Les finances de l’Excel

L’Excelsior n’a-t-il rien à craindre au niveau financier ?

Jean-Pierre Detremmerie : Non, et cela grâce au succès que nous connaissons auprès des industriels. Nous avons fondé une société financière qui garantit la pérennité du club avec le soutien d’investisseurs. Dans cette société privée, nous avons immédiatement injecté 1,25 million d’euros. Elle peut avancer de l’argent au club si nécessaire. C’est important car quand des recettes attendues tardent à rentrer dans les caisses, vous êtes perdu si vous ne pouvez pas les compenser. Cela nous donne aussi la possibilité de bénéficier de garanties bancaires en périodes de vaches plus maigres. Anderlecht est le seul club belge à pouvoir le faire. Les autres clubs travaillent avec des prêts de particuliers ou de sponsors. Mais le danger guette lorsque vous dépendez d’une seule personne. Nous avons à présent la chance de pouvoir compter sur 15 partenaires, peut-être même bientôt 20.

Le monde économique réagit positivement parce que notre image est bonne, aussi parce qu’au niveau financier nous sommes très clairs, on nous prend pour une chambre de commerce moderne.

Et aussi parce que Jean-Pierre Detremmerie est bourgmestre ?

Oui, peut-être aussi grâce à mes 25 ans de contacts. La confiance règne à ce point que certains investisseurs m’ont laissé le choix du montant à remplir. J’ai dit au notaire : – Remplissez 125.000 euros pour untel et 200.000 euros pour un autre. ( il rit). Plus sérieusement, ce pool financier nous permettra de passer le cap de la licence européenne sans trop de problèmes l’an prochain.

Mbo Mpenza ne doit-il pas avant cela être vendu à bon prix ?

Si nous pouvons vendre Mbo Mpenza au prix qu’il a lui-même fixé contractuellement, et sur lequel il touche un pourcentage, nous le laisserons certainement partir. Pour vous donner un ordre de grandeur, disons que tout candidat proposant 5 millions d’euros est le bienvenu.

Je ne vais pas me prononcer sur le montant que l’on demande, parce qu’il y a une sacrée différence entre les transferts et les salaires en Belgique et à l’étranger. Notre prix pour Anderlecht n’est pas le même que celui pour un club anglais ou allemand. Je sais jusqu’où Anderlecht veut aller. Mais imaginez que je dise qu’il peut partir pour 25 millions, qui me dit qu’il ne va pas s’amener avec une offre de 25 millions de l’étranger, mais où lui touche 75 millions. Car Mbo ne pense naturellement pas à l’Excelsior mais à son propre avenir.

Avez-vous trouvé un nouveau sponsor principal ?

Nous avons deux contacts intéressants pour la saison prochaine, mais sans doute pas encore pour cette saison. Je veux un sponsor qui remplit les mêmes conditions que La Poste. Il y en a un qui me propose 60 % de ce que La Poste offrait, mais il devra se contenter d’autres sortes de publicités. Pas sur les maillots !

Le régime budgétaire est-il serré ?

Le budget de l’an passé à Mouscron était de 10 millions d’euros. A présent, il est réduit aux alentours de 9 mais il va encore falloir couper. N’oublions pas que le marché des transferts s’est écroulé depuis 18 mois, alors qu’auparavant nous vivions sur un bonus de 2,5 millions grâce à notre politique de transferts. Nous devrons diminuer la masse salariale de 6 millions à 5 millions d’euros, au maximum.

Vous avez évoqué il y a quelques années un budget d’un milliard pour le jour où l’Excelsior viserait le titre. Un rêve ?

Non. Si nous continuons sur la voie de la restriction budgétaire pendant deux à trois ans, nous serons alors un grand club sain, très moderne, qui jouera également le titre .

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