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Les moments-clés de la saison

Etait-ce un match, un transfert, un nouvel entraîneur ? Sport/Foot Magazine se penche, club par club, sur ce qui a constitué un tournant de la saison. Synoptique.

Même Vadis Odjidja  n'a pas réussi à gommer les lacunes des Buffalos.
Même Vadis Odjidja n’a pas réussi à gommer les lacunes des Buffalos.© belgaimage

La finale de coupe contre Malines

Ce devait être un nouveau haut fait, un moment historique, car les Buffalos rêvaient d’un nouveau trophée, leur titre remontant à 2015. Le 1er mai 2019, face au YRFC Malines, le champion de D1B, qui n’avait plus disputé de match depuis 46 jours, Gand allait louper le coche au stade Roi Baudouin.

Pourtant, c’était une manière idéale de reconquérir les supporters car 15.000 sympathisants s’étaient réunis à la Place Saint-Pierre, au coeur de la cité d’Artevelde. Lauréats de la coupe en 1964, 1984 et 2010, les Buffalos ne pensaient absolument plus à l’édition 2008, perdue. D’ailleurs, ils avaient une motivation supplémentaire : une qualification directe pour la phase de poules de l’Europa League, la saison prochaine.

Les moments-clés de la saison

Las, les troupes de Jess Thorup ont poursuivi sur leur… lancée de six défaites en PO1. Bien que Jean-Luc Dompé ait ouvert la marque, Gand s’est incliné 1-2 face à un Malines particulièrement bien organisé. Sa plaque tournante, Vadis Odjidja, a vu les plaies de la saison remonter à la surface : manque d’opportunisme et d’efficacité devant le but, faute de véritable buteur (malgré l’éclosion de Jonathan David), un jeu trop stéréotypé, dépourvu de surprises, en l’absence de Giorgi Chakvetadze. Pourtant, le staff technique a exploré toutes les options possibles : 32 footballeurs ont été alignés durant la saison qui vient de s’achever.

Michael Verschueren a été nommé directeur sportif le 28 novembre.
Michael Verschueren a été nommé directeur sportif le 28 novembre.© belgaimage

Le sacre de Michael Verschueren

En l’espace de quelques mois, des noms connus comme Luc Devroe, Hein Vanhaezebrouck, Gino Caen, Jochen De Coene, Chris Goossens et Fred Rutten ont dû faire leurs valises. D’autres employés moins connus, qui avaient parfois de longs états de service, ont également été limogés.

Marc Coucke dirige le carrousel et, le 28 novembre, il a provoqué un tremblement de terre en nommant Michael Verschueren au poste de directeur sportif. Lors de sa première journée de travail officielle, Verschueren a présenté un PowerPoint impressionnant à la presse, en expliquant la restructuration des départements médical et sportif et en spécifiant les objectifs concrets du club.

Les moments-clés de la saison

Avec l’aide de l’Américain Aaron Kanwar, Head of International, le Sporting doit également se positionner sur les marchés internationaux. Verschueren n’a qu’une seule ambition : to make Anderlecht great again. Sa nomination a été suivie par l’embauche du nouveau directeur technique Frank Arnesen et de Pär Zetterberg, un monument du club qui jouit d’un rôle libre au sein du staff et du département sportif.

La révolution était lancée et les supporters ont espéré qu’Anderlecht reprenne le droit chemin. Quatre jours après le couronnement de Verschueren, le club a toutefois été défait à domicile par Genk et le reste allait être du même acabit. La suite a démontré que la modernisation de l’institut mauve n’avait pas été en mesure de stopper son déclin sportif.

Elton Acolatse est à la base du 0-1 concédé contre La Gantoise.
Elton Acolatse est à la base du 0-1 concédé contre La Gantoise.© BELGA

Tout ou rien

Marc Brys a signé une belle prestation en maintenant Saint-Trond dans la course aux PO1 jusqu’à l’ultime journée du championnat régulier. Pourtant, les supporters trudonnaires, critiques, retiendront surtout que Jordan Botaka et Cie ont tout gâché en concédant un nul à Mouscron puis en perdant le match décisif face à Gand.

