Les cinq mythes du match truqué

Le livre va plus loin que sur des matches éventuellement manipulés comme Brésil – Ghana, Italie – Ukraine, Italie – Ghana ou Angleterre – Equateur au Mondial 2006. Les passages dans lesquels Declan Hill explique comment fonctionne le pari sur les matches de football, comment on falsifie un match et comment on en reconnaît un sont particulièrement intéressants. Il coupe la tête à quelques mythes tenaces.

Les joueurs corrompus commettent plus de fautes débouchant sur un penalty que les autres. C’est faux. Ils vont plutôt éviter l’adversaire le plus discrètement possible pour qu’il marque normalement. Il y a deux fois plus de penalties sifflés dans les joutes dirigées par un arbitre corrompu, par contre.

Il y a plus de buts contre son camp dans les matches achetés. C’est partiellement exact sans constituer une règle. Certains footballeurs y ont recours, d’autres pas. Comme les penalties, cette méthode est trop voyante.

Les joueurs corrompus sont plus souvent exclus. C’est faux. Un joueur acheté influence plus facilement un match sur le terrain qu’en dehors. Les statistiques démontrent même qu’il est moins souvent exclu qu’un collègue honnête dans un match normal.

Dans les matches achetés, les buts sont surtout marqués à la fin. Ce n’est pas exact. Les buts tardifs dans les joutes falsifiées ne sont généralement pas prévus et font échouer la man£uvre. Il y a 20 % de buts de plus dans les matches falsifiés que dans les joutes honnêtes, avec une augmentation manifeste dans les dix premières minutes et une diminution dans les dix dernières. Les arbitres et les joueurs corrompus tentent d’atteindre le résultat souhaité le plus vite possible puis de contrôler le match. Donc, on reconnaît un match acheté non pas aux penalties, aux exclusions et aux buts contre son camp ; mais au moment où les buts sont marqués.

Les matches falsifiés sautent aux yeux par des résultats inattendus. Pas toujours. En général, le meilleur triomphe de l’autre. On peut miser là-dessus. On peut aussi parier sur la différence de buts, ce qu’on appelle le goal spread ou Asian Handicap. On peut aussi parier sur le résultat final exact ou le nombre de buts inscrits dans un match. Celui qui le prédit exactement empoche des sommes énormes. Donc, il est intéressant d’acheter l’équipe la plus faible. Le résultat n’éveillera aucun soupçon.

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