les louves

Pierre Bilic

Les épouses de Daniel Camus et de Roland Louf, joueur et manager de La Louvière, n’ont pas des vies banales.

Maud Colas, épouse de Daniel Camus,mannequin

Bruxelles, ma belle. Les immeubles de cette rue ixelloise rivalisent d’élégance. Les Camus ont trouvé leur bonheur au c£ur de ce défilé de superbes balcons art nouveau et des façades dessinées avant la Première Guerre par des architectes inspirés.

Daniel joue à La Louvière et Maud voyage sans cesse pour les besoins de son métier de mannequin international demandé par les plus grandes agences.

 » J’adore Bruxelles « , dit-elle.  » Sa diversité fait sa richesse. Plus tard, nous nous partagerons entre la Côte d’Azur et Bruxelles « .

Maud Colas avait 16 ans quand des  » scouts  » à la recherche d’un visage, d’une élégance et d’une personnalité la dénichèrent à la sortie de son école, à Namur.  » J’avais 16 ans, je voulais devenir infirmière mais de nouvelles opportunités s’offraient à moi « , raconte-t-elle.  » Les recruteurs ont parlé à mes parents qui ne l’entendirent pas de cette oreille. Ce fut la guerre. J’étais une rebelle. A 17 ans, je ne voulais pas rater cette aubaine. J’ai pris part à mes premiers défilés à Milan. Un an plus tard, je fonçais : j’étais mannequin professionnel. J’ai abandonné mes études sans regret. Il y a 12 ans, mon métier était mal vu dans la petite ville de mon enfance. J’ai dû fuir Namur. Je ne supportais plus la jalousie. C’était horrible « .

Fille d’une maman namuroise et d’un papa français, Maud Colas se fixa alors à Bruxelles, signa des contrats avec les plus grandes agences (Dominique, Elite, etc.) et devint, de spots télévisés en campagnes médiatiques internationales, le visage d’actions pour Avon, Wella, des grandes marques de produits cosmétiques, etc. Jonglant avec agendas et horaires d’avions, elle travaille dans de nombreux pays. Mais bosser, ce n’est pas visiter.

 » Loin de là, même… « , précise-t-elle.  » Les séances photos sont exigeantes. Il faut se lever tôt, se maquiller avant six heures du matin car la lumière n’est jamais aussi belle qu’à l’aube. Le soir, après avoir mangé, on ne pense plus qu’à dormir afin de préparer la journée du lendemain. C’est éreintant. Même si on s’entend bien avec ses collègues, on n’a pas le temps de se faire des amis, de visiter. On passe sa vie dans des hôtels. Même si ce sont des palaces, ce n’est pas évident quand la famille est loin. Plus tard, je prendrai le temps de découvrir les pays merveilleux où j’ai travaillé comme l’Ile Maurice, l’Egypte, l’Afrique du Sud. La solitude est pesante. Pour avoir des amis, il faut leur consacrer du temps. Les mannequins n’ont ni l’un ni l’autre. J’ai passé une partie de ma vie sans amis. Mon mari a compris mes choix professionnels, j’ai soutenu les siens, c’est enrichissant. J’ai levé le pied au début de notre union, afin d’en faire quelque chose de solide, et évidemment quand nous avons eu notre fils, Aldwin…  »

A 30 ans, Maud aborde un autre chapitre de sa carrière. Elle a de la chance : les agences ne recherchent plus que des frimousses de gamines, mais son milieu de travail est très dur. Critique et sournoiserie y sont permanentes :  » Plus que dans le monde du football où j’ai finalement découvert beaucoup de personnalités gentilles, passionnées, pas abîmées par l’argent et le grand luxe. Ce côté vrai et populaire me frappe à La Louvière. C’est beau. J’entretiens de bons contacts avec les femmes de joueurs, dont celles de Silvio Proto et de Yannick Vervalle. Elles sont jeunes et me parlent de leur vie « .

