« Les misères des gens le touchent » (Christian Carette, son biographe)

Journaliste à l’Avenir, Christian Carette a consacré deux livres à Marc Wilmots :  » Diable d’homme  » (Editions Luc Pire) et  » Un Diable de caractère  » (Le Vif Editions). Personne ne le connaît aussi bien que lui.  » Je ne sais plus trop à quand remontent les liens d’amitié tissés au fil des ans avec Marc et son épouse Katrien. « , dit-il.  » C’est comme s’ils avaient toujours fait partie de ma vie. Marc est un gentil au caractère trempé, que l’impitoyable jungle du foot a endurci. Il faut être pris pour être appris, comme on dit dans son coin. Rien ne lui a été donné. Marc a dû lutter contre un scepticisme systématique et a touché le fond à la Coupe du Monde 94. On lui a fait payer au prix fort son match malheureux contre l’Arabie Saoudite. Il m’a dit :  » J’arrête l’équipe nationale, tu peux l’écrire.  » Pour quelqu’un qui tient autant que lui à son pays, c’était un déchirement. Et un scoop pour moi. J’ai quand même attendu deux jours, le temps qu’il en informe Paul Van Himst, avant de livrer l’information. A l’époque, certains ont dit  » bon débarras « . Jusqu’à ce qu’il gagne presque la Coupe UEFA à lui tout seul avec Schalke, et que l’on aille le  » repêcher  » en Allemagne pour le Mondial français.  »

 » Les vedettes du foot ne connaissent plus la valeur de l’argent. C’est l’inverse pour Marc. Ce qu’il a gagné en jouant au football le met, avec les siens, à l’abri du besoin, et lui procure la liberté de ne relever que les challenges qui l’intéressent. Le fameux tracteur paternel ne l’obsède plus, mais il vient quand même d’acquérir la vieille ferme retapée dont il rêvait, on ne se refait pas. Il a hérité de la bosse des affaires familiale, mais aussi des valeurs de franchise et de droiture : pour lui une poignée de mains vaut contrat. Il vit pour le foot et son équipe nationale mais avant tout, pour sa famille. Les misères des gens le touchent. Il peut tout autant recevoir Justine Henin, dans le 36e dessous, pour lui regonfler le moral sans que personne ne le sache, que faire preuve de compassion envers Jean-Denis Lejeune. Avec ses qualités et défauts, c’est quelqu’un d’authentique sur lequel le  » star system  » n’a guère de prise.  »

 » Il aspire à une certaine reconnaissance professionnelle, d’autant plus qu’elle lui fut trop souvent refusée, mais il n’a pas besoin des médias pour exister, et sa vie privée reste privée. Il a conservé ses quelques amis de toujours, et de toutes classes sociales. Il préfère mourir avec ses idées qu’avec celle des autres, mais il n’est pas aussi têtu que certains le prétendent, il doute plus souvent qu’on le pense et on l’a vu changer d’avis en face d’arguments convaincants. « 

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