LES ENTRAÎNEURS À SUCCES

L’UEFA décernera les trophées de la saison écoulée le mois prochain, à Monaco. Ottmar Hitzfeld va être élu meilleur entraîneur de l’année, selon toute vraisemblance. Des sélectionneurs qui ont récolté autant de succès que Roger Lemerre ou Sven-Goran Eriksson ne sont pas concernés par cette élection, réservée au football de club. Hitzfeld, vainqueur de la Ligue des Champions avec le Bayern Munich, sera sans doute préféré à Gérard Houllier, à l’Espagnol Del Bosque ou à l’Argentin Hector Cuper.

Un de leurs confrères, actuellement pris dans une spirale négative, ne devrait pas figurer parmi les lauréats. Sir Alex Fergusson, l’Ecossais anobli de Manchester United, tombé en disgrâce à Old Trafford, a déclaré qu’à la fin de son contrat il effectuerait ses adieux au club. Sir Alex avait auparavant émis l’hypothèse de rester conseiller, ambassadeur du club et membre de son conseil d’administration, mais Manchester United ne lui a accordé que la modeste fonction de responsable de la formation des jeunes. Ferguson a estimé cette tâche indigne de ses compétences, malgré une indemnité annuelle d’un million de livres, soit de 66 millions de nos francs.

A l’heure actuelle, l’homme en vue n’est autre qu’Ottmar Hitzfeld, assailli de toutes parts pour expliquer les raisons de ses succès, puisqu’auparavant, il a déjà remporté la Ligue des Champions avec le Borussia Dortmund. L’entraîneur du Bayern a dévoilé les principales clefs de son succès au quotidien Bild:

– Respect à l’égard des joueurs, des membres du staff et de la direction mais aussi du chauffeur du car. Le respect est la base de la solidarité sur laquelle s’appuie l’ensemble du groupe.

– Faire confiance aux joueurs est extrêmement important. A Dortmund, c’est grâce à cette confiance que Riedle a été l’homme de la finale de la Ligue des Champions contre la Juventus, en inscrivant deux buts. Au Bayern, il a pardonné ses erreurs du passé à Kuffour et celui-ci est devenu le joueur le plus fiable de l’équipe en fin de saison.

– Il faut connaître la personnalité des joueurs. Toutefois, l’entraîneur ne peut mesurer le caractère et la rage de vaincre de ceux-ci que durant les matches.

– Il est aussi essentiel de conserver ses distances vis-à-vis des joueurs. Hitzfeld tente de rester distant, surtout lors d’occasions spéciales, comme les fêtes de fin d’année ou la célébration de victoires.

– Tirer des leçons de ses erreurs. Sa défaite contre Manchester United à Barcelone, lors de la finale d’il y a deux ans, a appris à l’équipe qu’il fallait se battre jusqu’au bout. C’est ce qui a permis au Bayern de remporter les titres 2000 et 2001.

– Reconnaître les vedettes. Au Bayern, il s’agit de Kahn, Effenberg et Elber. Simplement parce qu’ils sont acceptés en tant que tels par toute l’équipe.

– Ne jamais mentir. Un entraîneur pris en flagrant délit de mensonge par ses joueurs perd définitiveemnt son crédit.

– Avant le match, Hitzfeld étudie différentes possibilités tactiques mais durant celui-ci, il se laisse diriger par son instinct.

– Il ne peut travailler dans la sérénité requise s’il doit constamment penser aux attentes des millions de supporters du Bayern. Il doit pouvoir réfléchir de manière scientifique, faute de quoi son intuition est en panne.

– Le Bayern ne peut acheter un joueur pour 100 millions de marks (2 milliards de francs), ça déséquilibrerait l’équipe et lui ôterait son envie de jouer.

– Le choix d’un adjoint est crucial. Michael Henke est l’homme idéal car il n’imite jamais son coach principal.

– Une fois rentré chez lui, Hitzfeld ne s’occupe plus de football. Il a trop d’autres sujets intéressants à aborder avec son épouse.

Mick Michels

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