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 » Les entraîneurs ont beaucoup à apprendre d’un coach mental « 

Le football, c’est de la passion. Pour les femmes aussi. A intervalles réguliers, nous donnons la parole à l’une d’entre elles, férue de sport. Cette semaine : Tia Hellebaut, l’ancienne sauteuse en hauteur, aujourd’hui conseillère au Beerschot Wilrijk.

Tia Hellebaut :  » Mon père et ma mère m’ont transmis leur passion pour le Beerschot. Marc Schaessens (ex-Beerschot, Standard, Club Bruges et KRC Genk) est un parent côté maternel. Il a entamé sa carrière footballistique au Beerschot à seize ans. Il y avait des photos de Marc partout sur le cheminée. Mon beau-père a emménagé chez nous alors que j’avais dix ans. Il était également supporter du Beerschot et il assistait à tous les matches à domicile. J’ai donc été encouragée de toutes parts à supporter le Beerschot.

Je n’assiste pas à tous les matches mais je m’y amuse beaucoup. J’ai même parfois suivi le club en divisions inférieures. Actuellement, je me limite à quatre ou cinq matches par saison. Je regarde aussi les matches des Diables Rouges. Je suis donc bien le football. Par exemple, je peux vous dire que Mouscron a été longtemps la meilleure équipe de la compétition à partir de janvier. Je connais aussi les règles du hors-jeu, évidemment, mais j’éprouve plus de difficultés avec les différents systèmes de jeu.  »

 » En tant qu’ancienne sportive, je peux relativiser  »

 » J’étais au Kiel lors de la finale pour la montée, tant cette saison que l’année passée. Malgré la déception, tout le monde avait le sentiment que les joueurs s’étaient bien battus. J’ai été moi-même sportive de haut niveau, donc je peux relativiser. Certains jours, le ballon ne veut pas rentrer. Mais les joueurs ont fait preuve d’engagement, ce qui est essentiel aux yeux des spectateurs. De surcroît, nous espérons toujours être promus grâce au dossier Mains Propres. Les supporters y pensent beaucoup.

S’il y a une chose que je ne supporte pas, c’est de voir les footballeurs rester au sol à la moindre petite poussée, bien que je craigne que ça fasse partie du job. Les enjeux sont considérables, bien plus importants qu’en athlétisme. Quand nous tombons sur la piste, c’est terminé. La mentalité est différente.

L’athlétisme attire relativement peu de supporters. C’est un sport difficile, à cause de toutes ses disciplines. Ensuite, ce n’est pas nous contre eux, ce qui confère une autre ambiance à un stade. En football, par exemple, il y a les supporters du Beerschot et ceux de l’Antwerp. Durant un match, c’est nous contre eux. Les amateurs d’athlétisme supportent les Belges mais ils suivent aussi les autres. Ce sont donc des groupes de supporters radicalement différents.  »

 » Je regrette la haine entre le Beerschot et l’Antwerp  »

 » Par ailleurs, ma famille ne déteste pas l’Antwerp. Nous n’en serons jamais supporters mais il faut se rendre à l’évidence : l’Antwerp fait du bon travail et son succès est mérité, même si j’aurais préféré que le Beerschot Wilrijk soit à sa place. Je regrette qu’il y ait une telle haine entre les deux clubs. C’est comme si un Anversois devait se décider pour une des équipes. Il est impossible d’apprécier les deux.

Fin mars, le Beerschot Wilrijk a repris Rupel Boom et m’a proposé de travailler au sein de l’école des jeunes. J’aimerais y introduire l’aspect « coach du coach ». Des parents se plaignent souvent qu’un club délaisse leur enfant. Il n’est plus le bienvenu parce qu’il n’est pas suffisamment bon. Nous voulons que chaque enfant puisse jouer au niveau qui lui corresponde. Sinon, les gosses vont nous faire un burn-out. Certains souffrent de cet échec toute leur vie.

Je trouve que les entraîneurs ont beaucoup à apprendre d’un coach mental. Quand ils disposent d’une bonne formation des jeunes, les meilleurs vont automatiquement émerger. Le Beerschot a formé une série de bons footballeurs. Je pense à Jan Vertonghen, Radja Nainggolan et Thomas Vermaelen. Mais ils ont quitté le club à un très jeune âge pour poursuivre leur formation ailleurs. Nous devons pouvoir offrir quelque chose à ces footballeurs afin qu’ils restent chez nous.

Chez nous, il y avait des photos de Marc Schaessens sur la cheminée.  » Tia Hellebaut

Si le Beerschot m’a proposé le job, c’est parce que j’en suis supporter. Il y a un lien. Ça rend mon poste plus crédible mais si le club venait à bloquer mes projets parce qu’ils coûtent trop chers ou qu’il a une autre vision, j’arrêterais les frais. « 

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