Les autres Belges

Le Premier ministre Yves Leterme :  » Même en Flandre on souhaite le titre « 

 » Je ne suis pas original et tiens à mettre en évidence l’éclosion simultanée des jeunes. Je les apprécie tous et serais bien incapable de citer mon préféré. Il faut louer la bonne stratégie mise en place par Pierre François, Michel Preud’homme et Luciano D’Onofrio au cours de ces cinq dernières années.

Le Standard se distingue par sa stabilité, son professionnalisme et son jeu positif. Aux quatre coins de notre royaume, on sent vraiment que beaucoup de personnes souhaitent le titre du Standard. Un élan est particulièrement perceptible dans la partie occidentale de la Flandre, à Roulers ou encore à Coxyde. Du côté d’Anderlecht mais aussi de Bruges, certains supporters adverses témoignent du respect pour le jeu affiché. Ils estiment que le Standard mérite son titre et qu’il apporte une bouffée d’air frais « .

Le champion Eddy Merckx :  » L’arrivée de Mbokani a été un plus « 

 » Les gens aiment le Standard parce qu’il pratique le meilleur football en Belgique. Les résultats en sont la conséquence logique. Deux éléments sont à mettre en évidence : Preud’homme et un public extraordinaire qui parvient à mettre le feu à son équipe. Pour moi, le transfert de Mbokani a apporté un plus considérable. Sans compter le talent de Fellaini. Avec Dante et Sarr, la défense du Standard s’apparente à un mur infranchissable « .

Le caricaturiste Pierre Kroll :  » Après un match jusqu’à 6 h du mat’ avec Luciano « 

 » Le Standard a le plus grand nombre de clubs de supporters en Belgique. On entend beaucoup parler flamand à Sclessin. Il y a aussi ce côté attachant : -Caramba, le titre est encore raté… Les gens se disent qu’il mériterait bien de l’avoir cette fois-ci. Mais il ne faut pas mettre sous silence le foot : le Standard est toujours au rendez-vous et offre cette année du spectacle offensif. Même si on se demande parfois pourquoi le gardien est toujours là !

Tout est réuni pour un grand engouement. Sclessin offre la meilleure ambiance en Belgique, une fête italo-brésilienne. C’est très folklorique dans les tribunes, avec ces supporters qui arborent le drapeau de Che Guevara. Certains doivent penser qu’il s’agit d’un ancien joueur (il rit). Dans les loges, c’est aussi très particulier. J’ai été invité à manger avec Luciano D’Onofrio lors de Standard-Genk et ça s’est terminé à 6 h du matin !

Le Standard fonctionne comme un miroir de Liège. A l’image de la Cité ardente, le Standard est un club nouveau mais qui continue de souffrir de son passé. On parle d’un nouveau stade et, au même moment, d’un déménagement de Cockerill. Comme pour le pouvoir en place, j’ai beaucoup de doutes sur le côté sain du foot. Mais pour cela, il faudrait plutôt interviewer Stéphane Pauwels ( il rit). On trouve ce côté un peu mafieux à Sclessin. Même le directeur général Pierre François, un excellent avocat, adopte une manière de communiquer un peu virile « .

L’avocat Luc Misson :  » Sympa parce que jamais de vilaines fautes « 

 » Le Standard est sympathique : il n’a pas l’habitude de commettre de vilaines fautes, l’enthousiasme transpire de partout et l’ambiance dans le stade est phénoménale. Quelle émotion lorsqu’on entend les chants poussés à leur paroxysme ! On est loin d’un club comme l’AS Monaco, dont les tribunes sont constamment vides et où la loge princière est le seul endroit qui attire le regard.

Sur le terrain, le jeu est alléchant. Contre le Germinal Beerschot, la seconde période était tout bonnement extraordinaire. Le Standard a toujours engendré une émotion particulière. Les jeunes apportent beaucoup de fraîcheur.

L’effet Standard vient en outre du fait que le club pourrait remporter le championnat avec un capitaine de 19 ans à sa tête. Defour me fait penser au héros du livre de Jules Verne, Un capitaine de 15 ans « .

L’acteur Olivier Gourmet :  » Ah, cette fatalité tragique ! « 

 » L’attrait s’explique par le destin du club. Il y a une sorte de fatalité tragique qui a empêché le club d’être champion et qui suscite l’engouement, surtout quand on sait que cette année pourrait être la bonne. La direction a changé et cela a contribué à faire renaître l’enthousiasme. Les dirigeants ont compris qu’il ne servait à rien de faire revenir les anciennes gloires du passé mais qu’il fallait investir dans les jeunes.

Au niveau de la hargne, de la volonté, de la politique mise en place, le Standard redevient un grand club et cela réjouit tout le monde. Preud’homme y est pour beaucoup il réussit à insuffler un esprit de groupe positif « .

Le cinéaste Luc Dardenne :  » Le trait d’union Defour « 

 » La clef, c’est Preud’homme. L’entraîneur a enfin réussi à créer un noyau solidaire. Quand un but tombe ; il n’y a pas de comportement isolé : tout le monde fait la fête. A un certain moment, Jovanovic a été un peu personnel mais il a vite été remis dans le droit chemin.

Le Standard a aussi compris qu’il était important de miser sur des jeunes. Et, grâce à Preud’homme, ils sont bien encadrés. Les pièges sont pourtant nombreux : belles bagnoles, filles, sorties, compte en banque… Defour est le symbole de cette union. C’est un garçon qui a du charisme, qui est modeste et qui sait faire le lien entre tous. Il ne se prend pas pour une vedette, ce qui n’était peut-être pas le cas d’un autre capitaine…

La passion actuelle envers le Standard peut s’expliquer par la richesse des supporters : ils viennent autant de Wallonie que de Flandre. J’ai assisté à Standard-Genk avec un ami et il a été étonné d’entendre les spectateurs rouches répondre en flamand aux insultes anversoises ! Les supporters reconnaissent les mérites d’une équipe qui fonctionne bien et inspire une image positive. Ils éprouvent le désir d’être proches d’elle « .

Le sénateur Alain Courtois :  » Un titre comme pied de nez aux politiciens « 

 » Quelle régularité affichée en championnat, d’abord. Et puis, le Standard n’est plus un hall d’aéroport. La direction a voulu la stabilité et n’a pas misé sur de grandes vedettes susceptibles de semer des problèmes. Enfin, le Standard prône un jeu intelligent et offensif, où l’on reconnaît la patte Preud’homme.

Un centre de formation vient d’être mis en place, un nouveau stade est sur le point d’être bâti… Un vent agréable souffle sur Sclessin, qui reste un enfer grâce à l’esprit latin des supporters. Et le club attire du monde parce qu’il est fédérateur. Didier Reynders et Yves Leterme font partie des premiers partisans du club et les Limbourgeois sont nombreux à se déplacer. Le titre du Standard va faire un pied de nez au politique : il cimente l’union entre Wallons et Flamands « .l

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