Les moins téléphonés sont les buts les plus beaux…

C’est ce que je me suis dit jeudi en plagiant Alfred ( de Musset), et en admirant le but de Jonathan Legear, face à ce club roumain m’évoquant Lucky Luke plus encore que le tiramisu. Lucky Luke ? ! Parce que dans une BD de 1962, Les rivaux de Painful Gulch, les familles rivales s’appellent les O’Timmin (aux gros nez) et les O’Hara (aux grandes oreilles) : d’O’Timmin/O’Hara à Timisoara, me faut pas plus pour retomber en enfance…

J’en reviens à Legear, qui galopa 50 mètres sur une balle en profondeur de Cheikhou Kouyaté. Lequel vaut bien une nouvelle digression onomastique, quel patronyme rigolo, ce Cheikhou : Kouyaté, c’est la même chose que testicule agnostique, tu saisis ? Mais re-retour à Legear, quand je dis qu’il galopait, j’exagère. En direct, j’ai trouvé que Jona au sprint avait l’air d’un p’tit gros s’époumonant, et me suis demandé si son 1m79-78kg de notre Spécial Compétition d’avant-saison n’était pas périmé ; j’aurais en tout cas juré qu’il allait se faire rejoindre au moment du petit ralentissement qu’il lui faudrait opérer pour armer sa frappe. J’ai eu tout faux, Jona m’a feinté plus net encore que son opposant, par un p’tit extérieur pied droit/pleine course, qui lob-pichenetta un gardien de deux mètres de haut ! Surprise enchanteresse : mais était-ce le geste ou les rondeurs en course qui ramenèrent alors à la surface de mon ciboulot…. Georget Bertoncello ? Les deux ! Notre folklore footeux manque cruellement de petits gros très techniques qui vont quand même vite, et nous disent que le top n’est pas chasse gardée pour super-athlètes super-drillés ! Je ne demanderais pas mieux que Jona, s’il aime les frites, soit le Berto du troisième millénaire.

Restons au Parc. A chaque match d’Europa-League, je m’use les yeux pour cerner l’apport des arbitres-assistants supplémentaires, inventés pour transformer nos zones de vérité en zones de propreté. Cette fois, j’ai remarqué qu’au contraire des trois autres, les deux nouveaux avaient gardé leur pantalon de survêt’ comme de gros touristes, ce qui faisait négligé. Faut dire qu’il faisait frisquet, et faut surtout dire que ces gars-là se les gèlent quasi sur place durant 90 minutes, pendant que le principal bouffe ses dix kilomètres et que les deux porte-drapeaux arpentent et ré-arpentent : impression de travail d’équipe mal réparti, peut-on d’ailleurs parler d’équipe quand on n’est pas tous habillés pareils ? ! Nos arbitres nous enguirlandent quand nos maillots flottent, mais ne sont pas fichus d’être tirés à quatre épingles depuis qu’ils prestent à cinq…

Tant qu’on cause d’arbitrage, vite un mot sur le but contesté que ramassa Simon Mignolet voici dix jours à Bruges, après bousculade dans son petit rectangle. J’ai apprécié le commentaire désabusé de Robert Jeurissen : le maître de la CCA estima que, si Alain Hamer avait sifflé faute, ce sont les Brugeois qui auraient rouspété au lieu des Trudonnaires et ajouta qu' » en pareil cas, l’arbitre est toujours perdant.  » Enfin un officiel qui, au lieu de l’habituelle suffisance dans l’évaluation (positive ou négative) des prestations d’arbitres supervisés, se laisse aller à l’aveu d’impuissance… le temps d’un éclair de lucidité ! En concédant ainsi, publiquement, qu’existent des situations de jeu où l’arbitre n’a ni raison ni tort en jugeant blanc ou noir, Jeurissen met pour une fois le doigt sur le problème endémique d’une corporation pour cela prise en grippe.

Tant qu’on cause grippe, l’US Centre a donné samedi le coup d’envoi des remises pour cause d’A/H1/N1. Chaque saison, les clubs construisent des noyaux excessifs (bourrés de mécontents) sous prétexte de pallier aux indisponibilités diverses,… mais pleurnichent au lieu d’y avoir recours quand surviennent ces indisponibilités. Cet hiver, faudra que tu joues si tu as quatre blessés officiels, mais tu pourras ne pas jouer si tu as quatre grippés officiels : Atchoum ! Atchoum ! Atchoum ! Atchoum ! Let’s go pour une épidémie de certificats médicaux de complaisance ?…

par bernard jeunejean

« En direct, j’ai trouvé que Jona Legear au sprint avait l’air d’un p’tit gros s’époumonant. »

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