LES EMBRUNS DE FRATTON PARK

Voici pourquoi cette arène en bordure de Manche est trop traditionnelle pour la Premier League.

Samedi, 14 heures. Lors de chaque match du Portsmouth FC à domicile, l’afflux des supporters des Pompeys (surnom amené par des marins britanniques basés à Alexandrie en référence au fameux pilier du même nom de la cité égyptienne), congestionne l’ Eastern Road. Une étude a révélé que 60 % des habitués de Fratton Park (du nom de la gare voisine) s’y rendaient en voiture. Un pourcentage que les responsables se sont promis de faire baisser dans le futur en offrant des alternatives en matière de transport en commun et de stationnement.

Ce point concernant la mobilité fait partie du plan concocté par les élus locaux et la direction du club dans le cadre de la rénovation du stade. Une reconstruction à laquelle les fans des Bleu et Blanc ne croiront vraiment qu’au premier coup de marteau piqueur tant les projets et autorisations de bâtir non concrétisés furent nombreux ces dernières décennies.

En 1969 déjà, il fut question d’un possible nouvel écrin sur le site d’un ancien aéroport. Depuis, l’histoire de Fratton n’a été qu’une succession de plans ambitieux débouchant finalement sur des transformations de moindre envergure. Même si le début du grand chantier fu,t maintes fois annoncé et postposé, il semble bien que cette fois le dernier projet en date va voir le jour. Le sens du terrain subira une rotation de 90 degrés pour une réalisation de l’ensemble en cinq étapes.

Hélas, une fois de plus, un stade de caractère va disparaître au profit d’une enceinte relativement quelconque. Certes, certains aspects de l’arène actuelle sont fort vétustes et manquent de confort, comme cette terrasse non couverte derrière l’un des buts, partiellement réservée aux supporters visiteurs et dont les rangées de sièges ne laissent que peu d’espace pour les jambes. Ou encore la latérale South Stand (1925), dont la salle de presse doit être la plus minuscule de la Premier League. Un inconvénient qui paraît toutefois accessoire en regard du charme dégagé par la vieille dame, comme son petit comptoir d’agence de paris sous les travées ou son emplacement pour caméras de télévision incéré dans la toiture.

En face, la North Stand, construite en 1934 avec 10.000 livres obtenus à l’époque pour le transfert de Jimmy Allen à Aston Villa, garde elle aussi un sacré look truffé de charmantes particularités.

Le seul édifice récent, la Fratton End (1997), propose, via le jeu de couleur des sièges, une représentation géante de l’insigne du club ainsi que le visage de Jimmy Dickinson, un ancien joueur et entraîneur. C’est là que se rassemblent les plus chauds partisans des Bleus, bien qu’on ne puisse pas vraiment désigner l’endroit comme plus chantant que les autres car tous le sont : The famousPompey Chimes, Play up Pompey, Pompey play up….

par RUDI KATUSIC

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