Les joueurs le tutoient !

Arrivé du Gabon pour suivre des études en électromécanique à Charleroi, il est le premier arbitre de couleur à avoir dirigé un match de D1 de notre championnat et son sourire est désormais légendaire. Mais ce n’est pas simplement pour ça que le Carolo d’adoption est devenu arbitre international l’été dernier. Quatrième arbitre à trois reprises au Pays de Galles, en Irlande et au Kazakhstan, Jérôme Nzolo (33 ans) va fêter sa première titularisation le 26 mai prochain lors du Championnat d’Europe des -19 ans en Suisse où il est appelé à diriger Suisse-France et, deux jours plus tard, Suisse-Italie.

Ce n’est pas non plus cette promotion qui a fait que les joueurs l’ont élu pour la deuxième fois d’affilée Arbitre de l’Année (qui plus est avec une belle avance sur des ténors comme Frank De Bleeckhere et Paul Allaerts…) Educateur de profession, Jérôme privilégie le dialogue et les footballeurs apprécient cette attitude. Alors que les convenances veulent que l’on appelle les arbitres par leurs noms de famille, les joueurs utilisent généralement son prénom. Dans quelques années, il pourrait devenir . Monsieur Jérôme, un peu comme MarcelVan Langenhove, lauréat à de multiples reprises, était surnommé Monsieur Marcel. Si les joueurs le préfèrent à ses collègues, c’est parce qu’il n’est pas arrogant voire méprisant mais aussi parce qu’il sent bien le football. Il veut qu’un match soit un spectacle auquel il doit apporter sa participation sans attirer toute l’attention sur sa personne.

Jérôme commet des erreurs mais, contrairement à pas mal de collègues, il reconnaît s’être trompé sans se cacher derrière les anomalies du règlement ou le droit à l’interprétation. Et quand il se trompe, ce n’est pas forcément à l’avantage de l’équipe qui évolue à domicile ou pour le club le plus fort !

Un défaut ? Il ne sévit pas toujours directement et laisse parfois aux footballeurs fautifs une deuxième chance, un peu comme aux jeunes qu’il côtoie chaque jour. Mais c’est parce que Jérôme a un c£ur gros comme ça. D’ailleurs, quand il avait été élu en 2007, il avait donné l’impression d’avoir reçu un coup sur la tête et resta sans voix. Cette fois, avant de participer au Gala d’Ostende, il avait promis à Lorena, son épouse, et à ses enfants, Yanis (3 ans et demi) et Lilah (15 mois), de paraître moins ému au cas où…

par nicolas ribaudo

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