Le jour de ce match crucial, chacun, dans le vestiaire limbourgeois, avait le sentiment de pouvoir prendre la mesure de Gand. Même au repos, à 0-1, un but amené par une action dramatique d’ Elton Acolatse, il n’était pas question de résignation. Le STVV avait souvent mué un retard en victoire en cours de saison. Pourquoi n’y parviendrait-il pas cette fois aussi ?

Les moments-clés de la saison

Mais les Limbourgeois se sont heurtés à des Buffalos redoutablement efficaces en contre. Brys, qui avait souvent trouvé des solutions en cours de saison, était aussi impuissant que ses joueurs. Cet échec a marqué le Stayen mais après deux jours de repos forcé, le staff a ranimé la motivation des joueurs et a convaincu le groupe qu’il était capable de réussir quelque chose en PO2.

Comment le staff technique s’y est-il pris ? En montrant à ses joueurs, images et statistiques à l’appui, qu’ils réalisaient une saison fantastique. Un an plus tôt, 47 points auraient suffi aux Canaris pour se qualifier pour les PO1 mais cette année, le destin leur avait joué un mauvais tour.

Le calme est revenu à Courtrai suite au retour d'Yves Vanderhaeghe.
Le calme est revenu à Courtrai suite au retour d’Yves Vanderhaeghe.© BELGA

Le changement d’entraîneur au premier tour

Le 15 novembre, quand Courtrai a changé d’entraîneur, il était douzième avec seize points sur 45. D’un point de vue strictement sportif, le limogeage de Glen De Boeck était surprenant. Courtrai avait, certes, été irrégulier mais il ne connaissait pas de gros problèmes, bien que sa préparation ait été jonchée d’obstacles, les terrains n’étant pas prêts et le noyau n’ayant été complété qu’in extremis.

L’entraîneur semblait avoir acquis suffisamment de crédit grâce au succès de sa reprise la saison précédente. D’autre part, il n’était plus en bons termes avec la direction. Des négociations de contrat insatisfaisantes, la non-prolongation de son bras droit Lorenzo Staelens et les conditions de travail non professionnelles dans lesquelles il avait dû préparer la saison, tout cela avait suscité des tensions.

Les moments-clés de la saison

Yves Vanderhaeghe a alors été renvoyé par Gand et Courtrai a pris contact avec lui pour le spectacle  » 10 ans de KVK « . Les deux parties ont rapidement réalisé qu’elles avaient envie de retravailler ensemble. Le calme est revenu suite au changement d’entraîneur. Vanderhaeghe a été moins polarisant, plus pragmatique et il a réduit le noyau, trop large, en janvier, pour rendre la concurrence plus saine.

Courtrai a gagné 27 points sur 45 au second tour et a terminé en huitième position. Il a signé un impressionnant 24 sur 30 en PO2 et a disputé la finale.

Ryota Morioka a dû compenser le départ de Cristian Benavente.
Ryota Morioka a dû compenser le départ de Cristian Benavente.© BELGA

La vie sans Benavente

La course-poursuite semblait devoir se finir par un happy end. Le chasseur qui finit par attraper sa proie, qu’il avait pourtant laissée filer de façon distraite en début de journée. Charleroi revenait patiemment sur son départ raté. Après avoir passé l’hiver à trois longueurs du top 6, les Zèbres frappaient un grand coup à la reprise, avec une victoire inattendue au stade Jan Breydel, face au champion en titre brugeois.

Auteur d’une prestation exceptionnelle, entre abnégation défensive et implication féroce dans les contres carolos, Cristian Benavente semble en mesure de porter les hommes de Felice Mazzù vers une troisième qualification consécutive en play-offs 1. Un top 6 forcément devenu l’objectif annuel du club de Mehdi Bayat.

Les moments-clés de la saison

Revenus à un point de la cinquième place, avant un triptyque qui doit les faire affronter Waasland-Beveren, Mouscron et Ostende, les Zèbres sont plus que jamais dans la course. Jusqu’à ce que le Pyramids FC dépose sur la table une offre financière mirobolante, que ni les dirigeants carolos ni Cristian Benavente ne peuvent refuser.

