LES PENSEES D’HIDALGO

Personnage mythique du football français, il ne parle pas pour ne rien dire.

Consultant pour Canal+, Michel Hidalgo est évidemment plus discret qu’il y a quelques années. L’ancien sélectionneur des Bleus voyage beaucoup, a une société de communication qui tisse des liens entre le monde des affaires et le sport via des séminaires où sont décortiquées les convergences entre les deux milieux. Il garde donc un pied dans le sport mais est étonné par de nombreux phénomènes qui sont parfois inquiétants.

« Le sport fait de sales vieux », a-t-il déclaré. « Beaucoup sont handicapés par des problèmes d’arthrose, de hanche, de genou ou encore de vertèbres. A trente-huit ans, Manuel Amoros a une prothèse de la hanche, Franck Gava a été obligé d’arrêter. En France, rien n’a été fait à ce niveau-là et je réfléchis donc à la création d’une cellule nationale de soutien ».

Il s’intéresse aussi à l’argent qui déforme parfois la donne dans le sport : « Certains ont beaucoup d’argent: s’il sert à aider les petits clubs, à réaliser des équipements et à construire des stades, l’argent peut être un moteur. Notre sport a perdu une valeur fondamentale: la fidélité. L’esprit d’équipe et la fierté de porter les couleurs d’une ville sont relégués au second plan. Aujourd’hui, on change de club pour un oui ou pour un non. Le football a été gangrené par l’argent roi. Pour beaucoup, seul compte désormais l’appât du gain. Certains dirigeants de la fédération française n’ont pas la mémoire du coeur. Pas tous et j’ai beaucoup de sympathie pour le président Simonet. Mais, par contre, je ne supporte pas les arrivistes.

A Marseille, il n’y a pas de mémoire. Bernard Tapie a laissé l’OM en D2 et des gens comme moi dans la m… Je ne peux pas l’oublier. Je regrette encore une fois d’avoir assisté à des procès au cours desquels la vérité n’a pas été recherchée. Pourtant, on ne voit pas qui d’autre pourrait redonner espoir au club. J’ai une devise: -Quand tu es au sommet, continue de monter. C’est de Confucius. En conjuguant les deux plus beaux mots de notre langue, à savoir aimer et aider, on donne un sens au temps et à sa propre vie ». (P. Bilic)

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