Les hommes les plus puissants du foot belge sont deux et basta !

Il y a trois ou quatre mois, nous avions voulu consacrer une couverture à MM. Roger Vanden Stock et Luciano D’Onofrio sous le titre Les deux hommes les plus puissants du football belge. Si le Liégeois avait accepté d’emblée, le Bruxellois avait refusé pour des raisons qui collaient au faible rendement de son club. Anderlecht n’avait pas encore entamé son fabuleux retour du deuxième tour. Nous avons toujours une option sur cette couverture car le duo représente encore plus qu’à l’époque, la notion des deux poids lourds du pays.

Le Standard et Anderlecht dominent le paysage et font tout pour poursuivre leur domination sur le Royaume. D’Onofrio travaille pour conserver l’équipe championne en avançant, comme première exigence, la volonté d’être quasi aveuglément Standardman. Un engagement qui demande certaines concessions de l’employé… notamment au niveau du contrat comme même Michel Preud’homme vient de le constater. Vanden Stock, lui, met tout en £uvre pour renforcer son Sporting en transférant peu mais juste. Et en rappelant au bercail des joueurs qui, comme les étudiants, étaient partis pour l’un ou l’autre stage Erasmus. Bref, leur conduite des affaires, pour être discrète, n’en est pas moins retentissante dans ses effets.

Il n’en va pas de même pour le président de la Ligue Pro Ivan De Witte. Sa manière de procéder n’est pas délicate alors qu’elle devrait l’être. Beaucoup de gens ne comprennent toujours pas comment il peut jouer sur deux tableaux : être le président de La Gantoise et du groupement des clubs de première division. Mais il travaille à la satisfaction d’une D1 qui ne s’est pas encore élevée en masse contre lui. Il a réuni les clubs autour du nouveau projet de D1 à 16 et en a virtuellement éliminé la D2. Et outre le fait d’avoir été éminemment arrogante et agressive avec cette pauvre D2, la Ligue Pro a obtenu un vote de l’assemblée générale de l’Union Belge qui lui a totalement donné raison ! La D2 râle à mort en pure perte.

De Witte est un psychologue de formation, qui a fait fortune comme chasseur de têtes. Sa société qui s’appelait De Witte & Morel est devenue Hudson et emploie 300 personnes et a un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros. Beau succès ! En plus, il a réussi en quelques années à relever La Gantoise financièrement en vendant systématiquement ses meilleurs joueurs comme, récemment, Mbark Boussoufa, Christophe Grégoire, Guillaume Gillet, Nicolas Lombaerts. Mais le voici face au moment dé vérité : il risque gros en menant la fronde de la Ligue qui refuse le nouveau contrat de télévision de Belgacom (opérateur principal). Malgré le fait qu’il ait été de 36 millions pour les trois dernières saisons et qu’on lui en propose 45 pour les trois suivantes, De Witte a claqué la porte, faisant comprendre qu’il ne l’ouvrira que pour 50 ! Après quelques mois de mandat, il a tout bousculé sur son passage comme un sumo mais on l’attend au tournant.

Et puis, il y a le président fédéral François De Keersmaecker. On le plaint : tout ce qu’il touche ne se transforme pas en or, loin s’en faut. C’est un éléphant dans un magasin de porcelaine, le Mister Bean de notre football, le porte-drapeau des gaffes de l’Union Belge. Comment pouvait-il récemment échapper aux railleries quand il cautionnait l’engagement de Frankie Vercauteren aux côtés d’un René Vandereycken artificiellement maintenu à son poste en équipe nationale ? Et comme les moqueries étaient compréhensibles, quand une demi-douzaine de Diables Rouges seulement se sont entraînés à Tubize, alors que le gros des troupes olympiques était en stage à Malte ! C’est bien la preuve qu’il n’y a qu’un noyau d’internationaux et qu’il devait servir à préparer les Jeux Olympiques et les qualifications du prochain Mondial, quitte à opérer une sélection négative avant Pékin. Un concept facile à comprendre pour qui possède une certaine vision sportive. Mais dans ce domaine, Dekeersmaecker, c’est zéro !

PAR JOHN BAETE

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