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LES ARBITRES AUSSI MÉRITENT LE RESPECT

On finirait pas croire qu’ils sont les malfaiteurs du football. L’année dernière, on a passé les bornes de la correction à l’égard des arbitres. Ils ont perdu tout respect. Ils sont les boucs émissaires rêvés pour camoufler ses propre fautes. On ne s’attarde par sur les matches bien dirigés mais les erreurs sont exagérées et déclenchent des polémiques sans fin.

L’agitation née il y a deux semaines pendant le match entre La Gantoise et Anderlecht a battu tous les records. Certes, la carte rouge qu’Erik Lambrechts a montrée au médian nigérian Anderson Esiti était une sanction dure mais le tumulte provoqué par sa décision donne l’impression que l’arbitre a commis un crime. Dans ce genre de circonstances, entraîneurs et dirigeants feraient bien de se maîtriser. On peut se demander s’ils sont aussi critiques envers leurs propres erreurs. Il est incompréhensible de voir un adulte et un entraîneur aux analyses aussi claires que Hein Vanhaezebrouck refuser de s’adresser à la presse à l’issue du match puis, au match suivant, au RC Genk, de rester assis, imperturbable, sur le banc, tout à fait contre son tempérament, avant de persévérer dans son mutisme. Ça n’aide personne et ça ne cadre pas avec la communication ouverte que prône le club. La Gantoise et Hein Vanhaezebrouck semblent bien avoir perdu le nord. Car les problèmes sont évidemment plus profonds que cette carte rouge.

Un club montre sa grandeur par la manière dont il gère les crises. Même dans ces moments, il doit conserver sa dignité. Y compris à l’égard des arbitres. De ce point de vue, Anderlecht montre l’exemple depuis des années. Au Parc Astrid, nul n’accuse en public les arbitres d’incompétence. Ça ne cadrerait pas avec le style ni la grandeur du club. Les entraîneurs qui se comportent en projectiles incontrôlables ou emploient une terminologie inadéquate sont rappelés à l’ordre.

Plus que jamais, les entraîneurs ressemblent à du gibier traqué. La plupart d’entre eux se comportent de la sorte. En hurlant et et gesticulant le long de la ligne. On pourrait croire qu’ils ont honte en se revoyant à la télévision mais ils retombent chaque fois dans les mêmes travers. Le fait qu’ils soient exposés à une pression terrible n’est pas une excuse. Les arbitres subissent une pression aussi intense. Il faut être masochiste pour rester imperméable à toutes les insultes. Il est grand temps que les arbitres se regroupent au sein d’une association complètement autonome.

Un peu plus de pondération ne ferait pas de tort en cette nouvelle année. Elle garantirait aussi de plus stabilité. Entre les fêtes, Genk a limogé Peter Maes. Le Limbourgeois n’est pas des plus agréables envers ses joueurs ni sa direction. Son approche est fatigante et sa communication n’est pas toujours diplomatique. Mais on le sait quand on l’embauche. Il est plutôt bizarre que le Racing ait maintenant opté pour un tout autre profil, en la personne d’un Néerlandais inconnu, Albert Stuivenberg. Les dirigeants qui l’ont embauché ont pris un risque, même s’ils ne seront pas pris dans la tourmente si cet engagement est un échec. La base du football reste la pose de solides fondations accompagnées d’une philosophie claire. Sans cela, on retombe dans ses travers, nouvelle année ou pas.

Pour notre magazine aussi, c’est une nouvelle année. Avec une mise en page rafraîchie, quelques nouvelles rubriques et une attention particulière à la photo. Avec des interviewes profondes et des reportages surprenants, de grands dossiers et un suivi intense du football étranger.

Nous voulons rester un roc dans cet afflux sauvage de mots et d’images, en vous éclairant et en approfondissant l’actualité. Un magazine qui nuance, informe et donne une opinion. La rédaction vous souhaite une heureuse et passionnante Nouvelle Année.

@JacquesSys

PAR JACQUES SYS

Hein Vanhaezebrouck semble avoir perdu le nord.

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