La reconstruction doit se faire autour de Ryota Morioka. Elle passe par un 2/9 au goût amer, avant une relance sous forme de victoire à Courtrai. Sept points perdus qui coûtent très cher au décompte final : c’est exactement la distance qui sépare les 42 points des Carolos des 49 de l’Antwerp, dernier à valider son ticket pour les play-offs 1. La course à l’Europe des Zèbres doit alors passer par le purgatoire des PO2.

Bryan Heynen  a montré qu'il était plus qu'une solution de rechange, pour Genk, à l'Antwerp.
Bryan Heynen a montré qu’il était plus qu’une solution de rechange, pour Genk, à l’Antwerp.© belgaimage

La victoire à l’Antwerp

Le soir d’Halloween, quand les joueurs de Genk réintègrent leur vestiaire à l’Antwerp, à la mi-temps, ils se demandent ce qui leur arrive. Philippe Clement est furibond et pas seulement parce que le Racing est mené 2-0. Rien ne va.  » Jamais je n’ai vu l’entraîneur aussi fâché « , témoigne ensuite Ruslan Malinovskyi.  » Je leur ai demandé s’ils avaient dormi pendant la présentation du match « , explique Clement.  » J’ai vu des joueurs abandonner leur poste et des défenseurs axiaux perdre le ballon le long de la ligne.  »

En seconde période, c’est comme si tous les Genkois avaient subi un électrochoc. Ils débordent l’équipe locale. En une mi-temps, la meilleure défense (neuf buts contre en douze matches) encaisse quatre goals. Même quand Alejandro Pozuelo, qui n’est pas bien dans le match, est remplacé, la machine limbourgeoise ne connaît pas de heurts. Malinovskyi est indomptable et BryanHeynen montre pour la première fois qu’il est bien plus qu’un médian défensif.

Les moments-clés de la saison

La manière avec laquelle Genk mue son retard en victoire 2-4 stupéfie tous les spectateurs. Une semaine plus tôt, Genk s’est imposé sur le même score au Besiktas et a été applaudi par les supporters turcs. Quatre jours avant ce match face à l’Antwerp, Genk avait quitté le terrain de Sclessin déçu de son match nul, tant il aurait mérité la victoire.  » C’est notre référence de la saison, encore plus que le match au Besiktas « , déclare Clement. En l’espace d’une semaine, Genk a dépassé le cadre du seul Limbourg.

Taiwo Awoniyi était inarrêtable avec l'Excel cette année.
Taiwo Awoniyi était inarrêtable avec l’Excel cette année.© BELGA

Le jour où Taiwo a tout changé

Taiwo Awoniyi n’avait laissé que des bons souvenirs au Canonnier, fruits de sa saison 2017-2018 exemplaire : 10 buts et 7 assists avec une équipe moyenne et en ayant loupé presque l’intégralité des PO2 à cause d’une blessure. Il a alors gagné son transfert à Gand. Pour y vivre un flop monumental. De juillet à fin décembre, des petits bouts de matches et pas un seul goal en championnat.

Fin 2018, Mouscron est dernier du classement, à égalité avec Lokeren. On devine que ces deux-là vont batailler longtemps pour ne pas descendre. Awoniyi revient en janvier et, directement, il fait tout basculer. Premier match, premier but. On ne va plus l’arrêter. L’Excel boucle la phase régulière sur un bilan de 23 points sur 27. Il y a des victoires sur les terrains de Genk, de Gand et de Bruges. Un nul à Sclessin.

Les moments-clés de la saison

Et plein de buts du puncheur nigérian : 7 lors des 9 matches de phase classique, 4 autres en PO2. Et aussi 8 passes décisives. Il revit, se félicite chaque jour d’avoir redécouvert  » sa maison  » et une ambiance familiale qu’il n’a jamais trouvée à la Ghelamco.

L’histoire d’Awoniyi et de l’Excel 2019 est une belle histoire. Avec ses côtés sombres, toutefois. Quelques hommes ont été si brillants qu’ils ne seront plus là à la reprise : Bernd Storck, SelimAmallah, Jean Butez (probablement), Manuel Benson. Et Taiwo évidemment. Il a eu l’élégance de planter un ultime doublé (inutile) pour son match d’adieu. Avant d’être ovationné. Par un très maigre public, mais ovationné quand même.

