LES BIZARRERIES de l’enquête

Jacky Mathijssen nous a fait penser, la semaine dernière, à Frank Vandenbroucke : un des golden boys du moment qui se retrouve avec une quinzaine de caméras devant le nez, aux abords d’un palais de justice, on a connu cela avec VDB quand celui-ci fut interrogé pour possession de produits interdits. La seule différence, c’est qu’on n’avait, cette fois, pas jugé utile de passer les menottes au suspect.

Tout ce déballage médiatique était-il bien nécessaire alors que toute la vérité devait encore être faite ? Et comment la presse a-t-elle été mise aussi vite au courant des interrogatoires de Hasselt ? Simplement, les enquêteurs se sont rendus dans les locaux de la chaîne de télévision flamande VTM pour y prendre la cassette du match St-TrondûCharleroi. Lorsqu’un journaliste a demandé pourquoi il avait besoin de cette cassette, le justicier lui a confié que de nouveaux interrogatoires sur l’ affaire Charleroi allaient avoir lieu. Il était dès lors facile, pour VTM, d’envoyer dare-dare une équipe de reporters dans le Limbourg. Est-ce normal que la presse soit ainsi mise au courant en direct, quand on sait que Mathijssen n’a même pas eu l’autorisation, après avoir été emmené, de prévenir le Sporting Charleroi qu’il ne serait pas là pour donner l’entraînement ? Est-ce normal de tirer tous ces suspects du lit sur le coup de 6 heures du matin et de les emmener devant femme et enfants médusés ? Est-ce normal de les faire patienter dans un cachot minuscule, froid et puant ? On connaît des condamnés pour des faits autrement plus graves (et avérés) qui se plaignent de leurs conditions de détention pour moins que cela !

Autre bizarrerie : alors que l’enquête battait son plein et que la presse avançait diverses accusations, aucun dirigeant du Sporting Charleroi ne fut convoqué pour se défendre. Ils étaient pourtant les principaux suspects de l’affaire.

Et comment les médias ont-ils appris autant de faits précis (communications et SMS accusateurs, montant des enveloppes qui auraient été remises à St-Trond et à Westerlo) alors qu’il n’y eut aucun communiqué officiel du parquet de Hasselt ? S’agissait-il de simples supputations ou de fuites inacceptables ? Pour Charleroi, il y a violation du secret de l’instruction.

Du côte de l’Union Belge aussi, on pourrait faire son mea culpa. Le parquet fédéral avait dans un premier temps classé l’affaire, puis la commission de contrôle l’avait placée en continuation. Histoire de refiler les patates chaudes à la justice civile et de récupérer, par la suite, la purée toute préparée et prête à avaler ? La fédération aurait-elle définitivement classé l’affaire si l’Antwerp ne s’était pas adressé à la justice civile ?

La fédé a également fauté quand son attaché de presse, le jour du déclenchement de l’affaire, a signalé qu’une chute du Sporting en D2 impliquerait sans doute le retour de l’Antwerp en D1. Alors que rien, dans les règlements, ne confirme cet échange de divisions. Et alors que Heusden-Zolder précédait l’Antwerp dans le classement final. Il semble qu’en cas de corruption avérée par Charleroi, l’Antwerp devrait se contenter de dommages et intérêts. Et Heusden-Zolder (devenu Beringen-Heusden-Zolder) n’aurait pas davantage de chances de revenir en première division.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire