Les Diables n’ont pas souvent rencontré les Nord-Irlandais.

F rançois Swat Van der Elst : Dans ma collection personnelle, un maillot prend à présent une dimension toute particulière : celui que j’ai recueilli de la part de George Best au terme d’un match Belgique-Irlande du Nord, disputé le 10 novembre 1976 à Sclessin dans le cadre des éliminatoires pour le Mundial argentin, deux ans plus tard. Nous l’avions emporté par 2 à 0, grâce à des buts du Colonais Roger Van Gool et du Brugeois Raoul Lambert, mais l’événement de la soirée, au Standard, n’en était pas moins la présence dans l’équipe adverse de Georgie.

La trentaine fraîchement entamée, c’était sa toute dernière chance de participer à la phase finale d’une épreuve qui s’était toujours refusée à lui. Dans un groupe de qualification où se retrouvaient encore l’Islande et les Pays-Bas, le sort des joueurs des Iles fut néanmoins très rapidement scellé. Aussi, lors du retour, un an plus tard, au Windsor Park de Belfast, l’ancien joueur de Manchester United, actif à Fulham entre-temps, n’était plus là. Sa place avait été reprise dans le onze de base par David Stewart, de Hull City. Un nom qui n’avait évidemment pas les mêmes consonances que celles de son illustre devancier.

Avec le recul, je me rends compte que je fais bel et bien figure de privilégié. Je suis le seul footballeur belge, en définitive, qui a eu l’opportunité d’échanger sa vareuse contre celle de l’un des meilleurs footballeurs britanniques de tous les temps. Auparavant, en effet, jamais les Diables Rouges n’avaient croisé le fer contre les Nord-Irlandais. Quant à l’ultime confrontation entre les deux formations, elle remonte ni plus ni moins au 11 février 1997. Inutile de dire que George Best n’en faisait pas partie non plus (il rit).

Parmi les autres vareuses qui me tiennent tout particulièrement à c£ur, je citerai celle du meilleur footballeur de tous les temps, Pelé. En 1971-1972, la saison de mes débuts, j’avais eu l’occasion de jouer pour la première fois contre lui à la faveur d’un match amical de prestige entre Anderlecht et Santos. J’avais 17 ans à peine et, lors de l’échange traditionnel des shirts, il va sans dire que je ne pouvais pas revendiquer grand-chose. Ce soir-là, c’était Jan Mulder qui avait obtenu la précieuse tenue d’ El Rei. Moi, j’avais reçu celle d’un autre joueur qui s’était mis tout particulièrement en verve ce soir-là : Alfonsinho. Deux ans plus tard, cependant, ce fut bingo : Pelé était effectivement de retour au Parc Astrid pour les besoins du jubilé de Paul Van Himst et, cette fois-là, le maillot du Brésilien me revint.

Un autre maillot synonyme de bons souvenirs pour moi est celui de l’Allemand Karl-Heinz Rummenigge. Je l’avais rencontré lors des deux matches de Supercoupe entre le Sporting et le Bayern Munich au mois d’août 1976. A l’aller, nous avions été battus 2-1 au Stade Olympique mais au retour nous avions pris une éclatante revanche : 4-1 grâce à un super Robby Rensenbrink. Tout comme moi, Kalle était en début de carrière à cette époque. Au vu du parcours qu’il a accompli, je me dis que j’ai été plus inspiré d’échanger mon maillot avec lui qu’avec celui qui ne m’avait pas lâché d’une semelle tout au long de ces deux matches : un certain Georg Schwartzenbeck « .

RECUEILLI PAR BRUNO GOVERS

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