les espionnes

Elles suivent le sport comme les hommes. Ou mieux ?

Christine Schreder, Canal+, journaliste foot

 » On m’a déjà demandé plusieurs fois si j’aimais le foot ! Comme si je faisais ce métier contre mon gré ! Depuis l’âge de 12 ans, je rêvais de travailler dans ce milieu et nulle part ailleurs. J’ai eu le déclic quand mon grand-père m’a emmenée à un Anderlecht-Standard.

Je ne comprends pas qu’on s’interroge sur l’utilité de faire appel à des femmes pour couvrir un sport comme le football. Où est le problème à partir du moment où on maîtrise correctement son sujet ? N’y a-t-il que des filles pour suivre les exploits de Justine Henin et Kim Clijsters ? Dans le foot italien, il y a beaucoup de femmes journalistes. Là-bas, c’est passé dans les m£urs. Pourquoi pas chez nous ? Un jour, on a voulu m’interdire de zone neutre à Anderlecht, sous prétexte que les femmes n’y étaient pas admises. J’attends toujours de voir ce règlement. A partir du moment où aucune réglementation n’interdit à une fille de jouer dans une équipe masculine, même au niveau de la D1, je ne vois vraiment pas pourquoi on me priverait de zone neutre. Je ne sais pas si on m’autoriserait à rentrer dans un vestiaire juste après un match, mais je suis consciente que ce n’est de toute façon pas ma place et cette idée ne m’a jamais effleurée.

J’apprécie de gagner ma vie dans un monde d’hommes, loin des petites mesquineries féminines. Avec des collègues masculins, tout est beaucoup plus franc. Ma carrière a commencé par un stage à la RTBF puis j’ai couvert du foot provincial pour Le Rappel. J’ai même eu l’honneur de faire quelques reportages sur les Zèbres quand le journaliste qui suivait le Sporting était en congé. J’ai ensuite envoyé des CV un peu partout, mais toutes les réponses étaient négatives. J’ai alors pensé à Canal+. Dans ma lettre de motivation, j’expliquais qu’une chaîne maniant un ton aussi décalé pourrait parfaitement utiliser les services d’une fille. Mon argumentation était la bonne : dès le lendemain, la secrétaire d’ André Remy me contactait pour une entrevue. C’était en 1998 et le début de mon aventure. Mon premier sujet a été diffusé dans le cadre d’un Anderlecht-Mouscron : on m’avait demandé de revenir sur le match de la saison précédente, qui avait été très spectaculaire. Pour la première fois de ma vie, ma voix passait à la télé ! J’ai commencé par commenter des sujets diffusés avant les matches et à la mi-temps. Puis, j’ai été désignée pour présenter l’émission du samedi soir consacrée au football anglais.

Quand je travaillais pour Le Rappel, les gens trouvaient ça fun : une fille au bord du terrain, un carnet et un stylo à la main… Aujourd’hui, de plus en plus de joueurs de D1 me connaissent et j’ai l’impression qu’ils ne se posent même plus de questions sur le fait d’être interviewés par une femme. Comme si je faisais carrément partie de leur paysage. La semaine dernière, j’ai accompagné Aruna Dindane à Beveren, où il a retrouvé ses frères : sympa. Mais le reportage qui m’a laissé le meilleur souvenir jusqu’à présent, c’est un déplacement de plusieurs jours à Marseille avec Raymond Goethals. Je mangeais à côté de lui et on s’est vraiment bien amusés. Il était très attentionné. Pour ne pas écorcher mon nom, il disait toujours la fille. C’était très chouette aussi quand je suis allée en Angleterre avec Cédric Roussel. Ses retrouvailles avec Gordon Strachan étaient très émouvantes « .

Anne Cheron, RTBF TV, journaliste foot

 » Si j’ai fait une licence en journalisme à l’UCL, c’était dans le but de faire du journalisme sportif. J’ai un peu collaboré à Vers l’Avenir avant de venir à la RTBF en février 96 où, comme de nombreux jeunes, j’ai fait des montages pour Match 1. Cette année-là, il y avait les Jeux d’Atlanta et on m’a demandé si cela m’intéressait de travailler pendant cette période, ce que j’ai accepté. C’est en 2000, que l’on m’a proposé un travail à temps plein à la rédaction sportive. Mon job consiste à établir les grilles de programmes, surveiller les audiences et gérer la communication avec la presse. Avec le plan Magellan, tout le monde en fait un peu plus mais l’ambiance est fort amicale. Si à la présentation on ne voit que des hommes, il y a autant d’hommes que de femmes dans l’équipe si l’on tient compte de la production et de la réalisation. Et comme les femmes connaissent le football aussi bien que les hommes, les machos sont vite remis à leur place.

Une des tâches qui me tient à c£ur est l’élaboration de cassettes pour la CCA, la commission centrale des arbitres. Il s’agit de faire une compile de phases qui serviront à la formation et au perfectionnement des arbitres. Il y en a plus de 1.000. Il ne s’agit pas que de phases litigieuses, de hors-jeu justement ou injustement accordés. En fait, le but est d’améliorer la technique d’arbitrage. Il y a des phases pointues et certains collègues se demandent ce que je peux bien y trouver d’intéressant… Mais ce travail profite à la rédaction puisque tous ses membres mettent à jour leurs connaissances du règlement.

Et si ce travail me tient à c£ur c’est parce que je suis également arbitre. J’officie comme juge de ligne en Promotion et 1ère Provinciale hommes et je suis régulièrement désignée pour des rencontres internationales et de Ligue des Champions féminines.

Le virus du foot, nous été transmis par mon père. Non seulement à moi mais aussi à ma s£ur jumelle Annick. Elle a été plus vite atteinte puisqu’elle s’est inscrite à Namêche un an avant moi. Entre-temps, ce club a changé de nom et, avec Dinant, nous sommes montées en D1 nationale mais nous avons fait l’ascenseur. C’est en 1995, que j’ai décidé de suivre les cours d’arbitrage. Cela m’a beaucoup plu et j’ai demandé une dérogation à la fédération parce qu’on ne peut jouer et arbitrer. Mais comme je dirigeais des rencontres masculines, le risque que je favorise mon club était écarté.

A ce moment-là, je jouais également en salle. J’ai eu ma première désignation internationale en août 2001 à l’occasion d’un match de Ligue des Champions féminines à Ljubljana. J’étais convoquée pour un match international en Irlande en novembre quand j’ai été victime d’une grave blessure : déchirure des ligaments croisés, fêlure au ménisque et rupture de la rotule. Opérée en janvier, il a fallu un an pour que je revienne à mon niveau. J’ai repassé les tests physiques et depuis j’ai été désignée pour France-Pologne et je viens de recevoir cette semaine ma convocation pour Hongrie-Islande en mai. D’ici là, il y aura peut-être quelques matches de Ligue des Champions.

Je m’entraîne tous les jeudis avec les arbitres de la province et un mardi sur deux avec les arbitres namurois des supérieures. Mon emploi du temps est donc bien chargé et il n’est pas facile de concilier le tout avec la vie de famille. Heureusement, je peux compter sur la compréhension de différentes personnes. Si, à cause de mon fils, je rate un entraînement du jeudi, Eric Romain, l’ancien arbitre, ne m’en veut pas ; il sait que je vais quand même aller courir le soir ou faire du vélo. Au bureau, on ne me fait pas trop d’histoire si je demande un jour de congé pour aller en Hongrie. On s’arrange toujours « .

Virginie Lefour, photographe indépendante

 » J’ai toujours aimé le sport… même si mon père n’aime pas le foot. A 13 ans, je me suis acheté une télévision que j’ai placée dans ma chambre pour regarder les matches. Je m’intéressais surtout aux championnats étrangers et mon club préféré était Milan. A huit ans, alors que j’habitais Erquelinnes, je me suis inscrite au club d’athlétisme. J’aimais le sprint mais étant donné le manque d’infrastructures, on faisait surtout du cross, une discipline qui ne m’emballait pas. Après quatre saisons, j’ai arrêté. A quinze ans, j’ai opté pour le volley et je me suis affiliée au club d’Erquelinnes, qui évoluait en Provinciales, avant de passer aux Dauphines de Charleroi en Nationale 1.

Mon deuxième hobby était la photo, mais je ne possédais qu’un appareil de poche comme tout le monde. Mon choix professionnel se résumait à l’éducation physique ou à la photo. Et comme je n’étais pas douée en gym, il ne me restait plus que la photo. C’est pour cela que je me suis inscrite à l’INRACI, à Bruxelles. Au cours de mes études, chaque fois que nous avions un sujet libre, j’en profitais pour faire des images de sport. D’ailleurs mon mémoire a porté sur l’expression dans la photographie sportive. Mis à part en football, où les accréditations sont beaucoup plus strictes, j’ai été bien accueillie partout : à la gym, au basket, au tennis de table, à la boxe et au beach volley, dont aujourd’hui la fédération utilise mes photos pour faire sa promotion.

En 1999, j’ai effectué un stage à l’Agence Belga et après trois mois, la direction m’a demandé si cela m’intéressait de travailler pour elle. Cela tombait bien d’autant que c’était pour couvrir la région de Charleroi où j’habitais. Ma passion était devenue mon métier. Même si en tant qu’indépendante, ce n’était pas fameux au niveau financier et que les faits divers ou les conférences de presse ce n’est pas ce que je préfère, je n’aurais pas changé de job.

J’aurais pu croire qu’à l’agence on me ferait moins confiance parce que j’étais une femme mais ce n’était bien sûr pas vrai. Sur le terrain, mes collègues ne font pas de différence. Il est clair qu’ils ne vont pas me laisser passer pour que je puisse faire tranquillement une plus belle photo qu’eux. Dans la mêlée, j’ai déjà reçu un coup de coude sur le nez.

Avec les sportifs, il n’y a pas de problème non plus. Lorsqu’il effectuait ses tests physiques avant de signer à Charleroi, Victor Ikpeba était un peu étonné de voir que c’était une femme qui était venue mais cela s’est arrêté là. Comme les autres joueurs, il ne se posera plus de questions quand il me verra une semaine sur deux. Et puis, ceux qui ne sont pas contents, ils n’ont qu’à me le dire, je suis plus grande que la plupart d’entre eux (elle rit).

A Charleroi, il y a le basket aussi. Les Spirous ont un public et c’est un club qui bouge beaucoup. Ils ont même utilisé certaines de mes photos dont ils ont fait des agrandissements de quatre mètres sur trois. Et cette année, la direction m’a proposé de réaliser le calendrier des joueurs nus. Je crois que je peux dire qu’ils m’ont acceptée (elle rit).

Tous ces travaux sont très intéressants sur un plan photographique dans la mesure où le travail en agence est exclusivement basé sur l’actualité et qu’il ne donne pas le temps de faire des reportages plus people comme ceux que l’on voit dans Sport/Foot Magazine. J’apprécie les reportages style Joker interdit avec tous les panneaux, même si je trouve qu’il ne faut pas le répéter à chaque fois.

J’aime toujours autant le foot et mon premier souhait serait de pouvoir couvrir un match de l’équipe nationale. Dans cet ordre d’idées, cela me plairait d’assister à l’entraînement de l’équipe de France avant le match amical du 18 février. Je peux vous citer tous les noms des Bleus mais mes préférés sont ThierryHenry et Robert Pirès

A l’heure actuelle, je vis donc encore mes deux passions û la photo et le volley û puisque je joue toujours en Nationale 2. Evidemment, cela n’est pas toujours compatible mais cette saison, quand nous jouons à domicile en début d’après-midi, j’ai juste le temps de prendre une douche pour filer à Mons, La Louvière ou au Sporting. Malheureusement, il y a certains matches en déplacement que je dois sauter. Cela m’ennuie énormément mais je n’ai pas le choix « .

Gaëtane Vankerkom, RTBF radio, journaliste omnisports

 » En février 2001, dans le cadre de mes études en journalisme à l’Université Libre de Bruxelles, j’ai effectué un stage à la RTBF. Passionnée de sport, je me suis tourné vers la rédaction sportive mais après trois jours à la télé, j’ai préféré la radio. Et le 1er avril, ce n’est pas une blague, je rentrais à la rédaction à Mons. Originaire de Liège, installée à Bruxelles, je continuais ainsi mon tour de la Communauté française. Je suis issue d’une famille très sportive. Paul, mon père qui est un fana de cyclisme et d’athlétisme, ainsi que ma mère Colette, nous ont transmis le virus à mon frère Raphaël et à moi.

S’il n’y a pas beaucoup de femmes journalistes sportives, c’est simplement dû au système d’éducation. Les garçons parlent régulièrement de sport entre eux tandis que chez les filles cela arrive très rarement. J’en étais arrivée à un stade où il fallait que je relève le défi. J’ai profité de la libération des m£urs. Car le monde du sport est très masculin. D’ailleurs, régulièrement aux conférences de presse, dans son discours de bienvenue, l’intervenant ne remercie que les messieurs de leur présence.

Les rapports avec les dirigeants et les sportifs se passent généralement bien. Il y en a toujours qui nous prennent pour des pintades, estiment que nous manquons de crédibilité et que nous ne pouvons poser que des questions débiles ; en revanche, dans d’autres cas, on nous fait passer avant tout le monde. Une chose est certaine, on laisse rarement indifférent. Ainsi je me souviens que tout au début, j’avais accompagné Jean Duriau à Anderlecht. J’étais là pour travailler mais de nombreuses personnes m’avaient prise pour sa groupie. Evidemment, quand ils vous m’ont vu à plusieurs reprises, ils ne sont plus interloqués.

Entrer en journalisme avec un bagage en athlétisme et en cyclisme, deux sports qui ne sont pas parmi les plus porteurs ne facilite pas les choses. J’ai immédiatement avoué que ma connaissance historique du foot n’était pas extraordinaire. Je n’avais pas un souvenir bien précis de la Coupe du Monde 86 au Mexique. Je n’avais que neuf ans… Mais les garçons peuvent en parler avec plus de précision parce qu’ils en discutaient dans la cour de l’école. Ainsi je ne savais pas qui était Lei Clijsters avant de voir sa fille jouer au tennis. Le basket n’était pas ma tasse de thé non plus mais j’ai appris à l’apprécier et c’est avec plaisir que je suis les matches des Spirous et de Mons pour Droit au But. Les collègues û surtout ceux qui ont pratiqué la discipline û m’ont bien expliqué les tenants et aboutissants de ce sport particulièrement spectaculaire. Certains diront que le basket est trop médiatisé et qu’il prend beaucoup de place dans les journaux mais j’ai mordu à l’hameçon. D’ailleurs, cela se traduit dans mon débit de parole, beaucoup plus rapide que la normale : il se passe tellement de choses dans un match que, pendant les quelques secondes qu’on nous accorde entre deux matches de foot, j’ai envie d’en raconter le plus possible.

Si je n’accroche pas au tennis, j’adore toujours autant le cyclisme. Je reste d’ailleurs une grande admiratrice de Pedro Delgado, le vainqueur du Tour 88. J’aimerais suivre un jour le Tour de France, que je considère comme le Disneyland du sport. D’ailleurs, chaque année, je m’arrange pour prendre quelques jours de vacances sur les routes du Tour. Avec le départ de l’édition 2004 à Liège, j’aurai peut-être l’occasion de pénétrer dans ce monde merveilleux ne fût-ce que pour quelques heures. Comme je traite de nombreux sujets magazine, j’ai pu constater que les passionnés de sport ne s’intéressent pas qu’au haut niveau. Ils aiment aussi les sports d’endurance. En tant que femme, je trouve que l’on ne consacre pas beaucoup de place aux sportives. Il n’est évidemment pas question de doubler le temps d’antenne, en multipliant celui consacré aux hommes par deux et de donner tous les résultats de toutes les divisions de toutes les disciplines. Il faudrait accorder une séquence aux performances des équipes féminines. Ainsi, on pourrait parler plus régulièrement des Dauphines de Charleroi et ne pas attendre les coupes d’Europe pour dire aux gens qu’elles existent. Mais Sports Dimanche, a déjà fait un grand pas en avant en présentant une séquence par semaine sur les sportives qui font l’actualité « .

Christine Hanquet, RTBF radio, tennis

 » Depuis que je couvre le tennis pour la RTBF, j’en suis à 32 tournois du Grand Chelem (14 Roland Garros, 8 Wimbledon, 5 US Opens et 5 Opens d’Australie). Chaque fois que je rentre d’Australie, on me demande si j’en ai profité pour visiter Melbourne. Non ! Ma vie sur un tournoi se limite à l’hôtel et au stade. Vu le décalage horaire, l’Open d’Australie est celui où j’interviens le plus souvent. Cette année, j’ai fait 19 interventions le premier mardi parce que presque tous les Belges jouaient. Et sur l’ensemble de la quinzaine, je dois m’être retrouvée plus de 150 fois à l’antenne. Pendant de nombreuses années, la RTBF s’est contentée de couvrir Roland Garros. Nous avons commencé à être régulièrement présents à Wimbledon quand Sabine Appelmans et Dominique Monami sont arrivées dans le Top 10 mondial. Et depuis l’éclosion de Justine Henin et Kim Clijsters, les deux autres cuvées du Grand Chelem s’imposent aussi. C’est vrai, j’ai déjà couvert quelques tours du monde pour la radio, mais je n’ai jamais mis un pied en Afrique, par exemple !

Tout s’est déroulé de la meilleure manière pour que je puisse exercer mon métier dans les meilleures conditions. Appelmans et Monami ont approché le sommet, puis Kim et Justine s’y sont installées. Le contraire aurait été plus embêtant, parce que le public éprouverait un manque et ferait des comparaisons avec le passé.

Je ne sais pas si c’est un avantage d’être une femme pour couvrir les tournois de nos deux championnes. Au récent Open d’Australie, par exemple, je ne les ai vues que le temps d’un petit tour ! Mais Kim et Justine apprécient que je les suive tout au long de la saison, et depuis plusieurs années. De toutes manières, je les vois après leurs matches, mais ça s’arrête là. Elles passent d’abord par la conférence de presse obligatoire pour la presse écrite, puis viennent les interviews individuelles. C’est tout. Je ne peux pas aller les ennuyer à leur hôtel ou même les accoster pour une courte interview si je les croise dans un couloir du stade. C’est formellement interdit par la WTA. Même si je tombe sur un ancien joueur, j’ai l’interdiction de brancher mon micro. La fédération mondiale veille constamment au grain : on vient me taper sur l’épaule si l’interview que je réalise après un match dure un peu trop longtemps. Je sais qu’après quatre ou cinq questions, on m’arrêtera.

Kim et Justine m’adressent à l’occasion un petit sourire. Ça fait plaisir. J’ai même l’honneur de pouvoir discuter de temps en temps en français avec Kim, alors qu’elle refuse toujours de s’exprimer dans notre langue face à un micro. Pourquoi ? Vous savez, son père décide de beaucoup de choses… Elles apprécient que je ne les ennuie pas avec des questions indiscrètes. J’ai par exemple décidé de ne jamais discuter avec Justine de son père. Et, au dernier Open des Etats-Unis, je n’ai jamais abordé avec elle la fameuse Ferrari qu’elle aurait promise à son mari en cas de victoire. Pour certains journaux, cette voiture était plus importante que sa victoire en finale. La RTBF ne peut pas tomber dans ce piège.

J’ai eu un privilège lors de ce tournoi. Après l’incroyable demi-finale de Justine contre Jenifer Capriati, qui a été désignée comme l’un des quatre plus grands matches de l’histoire du tennis féminin, j’ai pu entrer à l’infirmerie où Justine recevait une perfusion. Même son mari n’avait pas le droit d’être près d’elle à ce moment-là. Après avoir reçu l’accord de Justine, la WTA m’a désignée, ainsi qu’une journaliste américaine, pour recueillir ses impressions. Elle venait de livrer un terrible combat de trois heures, elle n’en pouvait plus et avait mal partout. Nous avons échangé quelques mots en dehors de l’interview. Elle se souvient que je l’avais déjà interviewée quand elle avait 12 ou 13 ans et que je n’ai pas attendu qu’elle soit au sommet pour commencer à m’intéresser à sa carrière « .n

Pierre Danvoye, Nicolas Ribaudo

 » Chez nous, les machos sont vite REMIS à LEUR PLACE  » (Anne Cheron)  » Dans la mêlée des photographes, j’ai déjà reçu un COUP DE COUDE SUR LE NEZ  » (Virginie Lefour) » J’ai profité de la libération des m£urs car le monde du sport EST TRèS MASCULIN  » (Gaëtane Vankerkom) » Justine se souvient que je l’avais interviewée QUAND ELLE AVAIT 12 ANS  » (Christine Hanquet)

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