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Les limites de Lasitskene

L’athlète russe Marija Lasitskene, meilleure sauteuse en hauteur du moment, se montre particulièrement critique envers sa fédération d’athlétisme.

A Ostrava, Marija Lasitskene (26) a franchi 2,06 m. à la hauteur, échouant à trois centimètres du record du monde détenu par Stefka Kostadinova depuis 1987 à Rome et sur lequel Blanka Vlasic (2,08), Ljudmila Andonova/ Anna Tsjitsjerova (2,07) ainsi que le quatuor Kajsa Bergqvist, Hestrie Cloete, Jelena Slesarenko et Ariane Friedrich (2,06) se sont cassé les dents. Mais Lasitskene est bien déterminée à faire mieux que Kostadinova qui, tout au long de sa carrière, a franchi plus de cent fois les deux mètres. Et elle affirme que ses tentatives à 2,10 m. sont prometteuses.

Du 1er juillet 2016 au 30 juin 2018, elle a remporté 45 meetings, ne devant se contenter de la troisième place qu’à Rabat après un piètr saut à 1m90.  » Heureusement, ce n’était pas une compétition importante « , dit la Russe, championne du monde en 2015 et 2017 mais qui a raté les Jeux Olympiques de Rio en raison de l’exclusion de la fédération russe d’athlétisme. Aux championnats du monde de Londres, en 2017, elle avait été contrainte de s’aligner en tant qu’athlète neutre.

 » J’espère que les responsables de ce scandale sans fin auront enfin le courage de démissionner « , disait-elle il y a quelques semaines au sujet de la fédération de son pays.  » Il y a encore, en Russie, des coaches qui sont convaincus de ne pas pouvoir gagner sans dopage. Quelques jours plus tard, le vice-président Andrei Silnov, champion olympique du saut en hauteur en 2008, se retirait. Une enquête est en cours contre lui car il serait impliqué dans le programme de dopage organisé.

Lasitskene a été découverte à l’âge de 8 ans par Gennadi Gabriljan dans une école de Prochladny, une ville du nord du Caucase de près de 60.000 habitants. Dix-huit ans plus tard, Gabriljan est toujours son entraîneur.  » Nous sommes comme les membres d’une famille. Il devrait servir d’exemple à tous les entraîneurs russes « , dit l’athlète, officier à l’armée.

Elle vit à Moscou avec son mari, le journaliste sportif lituanien Vladas Laskitskas, et effectue chaque jour en métro le trajet entre sa maison et le centre d’entraînement. Avec un casque audio sur la tête et un livre en main. Elle est extrêmement calme, presque apathique. En 2018, après avoir décroché le titre européen à Berlin, elle a contenu sa joie.  » Je suis comme ça, c’est ma façon de me présenter en compétition. Mais ça ne veut pas dire que je ne suis jamais heureuse  » dit-elle.

Elle sera à nouveau la grande favorite des championnats du monde de Doha, du 28 septembre au 6 octobre.  » En compétition, la seule chose qui compte, c’est de sauter plus haut que les autres « , dit-elle. Mais, même si elle ne l’admet pas, elle vise surtout le record du monde de Kostadinova et un premier titre olympique.

 » D’ici Tokyo, il y a encore beaucoup de beaux meetings. Je ne veux pas non plus trop penser à ces 2m10, sans quoi cela risque de devenir une limite mentale.  »

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