Les différences Bölöni -Preud’homme

 » Bölöni est plus sévère « 

Witsel :  » J’étais en vacances quand mon père m’a appris le départ de Michel Preud’homme. Je n’ai pas été surpris. C’est comme cela dans un club : on vient, on part ; il y a des opportunités, des fins de cycles, etc. Je ne pencherai pas sur l’explication de son changement de cap. Par contre, je peux dire que son choix en faveur de Gand m’a assez étonné. Je m’attendais davantage à le retrouver au Portugal ou dans un grand club européen. La donne était différente. La saison passée, Preud’homme a sublimé un groupe et a transformé des jeunes et d’autres gars en champions. Pour y arriver, il a bossé et même masqué les insuffisances du groupe. Petit à petit, le groupe qu’il protégeait tant est devenu plus complet, plus sûr de lui. C’était un papa poule et il fallait passer par là. A mon avis, Laszlo Bölöni est plus sévère, plus dur. On l’a vu dans la préparation d’avant-saison. Ses exigences techniques sont également très élevées. Une perte de balle peut l’énerver. Et c’est normal. Il faudra être de plus en plus fort pour atteindre nos objectifs. Le Standard est désormais l’équipe à battre tous les week-ends : il n’y a plus d’effet de surprise. Un coach sévère, ça me convient…  »

A Liverpool, Bölöni n’avait pas hésité à se frotter durement en paroles à Rafaël Benitez et Witsel n’était pas étonné :  » Je ne m’en étais pas rendu compte durant le match et j’ai vu la scène plus tard, à la télé. Il a du caractère. C’est nécessaire à ce niveau. Pour nous, cette volonté du coach est une source d’inspiration. Le coach n’a peur de personne, nous non plus.  »

 » Bölöni accorde plus d’importance à notre jeu que celui de l’adversaire « 

Witsel :  » Bölöni évoque bien sûr l’adversaire durant ses causeries tactiques mais moins que Preud’homme. Ce dernier tenait plus compte des atouts de l’opposant. Bölöni évoque d’abord notre jeu. C’est surtout cela qui compte et qu’on doit imposer. Mais la base reste quand même le 4-4-2. « 

 » Bölöni m’a fait changer de poste « 

Witsel :  » Depuis le départ de Fellaini, je suis revenu dans l’axe, mon secteur préféré. J’ai évolué à droite et à gauche et ses positions excentrées dans la ligne médiane m’ont pas mal apporté. Ma lecture du jeu est désormais plus complète. Je devine les moments où il est nécessaire de basculer le jeu au moyen d’une transversale. Je comprends mieux certains mécanismes tactiques mais je suis heureux de revenir au centre du terrain. Sur les ailes, il faut aussi perforer jusqu’au point de corner avant de centrer. Je ne dis pas que ce n’est pas dans mes cordes mais ce n’est pas ma spécialité. J’ai aussi joué dans l’axe la saison passée. Tout le monde savait que c’était ma zone de prédilection. Je m’y suis parfois retrouvé avec Marouane et Steven Defour. Mais, pour une question d’équilibre, j’ai été décalé sur les côtés.  »

Et puis, on sentait que Bölöni n’entendait pas le maintenir longtemps à gauche…  » Vous savez, mon but était de m’installer dans le groupe « , explique Witsel. J’ai été utile et je veux être un titulaire incontournable. Mon ambition aurait été la même si Marouane était resté au Standard. En équipe de jeunes, j’ai joué avec lui dans l’axe. Il occupait de la place, ratissait, gérait le trafic aérien, etc. On peut donner des réponses différentes sans lui. Je dois trouver mes marques avec Steven, défendre, bien alterner les montées offensives, etc. Si je monte, Steven veille au grain. Mais il y a d’autres systèmes. Nicaise apporte lui aussi sa pierre à l’édifice dans la ligne médiane. Au départ d’un 4-4-2, le Standard peut varier les coups : 4-3-3, 3-5-2, 3-4-3, etc. On le faisait déjà la saison passée. Je ne crains pas du tout un manque de taille devant la défense. Derrière, il y a du répondant dans ce domaine. On l’a vu en Angleterre. Marouane était important mais il y avait des solutions dans le groupe pour le remplacer.

 » Bölöni est plus offensif « 

Preud’homme alternait ses trois attaquants : Bölöni les aligne souvent en même temps. Est-il plus offensif que MPH ? Witsel :  » Oui, je pense mais les contextes sont différents. L’attente est plus importante. A Liverpool et à Everton, il y a quand même eu un déclic. La frilosité ne fait plus recette dans le football actuel. Si on ne participe pas au spectacle, ça ne sert à rien. Personne ne progresse en se contentant de fermer la porte. Les jeunes sont nourris aux images de la Ligue des Champions. C’est le niveau qu’on désire atteindre. Et il y a moyen. A Liverpool, je me foutais de la qualité des autres : je voulais passer, point final. Nous sommes passés à deux doigts de l’exploit. « 

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