Les 7 hommes clefs

JEAN-CLAUDE DASSIER/VINCENT LABRUNE

C’était loin d’être gagné avec Dassier le Parisien, nommé président, et Labrune (président du conseil de surveillance), un personnage trouble et mystérieux qui avait eu la peau du très populaire président, Pape Diouf. Vu comme ça, le duo avait des belles chances de se planter et de subir les foudres de la vindicte populaire Made in Marseille. D’autant que quelques jours après son intronisation l’été dernier, Dassier commettait une première erreur de com’ énorme – un comble pour l’ancien directeur de l’information de TF1 – en avançant le possible retour aux affaires de Jean-Pierre Bernès, agent de plusieurs grands joueurs français dont Didier Deschamps, mais surtout ex-dirigeant de l’OM période Tapie et symbole de l’affaire VA-OM. Depuis ce couac, Dassier s’est repris et a démontré qu’il était un habile homme de médias, mais s’est surtout réconcilié avec le directeur sportif et très marseillais, José Anigo, qui refusait tout contact avec Bernès. Ceux qui détiendraient toutefois les rênes du club, ce serait plutôt le duo Labrune-Deschamps. Au club depuis janvier 2008, l’ex bras droit de Robert Louis-Dreyfus, qu’il a connu grâce à leur passion pour la boxe, n’est pas de ceux qui aiment la médiatisation. Labrune, et son look de Vincent Vega ( John Travolta dans PulpFiction), pèse pourtant très lourd à l’OM, surtout depuis la mort de RLD. Sa veuve, MargaritaLouis-Dreyfus, nouvelle actionnaire principale du club, place sa confiance dans un trentenaire qui s’est imposé à coups de discrétion. Deschamps, lui aussi, serait tombé sous son charme alors que Labrune a scié la chaise de Diouf, celui-là même qui avait réussi à faire signer la Dech’ à l’OM…

DIDIER DESCHAMPS

Le plus beau palmarès du football français en tant que joueur suit la même voie en tant qu’entraîneur. Partout où Deschamps est passé les résultats ont suivi. D’abord avec l’AS Monaco qu’il a amené en finale de la Ligue des Champions puis avec la Juventus qu’il a fait remonter en Série A. A l’OM, le Basque a réussi au-delà des espérances. Pour cela, Deschamps a demandé des garanties et a fortement modifié l’effectif d’ Eric Gerets. Exit les Cana, Mbami ou autre Ziani, bonjour les expérimentés Heinze, Diawara ou Edouard Cissé.

 » L’équipe jouera comme ça, donc je veux tel et tel joueur « , a-t-il dit à Vincent Labrune durant le mercato d’été.  » C’est parce que son discours était structuré, ambitieux et cohérent qu’on l’a suivi « , expliquait ce dernier. Au final, si Deschamps a dû parfois déroger à son 4-3-3 suite à divers impondérables, il a réussi à bâtir au fil de la saison une équipe à son image de joueur : certainement pas le plus talentueux mais volontaire et rigoureux.

SOULEYMANE DIAWARA

C’est l’ambianceur de la cité phocéenne. Quand il ne déménage pas dans les rectangles (la cheville de Cristiano Ronaldo s’en souvient encore…), il remue des hanches en discothèque. Qu’importe, le Sénégalais a réalisé une saison pleine, exempte de tout reproche. L’été dernier son transfert avait défrayé la chronique suite à son passage de Bordeaux, alors tout juste champion, vers l’OM. Au final, Souley a gagné son pari. Sa puissance, son jeu de tête, et son entente parfaite avec le Camerounais, Stéphane Mbia, font de lui un élément indiscutable de la réussite olympienne.

LUCHO

Trois blessures lors des trois premiers mois ont pourri les débuts sur le territoire français de la plus grosse attraction estivale. El Commandante a d’abord été raillé pour son manque de vitesse et ses difficultés à suivre la cadence. L’ex-joueur de Porto, qui a pu compter sur le soutien indéfectible de Deschamps, s’est bonifié au fil de la saison pour être le véritable chef d’orchestre du onze Marseillais en fin de parcours. Ses coups de pattes sur phase arrêtée ont amené 11 passes décisives (meilleur donneur d’assists de L1). Aujourd’hui, personne sur la Cannebière ne regrette les 18 millions d’euros investis (sans compter les 2 millions d’euros supplémentaires versés par la direction marseillaise à Porto lors de chaque qualif’ pour la Ligue des Champions) pour l’Argentin. Son style de meneur de jeu à l’ancienne, plus précis et dosé que spectaculaire fait l’unanimité.

MATHIEU VALBUENA

1m63, 57 kg, des allures de beauf et un Hummer ( » le responsable de la sécurité doit lui faire la courte échelle pour qu’il monte dedans « , dixit Diawara),… écrit comme ça, Valbuena n’a pas grand-chose pour lui. Et pourtant, il est un des hommes décisifs de la fin de saison. A droite de l’attaque, son entente avec Lucho a fait des dégâts. Et dire que Deschamps n’en voulait pas durant l’été et voulait même s’en débarrasser en hiver. P’tit vélo est le symbole d’un groupe volontaire et revanchard.

MAMADOU NIANG

Qu’il est loin le temps où Mamadou se faisait siffler par un Vélodrome irrité de ses multiples ratés. Aujourd’hui, l’international sénégalais est en passe de devenir meilleur buteur de L1 grâce à ses 17 buts. Ses dribles chaloupés, ses frappes enroulées et son ancienneté font aujourd’hui de lui le joueur préféré des bouillants virages marseillais. Son but libérateur face à Rennes (celui du 2-1, à un quart d’heure du terme) ne fait que consacrer encore un peu plus le joueur marseillais de l’année. Si Liverpool serait prêt à s’attacher les services de cet attaquant trentenaire, personne à Marseille n’est pourtant prêt à lui faire ses adieux.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire