des  » petits clubs  » et veulent mettre en place un système de playoffs. Oui mais voilà : les petits clubs ne veulent pas voir deux d’entre eux être sacrifiés. Car si les grands clubs ne veulent plus jouer qu’avec les 16 meilleurs, ils visent aussi un partage plus intéressant en leur faveur des droits TV… que visent aussi chacun des 13 petits clubs restants. Bref, c’est la foire. Anderlecht et le Standard menacent même de vendre leurs droits de TV séparément. Une menace en l’air, car d’autres clubs rétorquent qu’alors ils ne joueront pas contre eux !

La discussion est d’autant plus désagréable que le G5 utilise les droits TV comme bras armé. Il affirme sans honte que sans relooker la D1, les TV ne payeront plus autant de droits. C’est un avis uniquement basé sur des suppositions. Bien sûr, Belgacom TV a insisté pour que le niveau du foot belge soit meilleur sous peine de ne plus être intéressé. Mais ce sont des paroles en l’air car le public des stades belges est plus nombreux que jamais. Ce signal, dont il faut absolument tenir compte, est réjouissant car basé sur un amour populaire pour le foot (dont dépendent les TV) et le respect du sport (jouer en D1 est un privilège durement acquis sur le terrain).

On peut certes estimer que la Ligue des Champions prouve qu’il vaut mieux diminuer le nombre des clubs concernés par le plus haut niveau pour offrir un spectacle télévisé de meilleure qualité. Mais les adversaires farouches à cette concentration des puissances d’argent rappellent que ceux qui ne participent pas à la CL sont condamnés aux miettes du festin.

Finalement, de quoi parle-t-on ? Pour passer éventuellement de 18 à 16, la Ligue Pro doit voter et obtenir une majorité des deux tiers, soit 12 clubs sur 18. Demain, jeudi, aura lieu une ultime tentative de conciliation. Le temps qui presse (il faudra bientôt signer le prochain contrat de télévision qui courra durant trois ans à partir de cet été) joue immanquablement en faveur des petits clubs. En plus, la négociation avec les clubs de D2 pour l’accès forcément plus limité à la D1 est également enlisée. Comment envisager un changement drastique face à une telle opposition ?

Toujours dans la Maison de verre mais dans d’autres bureaux, ceux de la direction technique, on était ces derniers jours en train de plancher sur la faisabilité d’un contrat comme T2 avec Frankie Vercauteren. Le refus de Marc Wilmots de travailler avec René Vandereycken a vu ce dernier se rabattre sur l’avant-dernier coach d’Anderlecht. Personne n’y avait pensé avant, mais c’est vrai que les deux V se ressemblent énormément : ce sont des coaches essentiellement défensifs qui ne font rien pour être sympathiques. Vercauteren a quitté Anderlecht en ayant des problèmes avec tout le monde, c’est dire. Autant on pouvait espérer que Wilmots contribue à replacer les Diables Rouges dans un état d’esprit conquérant, autant on craint l’inverse avec Vercauteren. De toute manière, un T2 n’est jamais là pour contester son T1 et le Bruxellois, qui a fait l’essentiel de sa carrière dans le coaching comme adjoint, a toujours été un modèle de loyauté à ses patrons. ça promet.l

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