A son tour, Maud Colas découvre à gauche et à droite les mannequins de demain.  » J’ai l’£il « , dit-elle.  » Je les aiguille ensuite vers les grandes agences où je travaille « . D’autres pages de son agenda sont consacrées à des organisations d’événements comme des défilés de mode pour des magasins haut de gamme de l’Avenue Louise à Bruxelles. Très connue dans les milieux de la mode et du jet set, Maud Colas sait que la presse people flamande s’alimente abondamment de mannequins, babes et autres lolitas.  » Ce phénomène est intéressant. « , avance-t-elle.  » Les mannequins du nord du pays reviennent toujours en Belgique et ont créé un monde événementiel qui génère, notamment, un gros intérêt d’une partie des médias. Les mannequins ou artistes francophones sont, eux, happés par la France, font carrière à Paris et y restent « .

Entre deux obligations, Maud Colas s’occupe de la décoration des magasins de meubles de son mari : elle n’arrête pas.

Najat El Boujdaini, épouse de Roland Louf, commerciale

A Ohain, magnifique écrin vert de la grande banlieue bruxelloise, l’hiver n’a pas encore perdu la bataille. Roland Louf, le manager des Loups, travaille dans son bureau alors que sa jolie épouse, Najat El Boujdaini, nous accueille avec un sourire venu des plus beaux paysages du Maroc de ses parents. On devine tout de suite le style d’une jeune femme active, dynamique, passionnée.

Ses frères ont tâté du ballon dans de petits clubs. Polyglotte, Najat a fait son chemin dans le marketing et la promotion de différentes grandes sociétés et marques : Ladbroke, Siemens, Braun, Gillette, Duracell, etc. Tout en travaillant à la promotion de ces deux derniers produits, elle suit tous les samedis des cours de gestion commerciale à l’ICHEC. Quand elle fit la connaissance de Roland Louf, ce dernier terminait sa carrière d’entraîneur à Walhain avant de se tourner vers la gestion sportive aux Francs Borains.

 » Il y est resté cinq ans « , se souvient son épouse.  » Avec, après une liquidation, une remontée de la P1 à la D3. Ce furent souvent des moments de joie intense. Mon mari parle beaucoup de son travail à la maison. J’ai découvert l’envers du décor. La gestion d’un club de football se différentie de celle du monde des affaires. L’irrationnel y joue un grand rôle. Des hommes d’affaires changent autour d’un terrain. Ils sont emportés par la passion. Après cinq belles années dans le Borinage, mon mari travailla une saison à Tubize avant de se retrouver à La Louvière. Il quitta sa fonction chez Ladbroke afin de se consacrer totalement aux Loups « .

Le passé de sportif et de cadre de société de Roland Louf sont utiles afin de gérer des dossiers compliqués.  » J’adore suivre les matches des Loups à domicile « , avance Najat El Boujdaini.  » L’ambiance et l’accueil sont placés sous le signe de la simplicité, du plaisir, de la chaleur humaine. Je ne retrouve pas cette sincérité dans d’autres stades. J’ai évidemment un regard de femme sur le spectacle. Je n’y connais rien mais il m’arrive de faire des remarques qui étonnent parfois mon mari. J’apprécie, entre autres, ce que des joueurs comme Yannick Vervalle et Peter Odemwingie sont capables de réaliser sur un terrain. Comme son travail est tellement prenant, mon mari me demande parfois de l’accompagner lors de certaines de ses missions. J’étais à ses côtés quand il scouta Michaël Klukowski, que personne ne connaissait en Belgique lors d’un match de Lille au Grand-Duché de Luxembourg. La Louvière a innové en matière de détection de talents inconnus. Son budget est un des plus petits de D1 mais cela ne l’a pas empêché de remporter la Coupe de Belgique. Le club tourne avec peu d’hommes. Ce travail de titans est stressant mais chacun en retire une légitime fierté. Dans ce contexte, mon mari est courageux et prouve qu’il a les qualités et les compétences nécessaires. Il a osé innover alors que ce n’était pas facile « .

Pierre Bilic

 » Pour avoir des amis, il faut du temps. Les mannequins N’ONT NI L’UN NI L’AUTRE  » (Maud Colas)

 » Je ne retrouve pas LA SINCERITé DU TIVOLI dans d’autres stades  » (Najat El Boujdaini)

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