Les confidences de Paul Van Himst

La biographie du Soulier d’Or du siècle est parue en français aux éditions Luc Pire.

Il paraît que c’est votre fille qui vous a convaincu de sortir ce livre.

Elle trouvait important de remettre le passé en lumière. Pour mes petits-enfants, qui ne m’ont jamais vu jouer, mais aussi pour moi.

Le livre n’avait été publié qu’en néerlandais. Vous avez insisté pour qu’il soit traduit ?

J’y tenais beaucoup. Mes parents étaient flamands. Mais je suis belge et bilingue. J’ai d’ailleurs fait mes études en français.

Parmi les anecdotes, on apprend que c’est Eddy Merckx et votre femme qui vous ont convaincu d’entraîner l’équipe nationale.

J’avais quitté le monde du foot et je venais de reprendre une société de torréfaction avec mon fils. J’ai reçu un coup de fil d’Alain Courtois, alors secrétaire de l’Union belge, qui m’invitait à rencontrer Michel D’Hooghe, le président de la fédé. Le projet ne m’emballait pas : j’estimais qu’entraîner se révèle souvent un métier de cochon. Mais Eddy et ma femme ont insisté.

Vous avez aussi gardé une dent contre Raymond Goethals.

En 1970, nous sommes partis au Mexique pour la Coupe du Monde avec 22 joueurs. Seuls cinq ou six gars avaient un comportement professionnel. Le tournoi a été un calvaire. Après, tous les reproches se sont abattus sur ma tête. Raymond m’a laissé dans le vent. Il ne m’a pas défendu comme il le fallait. Bon, une fois ma carrière terminée, je l’ai revu avec plaisir dans les tribunes d’Anderlecht. Ce genre d’incident fait partie du sport.

Les personnes sur lesquelles on rédige une biographie approchent souvent du terme de leur existence. Cela vous arrive d’y penser ?

Pas du tout ! Si je pensais être fini, je n’aurais pas accepté ce livre.

Vous avez encore des rêves ?

Non. Je travaille pour mon entreprise toute la semaine. Le soir, je vais voir mes petits-enfants à l’entraînement et je bois un petit verre avec mes amis. Le week-end, j’assiste à deux ou trois matches, généralement à Anderlecht. Je n’ai même plus le temps de rouler à vélo !

Vous avez aussi rejoint la Commission d’éthique.

J’ai accepté mais la situation est compliquée. Il faudrait d’abord que l’Union belge et la Ligue pro règlent leurs conflits. Sinon, rien ne fonctionnera.

Cette commission ne prendra aucune sanction. Qu’est-ce qui empêchera les clubs de l’envoyer balader ?

Je ne sais pas. Je trouve ça un peu bizarre. Je comprends les critiques et j’attends de connaître notre pouvoir d’action.

Vous pourriez refuser la fonction ?

Si on est juste là pour remplir des chaises, ma présence ne sera pas utile.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire