Les meilleurs coaches sont les petits

En ce tout début de championnat, on peut déjà mettre en évidence le fait que les grands clubs belges ne sont pas nécessairement ceux qui jouent le mieux au football. Et ici, évidemment, on tient en compte l’aspect offensif du jeu, la construction.

Prenez Anderlecht. Sauf s’ils ont profité de leur déplacement athénien pour retrouver l’essence classique de leur style, les Mauves ne parviennent pas à développer en permanence un jeu huilé et ondoyant. Sans doute par manque de volonté dans ce sens, mais peut-être aussi par manque de répondant physique. A plus d’une reprise, on a noté un manque d’explosivité de joueurs anderlechtois… quand ce ne fut pas un effondrement en fin de partie. Bref, le football champagne n’est toujours pas redevenu une appellation d’origine contrôlée anderlechtoise. Au Standard, le retour de Michel Preud’homme a mis au placard le tchoep tchoep voetbal de Johan Boskamp (l’appellation est du Hollandais et désigne un jeu basé sur des passes courtes et redoublées). A Bruges, Emilio Ferrera est plus que jamais le gourou de la verticalité, terme qu’il a introduit dan le jargon footballistique belge, il faut oser le rappeler (même si bien d’autres, avant lui, parlaient évidemment de profondeur…).

Restons dans le G5 et prenons La Gantoise, dont l’arme la plus létale reste la phase arrêtée, dans laquelle Georges Leekens adore lancer ses malabars dans la bagarre. Bref, il reste à Hugo Broos à convaincre les fans de foot que son Genk joue (dans un 4-4-2 rigide, sa marque de fabrique) sans doute le mieux dans le cadre du top (théorique) belge. Et en plus le week-end qui vient, à Anderlecht. Là où, comme il l’a répété, il a été humilié comme jamais dans sa vie lors de son renvoi… et face à son ancien adjoint, Frankie Vercauteren.

Faut-il donc, comme on le pense, s’orienter vers les clubs plus modestes pour voir les plus belles choses ? Hé bien oui. A Charleroi, Jacky Mathijssen a prétendu la semaine avant le choc des deux Sporting que son équipe était la meilleure des deux. C’est son bon droit, d’autant qu’il a bien failli le prouver vendredi passé sur le terrain du Mambourg. On sait que les Zèbres se regroupent aussi vite devant leur but que des particules de fer attirées par un aimant. Mais aussi qu’ils sont des champions de la reconversion offensive grâce à un des entrejeux les plus modernes de la D1. Le quatuor composé de Sébastien Chabaud, Fabien Camus, Magic Oulmers et Tim Smolders a du répondant défensivement et offensivement. Il mord dans le ballon et a le pied léger directement après. La construction se fait rapidement mais pas dans une hâte aveuglante. Bref, pour ceux qui pensent à juste titre qu’un médian doit pareillement pouvoir défendre et attaquer sans déséquilibrer l’équipe, c’est un quatuor que l’on peut mettre en avant. Au niveau belge, c’est du AndreaPirlo/Gennaro Gattuso.

D’autres petites équipes comme Zulte Waregem et Westerlo érigent encore plus la construction progressive en vertu cardinale. Samedi soir, par exemple, les joueurs d’ Herman Helleputte ont plus joué en triangle et effectué de une/deux au Brussels qu’Anderlecht à Charleroi. Est-ce normal ?  » C’est un choix « ,, répond Helleputte.  » J’ai toujours exigé de mes équipes qu’elles jouent au football « . Jouer au football est également le concept de Francky Dury.

par john baete

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire