Les agents sont-ils les Galactiques du mercato ?

Quand on entend les dirigeants des clubs après ce cinquième mercato d’hiver, ils espèrent tous voir leurs couleurs être meilleures grâce à leurs achats et… maudissent les joueurs en disant que ce sont eux qui décident de tout.

C’est faux, les joueurs profitent certainement des deux périodes de transferts pour se recaser, mais les vrais bénéficiaires des transferts sont les agents de joueurs. La différence entre un joueur et un agent est qu’un joueur est toujours heureux dans son club quand il est bien classé et qu’il participe à ce bon classement. Bref, quand un joueur joue bien, il est bien. Par contre, l’intérêt premier de l’agent est que son joueur bouge. Si ce dernier reste dans le même club, l’agent ne travaille pas. Et ne gagne rien.

Les agents ont beaucoup et bien travaillé lors de ce mercato. Ils ont donc gagné plein d’argent en n’essayant même pas de déloger leurs joueurs qui marchent pour leur trouver de meilleurs contrats. Ils gardent cette facette de leur beau métier pour l’été prochain. Au cours des dernières semaines, ils ont pu se concentrer sur un travail bien plus facile : répondre aux demandes de dirigeants paniqués par leurs mauvais résultats. Pas difficile de constater cette grande vérité : les clubs de tête n’ont pratiquement pas transféré et le nombre de transferts a augmenté à mesure que l’on descendait au classement. Plus un club aura transféré au cours du mercato, plus il aura souligné sa mauvaise politique estivale. Le Standard n’a engagé personne, le Club Bruges non plus et le Cercle un joueur.

Mais si les agents ont été les vrais Galactiques du mercato, il y a quand même eu quelques jolis transferts, appelés à hausser à la fois le niveau de l’un ou l’autre club et celui du football belge. Jusqu’à preuve du contraire (il y a quelques nouveaux venus que l’on doit encore découvrir), le transfert de Walter Baseggio à Mouscron fait partie de cette catégorie. Notre football et Anderlecht sont-ils tellement riches qu’ils puissent se passer d’un joueur pareil ? Normalement, Baseggio devrait aider les Hurlus à obtenir des bons résultats. Surtout qu’il pourrait être épaulé d’un Alin Stoica en pleine forme… Sans oublier les autres acquisitions du président Dufermont.

Samedi soir, à Mons, c’est Mouscron qui a le plus vite et le mieux imprimé sa patte sur la partie. Et en pratiquant un jeu chatoyant par moment, ressemblant évidemment à ce qu’ Enzo Scifo aime comme style. Mais bon, Frédéric Herpoel était finalement meilleur que Mark Volders et l’équipe mouscronnoise à mille lieues d’un onze idéal qui pourrait en faire une bonne surprise du second tour. Tout comme Anderlecht qui paraît bien plus équilibré avec ses nouvelles acquisitions dont Luigi Pieroni qui semble le seul capable de faire oublier un Nicolas Frutosfit and well. Vu que l’Argentin est d’une fragilité effrayante, Pieroni devrait beaucoup jouer. Il ne s’est jamais imposé en France mais le joueur qui a pété 28 buts pour Mouscron en une saison vit toujours. On l’a vu par moments avec les Diables Rouges exploiter son sens du but au cours des trop rares minutes qu’il a reçues. Ariel Jacobs, à cet égard, devra comme son collègue de Mouscron prouver ce qu’il vaut avec une qualité de joueurs améliorée.

Et puis, il y a les équipes menacées dont les efforts tournent à un duel à distance entre Albert Cartier et Franky Van der Elst. Le Français est sans doute plus à sa place à Mons qu’au Brussels. Et pas uniquement parce que le noyau qu’il a désormais à sa disposition est bien plus qualitatif.

PAR JOHN BAETE

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