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 » Les clubs pourris  » se retrouvent

Dimanche, Waasland-Beveren et le YRFC Malines s’affrontent, un peu plus d’un an et demi après leur rencontre précédente, entachée d’un match-fixing qui avait provoqué la colère du procureur fédéral Kris Wagner.

Waasland-Beveren reçoit Malines dimanche prochain, en D1A. Si ça n’avait tenu qu’à Kris Wagner, ce match aurait eu lieu en D1B.  » There is something rotten in these two clubs « , avait fustigé le procureur fédéral l’été dernier pendant le  » procès du match-fixing « . La procédure disciplinaire devait déterminer si le championnat avait été faussé lors du match Malines – Waasland-Beveren du 11 mars 2018. Le scandale a éclaté dans la foulée de l’Opération Mains Propres de la justice, une affaire qui a démarré il y a un peu plus d’un an et concernait surtout les malversations au sein du football professionnel.

Selon Wagner, les transcriptions des écoutes téléphoniques reçues par le parquet fédéral prouvent qu’il y a bien eu match-fixing. Il a requis la rétrogradation de Waasland-Beveren en D1B et l’annulation de la promotion du KV en D1A. La commission des litiges d’appel de la fédération a suivi Wagner dans le volet malinois mais a acquitté Waasland-Beveren. Malines est allé en appel et l’affaire s’est retrouvée devant la Cour belge d’arbitrage du sport (CBAS).

Fait étrange, Wagner ne s’est pas pourvu en appel de la disculpation de Waasland-Beveren. L’été dernier, quand nous l’avons interrogé sur ce choix crucial, le procureur fédéral a refusé de le justifier, sur ordre de la fédération. Sport/Foot Magazine a de nouveau demandé une interview à Wagner dans le cadre de cet article mais l’UB ne l’a toujours pas autorisée.

Une autre partie s’est insurgée contre l’acquittement de Waasland-Beveren : Lokeren. Le club, dernier de D1A, espérait assurer son maintien mais la CBAS a estimé que le règlement fédéral ne permettait pas qu’un club soit relégué pour un fait de corruption datant de la saison 2017-2018. Lokeren n’avait donc plus aucun intérêt à se lancer dans des procédures et la CBAS ne s’est pas penchée sur la question, pourtant fondamentale, de la culpabilité de Waasland-Beveren dans la falsification du match.

Si Wagner avait interjeté appel, la CBAS aurait dû le faire. Il aurait été intéressant d’apprendre ce que la CBAS pensait de ce coup de fil, le lendemain du fameux match, quand Olivier Swolfs, l’ancien directeur financier du Freethiel, a dit à Dirk Huyck :  » Pour le même prix, nous aurions dû y aller à fond.  » Et le président de Waasland- Beveren de répondre :  » Nous aurions mieux fait.  »

La commission des litiges d’appel a laissé passer ces propos, comme le fait que RudyCamacho, un pilier de l’équipe, n’a pas été aligné. Pourtant, ce dernier élément était le seul vraiment suspect au cas où Waasland-Beveren aurait falsifié le match. Le club s’est réfugié derrière son transfert à venir pour justifier l’absence de Camacho. Or, d’après les enregistrements, il comptait bien faire jouer Camacho, deux jours avant le match. Camacho et son agent ont déclaré aux enquêteurs de l’URBSFA qu’ils avaient décidé de ne pas jouer, clôturant (facilement) le chapitre.

La CBAS a à nouveau jugé Malines responsable de (tentative de) falsification. Quatre anciens dirigeants ont été jugés coupables et suspendus. Ils se sont entre-temps tournés vers le civil pour introduire un appel et faire annuler la décision de la CBAS. Le Beerschot a également envisagé cette démarche pour faire condamner Malines. Le vice-champion de D1B espérait ainsi être promu en D1A à la place du KV. L’avocat Thomas Gillis a fait savoir à notre magazine que le Beerschot a sciemment laissé passer le délai, la semaine passée, n’ayant plus aucun intérêt à lancer pareille procédure.

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