Les entraîneurs ne peuvent faire de miracles

Un club de D1B en finale de la Coupe de Belgique, ça fait partie du charme de cette compétition mais c’est aussi un avertissement lancé aux clubs de D1A qui ne prennent pas cette épreuve au sérieux et la disputent souvent avec une équipe B améliorée. Ce n’est pas le cas uniquement en Belgique : obsédé par le titre, Liverpool s’est fait sortir de la Coupe d’Angleterre, alors que celle-ci est mythique.

Ce mercredi soir, le stade de Malines va être comble à l’heure de recevoir l’Union, dans le match aller des demi-finales. C’est une éclaircie dans un ciel sombre. En 1987, le FC Malines a posé les fondations d’une période en or par sa victoire en coupe. Ce souvenir va certainement ressurgir dans les esprits du club le plus nostalgique du pays.

Et mardi prochain, le Parc Duden de l’Union, ou plutôt le stade Joseph Marien, sera magnifique. Une arène de football intégrée dans un endroit de toute beauté. Durant la période de gloire de l’Union Saint-Gilloise, onze fois championne avant la deuxième guerre mondiale, le stade pouvait abriter 44.000 personnes. Désormais, il ne compte plus que 8.000 places mais le club revit, sous l’aile du milliardaire britannique Tony Bloom. Il rêve de remonter en première division. Et de redisputer un derby bruxellois.

Anderlecht, lui, rêve du titre depuis l’arrivée de Fred Rutten. C’est du moins ce qu’on a entendu pendant le stage en Espagne mais dimanche à Gand, on a dû constater qu’il ne suffisait pas de redistribuer quelques postes en dehors du terrain pour replacer l’équipe sur les bons rails. Les problèmes sont plus profonds. Fred Rutten a initié plus de certitude défensive mais il a dû remarquer le manque de qualité de l’équipe. On verra dans les prochains jours si le carnet d’adresses de Frank Arnesen comporte encore quelque chose. Il serait absurde de placer tous ses espoirs en l’Autrichien Peter Zulj. Il a été élu meilleur footballeur de son pays mais jusqu’à présent, il n’a joué que pour le Sturm Graz, un club moyen. Alors qu’il a déjà 25 ans.

En 25 ans, Roger Lambrecht a usé 25 entraîneurs.

Les entraîneurs ne peuvent faire de miracles. Si Lokeren parle d’une erreur de casting après le limogeage de Trond Sollied, il ne doit s’en prendre qu’à lui-même. Tout le monde sait comment le Norvégien travaille. Mais les clubs sautent parfois sur une occasion. Ou sombrent dans la panique, comme Roger Lambrecht. Le président de Lokeren devrait se poser des questions depuis longtemps. Il a mué Lokeren en cimetière d’entraîneurs. Depuis qu’il est devenu président du club il y a 25 ans, il a changé d’entraîneur à 25 reprises. Le problème des maîtres absolus, c’est qu’ils sont entourés de gens qui n’osent pas les contredire.

Trond Sollied
Trond Sollied© belgaimage

Après la défaite de Chelsea dans le derby contre Arsenal, un Maurizio Sarri en colère a déclaré qu’il était extrêmement difficile de motiver ses joueurs et qu’il ne savait jamais à l’avance quel visage ils allaient montrer. On adopte parfois le même langage en Belgique. Comme Ivan Leko dimanche, incapable de trouver une explication à la mauvaise prestation du Club Bruges contre le Sporting Charleroi. Et Michel Preud’homme n’a-t-il pas été longtemps confronté à un problème de mentalité au Standard ? Contre Courtrai, les Rouches ont montré deux visages : ils ont virevolté pendant la première demi-heure mais ont été statiques en seconde période. Toutefois, ils viennent de signer un douze sur douze. Ils comptent certes douze unités de retard sur le RC Genk, mais en fait, ça n’en fait que six. Avec la formule actuelle, tout est possible.

Vendredi, le Standard se produit à l’Antwerp, qui a arraché onze de ses douze victoires après avoir été mené, comme ce week-end à Zulte Waregem. Mais sur les rives de l’Escaut, on ne parle que des PO1, sans plus.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire