Les coaches décident de tout

Les penalties ont de plus en plus d’importance. Les rater coûtent cher, vous voyez où je veux en venir… On n’aura jamais la statistique exacte, mais il ne faudrait pas à la longue qu’on finisse par penser qu’Anderlecht rate plus de penalties depuis qu’il est coaché par Ariel Jacobs. Botter des penalties reste un exercice très difficile. Il y a la pression, le gardien et le fait que la balle soit à l’arrêt, ce qui rend techniquement les choses difficiles. Au point d’entendre, souvent, que les séances de tirs au but, ce n’est pas du foot ! On a vu des tas de grands joueurs se ridiculiser en ratant des penalties, au point de refuser d’encore le faire.

Il y a certes des entraînements appropriés, mais certains coaches vont jusqu’à dire que ça ne sert à rien. Ce qui est quand même très excessif. Pourtant, même à l’entraînement, marquer dix penalties de suite avec un mannequin au milieu du but n’est pas à la portée de n’importe quel pro. Ce qui est vrai, c’est qu’un joueur peut en transformer plusieurs de suite, se faire une réputation de spécialiste et puis se planter. Et vouloir à tout prix le shooter n’est pas nécessairement la panacée. Voyez Axel Witsel contre la Turquie, ou il y a deux ans quand il se disputait avec Milan Jovanovic au Standard pour le shooter.

Reste qu’il existe un aspect mental à la chose. Pour les tireurs comme pour les gardiens, et c’est sans doute là que Jacobs va devoir requinquer ses joueurs. Eliminer les losers des surfaces de réparation n’est pas le remède absolu. Parce que si ça continue comme ça à Anderlecht, ils vont tous refuser et c’est Ariel lui-même qui devra monter sur le terrain pour les shooter.

Il y a une semaine, Georges Leekens a sans doute établi un record du monde en matière de coaching au niveau fédéral. Suspendre un joueur pour trois matches en équipe nationale et ensuite ramener la sanction à un match (déjà joué), c’est du jamais vu ! Chacun a sa petite idée sur ce qui a constitué un revirement historique, mais les révélations que nous avons publiées il y a deux semaines ont joué leur rôle.

L’article démontrait qu’au-delà du Burgergate, le joueur avait peut-être bien insulté ses T1 et T2 mais que le procédé pour le savoir était sensationnel : lecture labiale sur base d’images TV ! Bref, aux yeux du public, le mauvais devenait le staff des Diables et le bon, Eden Hazard. Au lendemain de la parution de nos révélations, Pierre Danvoye avait rendez-vous avec Michel Sablon, futur ex-DT national, à la fédération pour une interview. Sablon prévint immédiatement qu’il ne parlerait pas du cas Hazard :  » Ici, tout le monde parle de votre article « . Notre décodage : l’Union belge a prié Leekens de trouver la moins mauvaise solution avec Hazard. Ce qu’il a fait, en bon petit soldat, saisissant au bond la proposition du joueur et de son agent de se rencontrer pour remettre les choses à plat.

Mais le grand pardon ne résout pas tout. Le plus important, maintenant, est de faire jouer Hazard de manière à ce qu’il soit aussi performant qu’à Lille et ça n’est pas gagné. Si Leekens a été capable, récemment, de faire prester des underdogs à un bon niveau grâce à un foot simplissime mais efficace, il ne parvient pas à faire jouer les Diables comme ils le mériteraient vu leur talent.

Au niveau international, la méthode Leekens n’a encore rien apporté sinon quelques très légers frémissements d’espoirs. Pire, l’équipe a été incapable de garder le zéro ou de marquer quand il le fallait. Faut-il garder Leekens si on ne se qualifie pas pour l’Euro ? Non, en ce qui nous concerne.

Faut-il garder Leekens si on ne se qualifie pas pour l’Euro ?

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