Les entraîneurs, ces éternels perdants

Il y a quatre ans, au terme d’une saison durant laquelle il avait usé trois entraîneurs, Ivan De Witte, le président de Gand, se demandait à qui confier les Buffalos pour la campagne 2014-2015. Il hésitait alors entre Hein Vanhaezebrouck et Peter Maes. Deux entraîneurs très différents, avec des qualités spécifiques.

Ce fut Vanhaezebrouck et Maes est resté à Lokeren. Le club qui vient de le limoger lors de son second mandat, après un passage à Genk. Cinq points sur 36 : le Limbourgeois n’a pas réussi à faire jouer l’équipe. Pas d’argent, une mauvaise gestion des transferts, pas de véritable organigramme sportif, un président de 87 ans plus seul que jamais mais qui ne veut ou ne peut faire un pas de côté mais c’est chaque fois l’entraîneur qui casque. Les coaches sont d’éternels boucs-émissaires. Maes a ses méthodes. Il peut crier et être brutal, même s’il a corrigé son approche ces dernières semaines, puisqu’elle n’était pas productive. Il a fonctionné contre-nature.

Le rôle de l’entraîneur a changé au fil des années. Il est devenu un people manager qui doit faire preuve d’une bonne dose de psychologie. Il se maîtrise plus ou moins. Il se fait rarement des compliments, voire jamais. Comme Philippe Clement au RC Genk. Ou comme Jess Thorup chez les Buffalos. Vendredi, après sa victoire contre le Sporting Charleroi, on lui a demandé ce qu’il avait fait pour obtenir un tel niveau du Géorgien Giorgi Chakvetadze. Il a attribué tous les mérites au joueur. Thorup personnifie également le nouvel entraîneur : il observe et analyse. Calmement, méthodiquement.

Peter Maes
Peter Maes© BELGAIMAGE

Hein Vanhaezebrouck a dû désespérer après la molle prestation d’Anderlecht à Eupen. Il avait demandé à ses joueurs d’être affûtés mais, en première mi-temps, il n’a vu qu’une équipe lente et hésitante. Ses consignes ne sont toujours pas appliquées et plus d’un an après son arrivée, Vanhaezebrouck doit continuer à taper sur le même clou. Il doit en être fatigué. À Eupen, il a parlé de football alibi. Et il a complimenté l’adversaire.

En première mi-temps, le football enjoué des Pandas a été rafraîchissant. Une équipe fine technicienne qui joue sans complexe, avec vitesse et profondeur. Dont le moteur est Luis Garcia, le plus vieux joueur du championnat, à 37 ans. L’Espagnol, qui est aussi très important dans le vestiaire, est davantage que le relais de l’entraîneur, Claude Makélélé.

Samedi, le football de Courtrai a été bon pendant une mi-temps au Cercle Bruges, même si son manque d’efficacité s’est retourné contre elle, une fois de plus. En début de saison, Glen De Boeck s’était plaint de n’avoir pas obtenu de renforts mais depuis qu’il a reçu cette injection de qualité, il a mis en place une équipe équilibrée, qui joue bien. C’est un bel échantillon de professionnalisme de la part d’un entraîneur qui a voulu courir avant de savoir marcher, au début de sa reconversion, mais qui en a payé le tribut et semble désormais se contrôler parfaitement.

Vendredi, Gand a pris une initiative remarquable : avant le coup d’envoi, le club a présenté au public les jeunes arbitres qui sont formés dans le cadre de la KAA Gent Referee Academy. Au même moment, le speaker a demandé au public de soutenir les arbitres qui devaient diriger la partie. De chaleureux applaudissements ont jailli des tribunes. Un signal prometteur en ces temps sombres pour le football.

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