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Les bons comptes de CR7 et Zizou

La finale 2016 de la Ligue des Champions entre le Real et l’Atletico a été un rude morceau. Après 90 minutes, le score était de 1-1, de même qu’à l’issue des prolongations. La finale s’est donc décidée aux tirs au but. Le football se nourrit de moments pareils. Les caméras ont zoomé sur le visage des joueurs, montré leur épuisement, certains se laissant même tomber au sol.

Cristiano Ronaldo, qui personnifie le Real, avait le regard livide et la bouche entrouverte. On ne l’avait pas beaucoup vu de toute la soirée, le jeu rude de l’Atletico l’ayant sérieusement malmené. Pourtant, l’attaquant portugais a demandé de botter le dernier tir au but. Pour être celui qui détermine le résultat. Et quel autre scénario eût été possible dans un sport qui vit d’images et d’émotions ? L’Atletico a raté son avant-dernière tentative. C’était ensuite le tour de CR7, la superstar.

Ronaldo a un jour déclaré aimer ce genre de situation, synonyme de pression insoutenable. De la ligne médiane, il s’est dirigé vers le rectangle, d’un pas résolu, le droit bien droit, des dizaines de caméras braquées sur lui. A-t-il pensé, à cet instant, aux millions de téléspectateurs qui allaient regarder son envoi ?

Ce sont des moments comme celui-là qui érigent la finale de la Ligue des Champions en méga-événement. Ce soir-là, des dizaines de millions de personnes issues de plus de 200 pays observaient Ronaldo. Au marché noir, il était impossible d’obtenir un billet à moins de 3.000 euros. Au total, ce jour-là, Milan a enregistré des rentrées de l’ordre de 350 millions d’euros.

Si quelqu’un sait ce que vaut réellement une victoire en Ligue des Champions, c’est Zinédine Zidane. C’est manifeste à la lecture de son contrat. En janvier 2016, quand le Français est devenu l’entraîneur principal du Real, il n’était qu’un débutant. Il n’avait encore que trois ans d’expérience, une aux côtés de Carlo Ancelotti, suivie de deux au rang d’entraîneur en chef de Castilla, l’équipe réserve du Real.

Le nouveau contrat de Zidane éveille l’impression que le Real n’a pas engagé une ancienne star mais aussi un entraîneur-vedette. C’est en tout cas ce que trahissent les chiffres repris dans le contrat de sept pages. Le document fait partie d’un chapitre du livre du Spiegel,  » Football Leaks – les sales affaires du football « .

La durée du contrat est déjà anormalement longue pour un entraîneur débutant : deux ans et demi, jusque fin juin 2018. Le montant du salaire est encore moins normal : pour les six premiers mois, Zidane et le Real ont convenu de trois millions. Ensuite, 5,781.818 euros pour chaque saison.

Mais ce n’est pas tout. Deux items du contrat soulignent l’importance de la Ligue des Champions pour le Real. Zidane a fait inclure une prime de 1,5 million pour chaque titre européen. Et une condition : si son équipe gagnait la finale de mai 2016 à Milan, son salaire annuel doublait pour les deux saisons à venir. D’un coup, il gagnait non plus 5.781.818 euros mais 11.563.636 euros.

Donc, pendant que Ronaldo se dirigeait vers le point de penalty et y déposait le ballon, 13 millions d’euros étaient en jeu pour Zidane. Pour les coéquipiers de Ronaldo, c’était 600.000 euros par tête, d’après les journaux espagnols. Le footballeur qui allait botter le penalty jouait une fortune aussi. Car Ronaldo, l’homme des moments particuliers, est aussi l’homme des contrats particuliers.

A ce moment-là, avec 33 millions, il avait de loin le plus gros salaire. Mais en plus, il se faisait copieusement rétribuer en cas de titre : 3,68 millions. La prime est décrite dans son contrat comme un  » paiement variable « . Avant d’armer son tir, Ronaldo a roulé des épaules puis il a effectué quelques petits pas et a expédié le ballon dans les filets. Le Real avait gagné sa onzième Ligue des Champions. Et d’un seul tir, Ronaldo avait assuré le versement de primes et de salaires d’un montant de plus de 30 millions d’euros.

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