Francky Dury a passé la saison à tenter d'équilibrer Zulte, en vain.
Francky Dury a passé la saison à tenter d’équilibrer Zulte, en vain.© belgaimage

Le black-out contre Gand

Samedi 4 août, 22 heures 20, Ghelamco Arena. Suite au but de la tête de Timothy Derijck –qui signera chez les Buffalos une vingtaine de jours plus tard à la 66e, Zulte Waregem semble bien parti pour s’imposer à Gand mais à la 95e, Jonathan David égalise, en profitant d’une double erreur de couverture des Waregemois. Francky Dury perd de nouveau deux points in extremis. Lors de la première journée déjà, à domicile contre Waasland-Beveren, son équipe avait laissé filer son avantage en fin de partie, Joachim Van Damme ayant inscrit de la tête le 2-2.

Zulte Waregem n’est donc pas en tête après deux journées et même s’il étrille Eupen 4-0 lors du troisième match, la situation ne fait qu’empirer, avec huit défaites de rang, un record absolu pour le club. Pour la deuxième saison de suite, il est menacé de relégation. Chaque fois, c’est le même refrain :  » Si nous avions fait six sur six les deux premiers matches, nous ne serions pas dans de sales draps.  »

Les moments-clés de la saison

Ces deux black-out sont en fait symptomatiques du championnat régulier de l’Essevee. Zulte Waregem a ouvert la marque à 17 reprises mais n’a pu conserver son avantage que six fois, à cause d’une vaine quête d’équilibre en défense et dans l’axe médian. Francky Dury n’a cessé de parler de ces deux zones. Même l’arrivée du duo SeckPeeters pendant la trêve hivernale n’a pu résoudre complètement ce problème. Bref, pour la prochaine saison, le coach de Zulte Waregem cherche une balance qui fonctionne.

Luis Garcia a fait la différence pour Eupen, la saison passée.
Luis Garcia a fait la différence pour Eupen, la saison passée.© belgaimage

Le maintien contre Lokeren

Ce samedi 19 janvier, le glacial Kehrweg n’a accueilli que 2.386 spectateurs pour son premier match de l’année. Pourtant, ça peut être le match le plus important de la saison. Eupen a l’occasion de renvoyer la lanterne rouge, Lokeren, à une distance infranchissable, pour assurer ainsi son propre maintien. Le score est déjà de 2-0 au repos. Après un bon début de partie, Lokeren s’effondre et l’équipe locale lui plante des banderilles.

Pour une fois, Eupen ne commet pas d’erreurs en défense et ne gaspille pas ses occasions. La différence entre Eupen et d’autres clubs menacés de rétrogradation tient en un nom : Luis Garcia. Eupen s’impose 4-1 et a un avantage de 14 points sur le Sporting, un gouffre quasi impossible à combler en huit matches.

Les moments-clés de la saison

En quittant la salle, à l’issue de la conférence de presse, Trond Sollied, l’entraîneur de Lokeren, déclare :  » Ce n’était pas bon, pas bon du tout.  » Il est limogé le lendemain. Son successeur est confronté à une tâche insurmontable mais Eupen, soulagé, s’octroie une bonne bière.

C’est la première fois en trois ans qu’il assure son maintien après 22 journées. C’est une prestation incroyable car il a entamé la saison avec un zéro sur seize. Eupen devra toutefois patienter jusqu’à la 26e journée pour être définitivement rassuré. A Ostende, mené 1-0, il signe une superbe seconde mi-temps et arrache le nul qui assure son maintien mathématique.

Kylian Hazard a inscrit en décembre son premier but contre Anderlecht. Score final : 2-1.
Kylian Hazard a inscrit en décembre son premier but contre Anderlecht. Score final : 2-1.© belgaimage

La victoire de fin d’année contre Anderlecht

Le dimanche 16 décembre 2018, le Cercle Bruges bat Anderlecht. Ce succès a entériné la fin d’ Hein Vanhaezebrouck au Sporting et a permis aux Vert et Noir de remonter à la neuvième place, avec 25 unités. Le promu avait donc assuré son maintien. L’équipe, qui jouait sans grande pression, accomplissait ainsi son deuxième grand objectif en un an et demi, après la montée.

