Les exemples Ronaldo et Wilmots

Le Brésilien n’a pas fait courir des frissons que sur l’échine des supporters auriverde au Mondial asiatique. Tous les fans du foot avaient l’impression que leur dos subissait des secousses de mutation en loup garou. Ronaldo c’est comme Pelé: il est spectaculaire, il marque des buts, il est fair-play et a un de ces sourires…La route de son retour avait été longue mais l’arrivée magnifique. Ensuite, une blessure musculaire avait retardé son adaptation au Real Madrid mais il pète le feu en ce moment.

En début de semaine dernière, il remportait ainsi le Ballon d’Or de France Football et le titre de Joueur FIFA de l’Année. Beaucoup de gens ont confondu les deux prix. Mais le premier est décerné par l’hebdomadaire français qui fait voter ses journalistes et le second par la FIFA qui fait voter tous les entraîneurs nationaux. Le verdict des uns et des autres a été identique et c’est tant mieux.

Car, pourquoi le cacher, l’avalanche des prix de fin d’année est parfois à la limite du hors jeu. Le double choix de Ronaldo ne souffre cependant aucune discussion sur la scène internationale. Un attaquant aussi prestigieux fait rêver même si Aimé Anthuenis a voté pour Robert Carlos, un défenseur évidemment. Par contre, les ultras du Real ont sifflé Ronaldo mercredi dernier lors du match du Centenaire contre le reste du Monde. Pour eux, le joueur de l’année de leur club -qui avait gagné la dernière Ligue des Champions- était Raul et pas le Brésilien qui passa de l’Inter au Real en fin d’été et ne montra rien avant novembre dernier.

C’est difficile, donc, de choisir valablement un joueur sur une année civile dans les limites d’un pays. Il faudra s’en souvenir lorsque le Soulier d’Or sera attribué en janvier prochain. Pour nous, il sera normalement attribué à Wesley Sonck ou Timmy Simons, deux internationaux, qui ont énormément apporté à leur club sur le plan belge et ont également (plus particulièrement Sonck) bien tenu la route en Ligue des Champions. Mais énormément de journalistes auront également voté pour Danny Boffin, qui réussit souvent à faire flamber St-Trond, sans toutefois être jaugé à l’aune internationale. Mais voterait-on autant pour Boffin s’il n’affichait pas 36 printemps?

De toute manière, nous préférerons -évidemment!- toujours notre referendum du Footballeur Pro (pour lequel tous les joueurs votent) et qui est attribué en fin de saison. C’est la reconnaissance la plus crédible: être élu par ses pairs! De plus, pour le Footballeur Pro, on ne doit pas nécessairement jouer en Belgique comme pour le Soulier d’Or.

Il y a un mois, Marc Wilmots était choisi par une académie restreinte d’anciens champions belges comme récipiendaire du Trophée du Mérite Sportif…mais il s’est vu dépasser la semaine dernière par le moto crossman Stefan Everts et le cycliste Johan Musseuw comme Sportif de l’Année, titre remis par les journalistes du pays (qui ont également choisi Kim Clijsters chez les femmes).

Le cas Wilmots montre bien les paradoxes que peuvent véhiculer les prix remis par les représentant de la presse. Les anciennes stars belges ont apprécié à leur juste valeur les efforts du Diable Rouge à Schalke, au Japon et dans les salles d’opérations et de kiné. Aussi le fait qu’il annonce qu’il mettrait un terme à sa carrière dans six mois.

Il nous étonnerait fort, d’ailleurs, que Wilmots ne soit pas nominé pour le prochain referendum du footballeur pro.

John Baete

« L’avalanche des prix de fin d’année est parfois à la limite du hors-jeu »

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