Les dames du Standard championnes pour la septième fois de rang
Gand et Anderlecht étaient à portée du titre mais ont raté le coche. La fédération cherche à rendre le championnat plus attrayant.
La première édition de la Super League a accouché d’une souris. La lutte pour le titre entre Anderlecht, le Standard et Gand a été passionnante mais sa fin décevante. Le match pour le titre ne ressemblait à rien : le Standard a battu les Evas Tienen 17-0, un score qu’on ne voit plus, en football féminin, qu’en équipes d’âge.
» Ce n’est pas une publicité pour le football belge « , déclare Dominique Reyns, présidente des Gent Ladies. » Nous travaillons d’arrache-pied pour améliorer l’image du football féminin, tout ça pour un pareil résultat… »
Le titre du Standard a une fois de plus mis à nu les carences du football belge. Un championnat qui voit le même club s’imposer sept années d’affilée souffre clairement d’anémie. Les prochaines années, Anderlecht et Gand doivent tenter de détrôner les joueuses rouches.
Les Gantoises sont convaincues que les Liégeoises commencent à perdre du terrain. Avec un brin de chance, Gand aurait d’ailleurs enlevé le titre cette saison : à trois journées du terme, les filles Bleu et Blanc étaient toujours maîtres de leur sort.
Pendant l’intersaison, on se souviendra que le Standard avait été pillé et qu’il avait été, en plus, privé de quatre points pour avoir aligné Imke Courtois alors qu’elle n’était pas qualifiée. Ça en dit long sur la résistance de l’équipe et la compétitivité de ses concurrents. Le gouffre qui sépare les trois premiers des autres n’a fait que s’agrandir.
Si on mesure la force d’une compétition à la valeur de sa lanterne rouge, la Belgique peut se faire de gros soucis : cette saison, les Evas ont complètement sombré : elles ont perdu 21 matches, n’ont gagné que trois points et ont encaissé 130 buts.
Les Brabançonnes ont dû déclarer forfait à deux reprises, suite à une avalanche de forfaits en équipe première et elles ont été contraintes d’achever la saison avec l’équipe B et des joueuses de provinciale.
Suite au départ des Evas, la Super League se jouera à six la saison prochaine, un format qui n’enchante personne. Les clubs attendent une initiative de l’UB pour réanimer leur championnat et leur préférence va à une nouvelle BeNeleague.
Ils se plaignent depuis longtemps que la section féminine de la fédération investit tout son temps et son argent dans les Red Flames, ce que ne nie pas l’UB. La maison de verre fustige le manque d’ambition de beaucoup de clubs.
» Les clubs de première division pouvaient demander une licence pour la Super League jusqu’au 30 avril mais ils n’étaient pas intéressés « , soupire Marc Lesenfants, président du football féminin belge. » Beaucoup de demoiselles préfèrent jouer pour leur plaisir que se manifester au plus haut niveau. Que faire, dans ces conditions ? Nous voulons créer un nouveau format pour la saison 2018-2019 au plus tôt, avec ou sans des clubs néerlandais. »
Malgré tout, la saison connaîtra une belle apothéose le week-end prochain. Samedi, au stade AFAS de Malines, Anderlecht et Gand disputeront la finale de la Coupe de Belgique.
Alain Eliasy
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