Du coup, elle a décompressé. En plus, l’avenir de nombreux joueurs était incertain. Le Cercle a laissé une vingtaine de footballeurs en fin de contrat dans l’ignorance. Les Brugeois ont également subi les répercussions des problèmes de son actionnaire majoritaire, l’AS Monaco, dont le président et propriétaire, Dmitri Rybolovlev, a été brièvement emprisonné pour corruption.

Les moments-clés de la saison

En février, le vice-président et CEO Vadim Vasilyev a fait les frais de la crise sportive et a été remplacé par Oleg Petrov. Ce qui s’est passé après le 16 décembre n’a plus été beau à voir. Le Cercle n’a plus engrangé de victoire en championnat régulier et a été la plus mauvaise formation des dix participants aux PO2 avec 7 points sur 30.

Début mai, le Cercle a pris congé de son entraîneur français, Laurent Guyot. Il avait déjà tiré ses conclusions depuis longtemps : le projet Cercle de l’AS Monaco, qui stipule qu’il faut assurer le maintien tout en faisant progresser les joueurs individuellement pour augmenter leur valeur, ne suffit pas. La saison prochaine, l’entité veut se battre le plus longtemps possible pour la sixième place. Les Vert et Noir vont purger le noyau, trop large, pour en améliorer la qualité.

Profondément déçu, Gert Verheyen a jeté l'éponge.
Profondément déçu, Gert Verheyen a jeté l’éponge.© belgaimage

Le jour où Gert a disparu

Samedi 2 mars 2019. Ostende arrache un point à la Versluys Arena contre Waasland-Beveren et assure mathématiquement son maintien. Les 4.000 supporters et la direction sont plus ou moins satisfaits mais le T1 Gert Verheyen tient des mots durs. La première mi-temps était mauvaise, indigne de l’élite. Le maintien ne l’intéresse pas et ne le réjouit même pas. Il prévient : sans quatre ou cinq renforts, Ostende pourrait bien être le Lokeren du futur. Les joueurs côtiers n’ont alors plus gagné depuis le 8 décembre et n’ont pris que 5 points sur 30. Le mercredi suivant, l’entraîneur, profondément déçu, démissionne.

Le président Peter Callant l’avait précédé de quelques semaines, un an à peine après son entrée en fonction. En février, le courtier en assurances avait vendu ses parts au vice-président Frank Dierckens, qui a procédé à une augmentation de capital indispensable et a souhaité jouer un rôle plus important dans la gestion sportive, de concert avec le directeur Patrick Orlans. C’est rarement une bonne idée.

Les moments-clés de la saison

Hugo Broos, directeur sportif depuis mars 2018 et T1 intérimaire depuis le départ de Verheyen, a également été renvoyé. Après moins de 14 mois. Dans sa quête d’un nouvel entraîneur principal, Ostende est allé en Norvège, où il a déniché Kare Ingebrigtsen. En même temps, il a continué à purger le staff technique, virant Jordi Lemiengre et Joost Desender (adjoints), Patrick Deman (entraîneur des gardiens) et Andy Vervenne (entraîneur des espoirs). Conclusion : une saison horrible, qui ne compte que des perdants.

La défaite au Cercle Bruges a signifié la fin du mandat de Yannick Ferrera.
La défaite au Cercle Bruges a signifié la fin du mandat de Yannick Ferrera.© belgaimage

Un pneu crevé au Cercle

Ne pas aligner le moindre avant quand on doit gagner, c’est un peu comme rouler avec un pneu crevé : le 10 novembre, le parcours pénible de Yannick Ferrera à Waasland-Beveren a pris fin. Son bilan : une seule victoire en quinze matches de championnat et une élimination peu flatteuse en coupe contre Mandel United. Ferrera a cloué le dernier clou de son cercueil en déclarant qu’il  » avait enfin la paix  » quand le président s’est vu interdire tout contact avec le milieu du football, après avoir été arrêté dans le cadre de l’Opération Mains Propres.

