LES DIABLES ROUGES : génération dorée ou génération perdue ?

Que vous inspirent les Diables Rouges ?

Glen De Boeck : Je me souviens qu’après notre élimination face au Brésil, lors de la Coupe du Monde 2002, on avait pris le verre de l’amitié entre anciens. Pour quelques-uns, qui avaient franchi la barre de la trentaine, l’épreuve faisait office d’adieu. C’était le cas pour Marc Wilmots, Gert Verheyen et Lorenzo Staelens, entre autres. Tous des internationaux qui avaient vécu trois compétitions majeures d’affilée : la France en 1998, l’EURO 2000 chez nous et le grand rendez-vous asiatique en 2002. A l’époque, on s’était fait la réflexion que ce qu’avaient connu des garçons comme Enzo Scifo ou Franky Van der Elst, présents à quatre Coupes du Monde de rang entre 1986 et 98, aucun joueur belge n’y parviendrait de sitôt. On s’était dit aussi qu’une passe de trois, comme nous l’avions faite, ne serait déjà pas évidente. Au petit jeu des pronostics, on avait avancé 2008 comme possible année du renouveau pour le football belge. Les événements nous ont donné raison, vu la belle performance réalisée par nos jeunes lors des J.O. de Pékin. En principe, les Diables Rouges auraient dû continuer sur cette lancée. Mais il faut bien avouer qu’on est loin du compte. Il n’y a pas de secret : si on veut entrer en ligne de compte pour une qualification, il faut remporter tous ses matches à domicile et réaliser l’une ou l’autre perf en déplacement. A partir du moment où on perd des points précieux, au Heysel, face à l’Autriche et la Turquie, c’est évidemment fichu. Sans compter qu’il est vraiment impardonnable de galvauder des unités chez un sans grande tel que l’Azerbaïdjan. A mon époque, ce qu’on montrait en déplacement n’était pas toujours joli. Mais on ramenait malgré tout les 3 points de l’Arménie ou de Chypre, pour ne citer que ces exemples-là. Par rapport à nous, la génération actuelle est supérieure en talents individuels. Mais le réalisme et la concentration font cruellement défaut. On a besoin de trop d’occasions pour marquer et, à l’arrière, le moindre relâchement se paie cash. Quand je vois le but qu’on encaisse chez les Azéris, c’est risible. On s’est fait rouler dans la farine. Et ce n’était pas la première fois. A mes yeux, on peut oublier l’EURO 2012. La chance, c’est d’avoir bénéficié d’un tirage favorable en vue de la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Si on loupe cet événement, alors il faudra admettre que la prétendue génération dorée était en fait une génération perdue.

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