Les jumeaux d’Ankara : le 19 Mayis Stadyumu et le Cebeci Inönü Stadi

Avril 2006. Un vol Cologne-Ankara nous lâche à l’aube dans les rues d’une capitale turque encore déserte. Situé dans le centre-ville, le parking du 19 mayisStadyumu (beaucoup de stades turcs portent le nom du 19 mai, un jour de fête nationale dédié au sport) attend son déferlement de véhicules du matin.

L’arène principale d’Ankara à la particularité d’héberger trois équipes du plus haut niveau : Gençlerbirligi, Ankaragücü et Ankaraspor. Un endroit familier pour de nombreux joueurs et entraîneurs ayant transité sous nos latitudes et par le Gençler en particulier : Tom Frivaldszky et Walter Meeuws y ont entraîné, Filip Daems, Ahmed Hassan, Michel N’Gongé, Michael Niçoise, Patrick Nys, Josip Skoko, Lamine Traoré, Souleymane Youla, Tomas Zdebel y ont joué. Le second team nommé a eu aussi son Belge en la personne d’ Axel Smeets.

L’architecture extérieure du lieu est vraiment particulière, avec ces espèces d’épingles géantes blanches et brunes tirant la toiture. Comme dans la plupart des enceintes importantes du pays, il faut franchir le cap du cerbère en uniforme pour accéder à l’intérieur. Heureusement, nous sommes attendus. Cette construction n’est plus de première jeunesse mais les salles de la tribune officielle gardent un aspect très présentable, avec un hall d’entrée et des vestiaires faisant la part belle au marbre. Singulières sont aussi les deux rangées de minuscules arbustes bordant les quelques mètres séparant la sortie du couloir des vestiaires à la pelouse.

Nous partons ensuite à la recherche du Cebeci Inönü Stadi, l’autre arène de capacité appréciable d’Ankara (20.000 places, pour 21.250 au 19 Mayis). Celui-ci ne peut cacher le poids de nombreuses années (1967) et n’accueille d’ailleurs plus aujourd’hui que les rencontres d’un team de D3, Demirspor. Avec sa partie de tribune centrale couverte d’une toiture plate au visuel peu courant, le lieu excite les objectifs de nos appareils. Mais à peine avons-nous mis un pied dans l’antre que nous nous faisons interpeller par un jardinier sur les motifs de notre présence. Le brave homme appelle son responsable, lequel alerte également son supérieur hiérarchique. Effervescence, multiples coups de téléphone, personne n’ose prendre la responsabilité de nous accorder l’autorisation de prendre des photos. On finit par nous emmener en voiture dans les locaux du propriétaire du stade, le service des sports de la ville, situé… juste à côté du 19 Mayis. Plus nous montons dans les étages, plus nous le faisons aussi dans la hiérarchie et plus les costumes se tirent à quatre épingles. Tout le monde est extrêmement aimable, tasse de thé à chaque étape, mais notre patience est mise à rude épreuve : on nous fait comprendre que notre demande fait le tour de tous les bureaux ! Après… trois heures d’attente, le sésame nous est enfin délivré. Non sans que nos hôtes nous aient transmis leur grande inquiétude : que nous décrivions trop sévèrement la vétusté de l’outil. Heureusement, les visages burinés par l’histoire ont aussi leur charme…

par rudi katusic

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