Adnan Custovic lui a succédé. Ses débuts ont été aussi pénibles, marqués par des défaites contre le Royal Excel Mouscron et Eupen, mais ensuite son football de réaction lui a valu un surprenant neuf sur neuf contre le Club Bruges, l’Antwerp et Lokeren. Par la suite, Custovic n’allait plus remporter qu’une seule victoire en dix matches, à domicile contre Gand, mais il a assuré le maintien de son équipe.

Les moments-clés de la saison

Waasland-Beveren, quinzième du championnat régulier, reste sur une saison particulièrement faible. Son noyau était trop large, certains titulaires trop jeunes et pendant dix mois, la phalange waeslandienne a dû se battre, individuellement et collectivement, pour progresser. Le Waasland-Beveren de Philippe Clement était arrivé à la fin d’un cycle. Celui dont Ferrera et Custovic ont hérité se trouvait au début d’un nouveau. Ferrera en a malheureusement fait les frais.

Le capitaine Killian Overmeire a particulièrement mal vécu la relégation.
Le capitaine Killian Overmeire a particulièrement mal vécu la relégation.© belgaimage

L’uppercut des Buffalos

Après seize journées, Killian Overmeire et ses coéquipiers étaient déjà derniers. Lokeren n’avait grappillé que 10 points et venait d’essuyer un revers 2-4 contre Charleroi, qui visait les PO1. Heureusement, il pouvait encore espérer combler son retard sur ses voisins de Waasland-Beveren (11 points), sur le Royal Excel Mouscron (13 points) voire sur Zulte Waregem (15 points).

Fin octobre, le président Roger Lambrecht avait fait appel à Trond Sollied (59 ans) pour reprendre en main l’équipe, suite au limogeage de Peter Maes, qui n’avait pris que 6 unités sur 36, et assurer le maintien. La relégation constituait le pire cauchemar pour le magnat du pneu, patron du club de Daknam depuis 1994.

Les moments-clés de la saison

Lokeren a affiché d’emblée ses intentions offensives contre Gand. C’est la marque de fabrique du Norvégien. Il avait chargé les latéraux Ari Skulason et Mickaël Tirpan de conférer de la profondeur au jeu. Son habituel 4-3-3 avait même permis au Sporting de mener 2-0 après 65 minutes. Las, les Buffalos étaient revenus à la marque, à la 87e et à la 89e.

Cette perte de points a infligé un coup dur aux Lokerenois. Après une nouvelle défaite 1-0 à Ostende, ils ont refait surface contre Saint-Trond (2-0) mais ensuite, ils ont essuyé trois revers : 2-1 à Waasland-Beveren, 0-1 contre le Club Bruges puis un catastrophique 4-1 à Eupen. Cette sombre période a scellé le sort de Sollied et de son adjoint Arnar Vidarsson. Glen De Boeck, appelé à la rescousse, n’a pas été en mesure de redresser la situation.

L'Opération Mains Propres a entériné la fin d'Ivan Leko au Club Bruges.
L’Opération Mains Propres a entériné la fin d’Ivan Leko au Club Bruges.© belgaimage

Quand Leko n’est pas venu à l’entraînement

A l’issue d’une bonne saison et de brillants play-offs, la présence de Brandon Mechele en équipe nationale paraît logique mais sa première sélection, en octobre dernier, ne l’était guère. Car l’intéressé revenait de loin. Un an plus tôt, Michel Preud’homme l’avait envoyé au STVV, où Ivan Leko l’avait mué en arrière fiable au sein d’un trio défensif.

Une blessure aux abdominaux avait ensuite compromis son été et il n’était réapparu sur les terrains qu’à la mi-septembre, contre Lokeren. Un mois plus tard, il était déjà international… Pas mal.

Cette sélection a été à peu près la seule bonne nouvelle de ce mois-là. Le 10 octobre, après des défaites à l’Atlético et au Standard, on ne relevait aucune trace de l’entraîneur croate à l’entraînement. Il avait été tiré du lit par les enquêteurs dans le cadre de l’opération  » Mains Propres « .

Les moments-clés de la saison

En réalité, il ne s’agissait pas, dans son cas, de match-fixing et tout s’était tramé avant son arrivée à Bruges. Leko fut donc rapidement libéré sans condition.

C’était important pour le Club, qui ne devait donc pas se mettre en quête d’un nouvel entraîneur. Leko reprend alors le travail sous les applaudissements des supporters mais après la parenthèse internationale, Waasland-Beveren et Saint-Trond réussissent à arracher un partage contre Bruges. Celui-ci ne retrouve plus son élan avant les play-offs et, à partir de la trêve hivernale, Leko sent approcher la fin de son mandat au Club.

Michel Preud'homme a varié les approches tactiques.
Michel Preud’homme a varié les approches tactiques.© belgaimage

La claque fatale

On est à la mi-avril et on y croit à fond du côté de Liège. Après son 9 sur 12 pour ouvrir les play-offs, le Standard reçoit Genk. Tout le monde fait ses petits calculs. Les Rouches sont à 5 points des Limbourgeois, une victoire et l’écart sera ramené à 2, et là tout sera possible.

Il y a pas mal de petits éléments qui donnent du moral et de l’optimisme à Michel Preud’homme et à ses gars. Le Standard est capable d’être hyper réaliste, comme il l’a montré quand il est allé gagner sur hold-up à Gand. Le Standard sait avoir de la variation dans son jeu : avant la réception de Genk, il y a eu le fameux clasico arrêté, les Rouches menaient tranquillement au moment où le match a été stoppé, et on continue à se demander combien de buts les Mauves auraient encaissé si la rencontre avait duré une heure et demie au lieu de ne vivre qu’une demi-heure. Dans ce match, le Standard a donc montré sa capacité à varier tactiquement, avec un système sans vrai numéro 9 qui a super bien marché.

Les moments-clés de la saison

Bref, ce sommet contre Genk a tout pour être un tournant de la saison. Mais non. C’est vite réglé. Bryan Heynen, Ally Samatta et Leandro Trossard font tranquillement tourner le marquoir. C’est 1-3 au final. Et la saison du Standard est finie. En tout cas ses petits rêves de titre. Après ça, il y a trois nouvelles défaites consécutives. Et il faudra un petit miracle, dans les dernières minutes des play-offs, pour que les Rouches finissent quand même sur le podium.

Omar Govea a apporté plus de bagage footballistique à l'Antwerp en PO1.
Omar Govea a apporté plus de bagage footballistique à l’Antwerp en PO1.© belgaimage

La victoire à domicile contre le champion

A plusieurs reprises cette saison, l’Antwerp a dû publier une lettre ouverte sur son site, afin de se défendre contre  » les attaques de l’extérieur « . Il l’a fait une fois pendant les PO1, quand certains ont tenté de monter Laszlo Bölöni contre le propriétaire du club, Paul Gheysens. Et avant, pendant le championnat régulier, quand les observateurs ont critiqué  » le jeu négatif  » de l’Antwerp, très physique et très défensif. Comme par hasard, le Great Old a réagi au moment d’affronter le Standard. Le Bosuil a grommelé que les Rouches avaient l’art de manipuler la presse.

Ceci dit, les statistiques ne plaident pas non plus en sa faveur. Les Anversois ont marqué peu de buts, en ont encaissé peu mais n’ont gagné que six matches sur quinze à domicile. Le Bosuil a été épargné par les violences de jadis mais les supporters ont eu plus de plaisir en déplacement que sur leur terre. Le Club Bruges, Anderlecht, Gand et le Standard y ont fait match nul, Anderlecht s’y est imposé (en hold-up).

Les moments-clés de la saison

Le 2 avril, Bölöni a tiré un lapin de son chapeau. Omar Govea ne doit pas se vexer, c’est un constat positif. Le Roumain avait déjà testé le Mexicain à la fin du championnat régulier, sans grand succès, mais en PO1, il a disputé 70 excellentes minutes au Standard et il a reçu une nouvelle chance contre le KRC Genk, à domicile. Il a apporté plus de bagage footballistique à son équipe, qui s’est imposée. Et a récidivé contre le Standard. De zéro à deux victoires à domicile, le G5 compte un membre de plus.

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