Les 4 piliers exemplaires du Standard

1. Il continue sa recherche de football positif

Mis à part la pauvreté générale du jeu lors des stress matches, les Rouches ont toujours essayé de bien jouer au football et réussi à faire oublier Michel Preudhomme, ce qui n’était pas gagné d’avance. Il y a un an, les fans de Sclessin avaient la gueule de bois. D’abord pour avoir très bien fêté le titre et puis, dans la foulée, d’apprendre que MPH s’en allait.

Il était ressenti comme le ciment indispensable entre les choix sportifs assez géniaux du club et la réalité du travail sportif au quotidien. Mais là aussi, le directeur exécutif du club Lucien D’Onofrio, sortit un atout majeur de sa manche : Laszlo Bölöni, coach patenté et intermittent de l’humour, qui apporta d’entrée un plus. On l’a vu opérer sans trembler, de sa main de chirurgien dentiste, la transition vers des défis européens sans le concours de Marouane Fellaini. Il assuma également le départ de Dante Bonfim au mercato d’hiver. Bref, Bölöni fit d’un Standard amaigri un club encore plus fort.

2. Il prouve qu’investir intelligemment paye

Le titre de champion offre, cette année, une surprime européenne de 15 millions d’euros grâce à un accès direct à la phase des poules de la Champions League. Voilà qui va permettre au Standard de hausser considérablement son budget et de l’amener quasiment au niveau d’Anderlecht. Les Rouches, qui perçoivent déjà les dividendes étalés du transfert de Fellaini à Everton (20 millions d’euros) vont pouvoir continuer leur progression grâce à un mélange d’audace et de parcimonie.

On sait depuis belle lurette que ceux qui ne veulent pas rester au Standard au tarif calculé par le club s’en vont. Car Lucien D ne négocie jamais de manière interminable. Il calcule ce qu’il peut offrir et si ça ne convient pas, on se sépare en bons termes. Les deux derniers exemples en sont MPH et Andres Espinoza, le gardien du titre 2008 qui ne restera pas à Sclessin.

Evidemment, c’est la compétence sportive et la certitude de toujours trouver la bonne affaire qui permet d’être aussi sûr de soi. C’est pourquoi le club ne se mettra jamais à genou devant un joueur ou un coach. En conséquence, sa politique drastique des salaires permet d’assurer la santé financière et de ne pas avoir de dettes. C’est la première fierté du club, sa reconnaissance à l’égard de ses actionnaires et le socle d’une politique de constructions impressionnantes comme le prouvent la sortie de terre de l’Académie Robert Louis-Dreyfus et la concrétisation des projets d’un nouveau stade.

3. Il prouve qu’il faut faire confiance au jeune talent

Les succès des Rouches n’auraient pas été possibles sans l’épais fil rouge avec son école des jeunes. S’il n’attire pas des talents précoces d’autres clubs (comme Fellaini, Steven Defour, Sinan Bolat, Christian Benteke), il les forme depuis tout jeunes. C’est le cas d’ Axel Witsel, Mehdi Carcela, Réginal Goreux, Eliaquim Mangala et même du revenant Landry Mulemo. Pas étonnant que sa moyenne d’âge soit un record puisqu’elle tourne autour des 22 ans !

Là aussi, Bölöni et son staff ont parfaitement continué à creuser le sillon MPH. N’oublions pas qu’il sait de quoi on parle en la matière : il était actif au Sporting Lisbonne au moment de l’éclosion de Cristiano Ronaldo !

4. Il livre un message fort au foot wallon et même belge

Bölöni n’oubliera pas de si tôt cette année belge. Il a pu travailler au Standard en pleine confiance avec sa direction, car il a très bien compris son fonctionnement. Bölöni a même pris l’habitude de prêcher la bonne parole depuis l’attribution du titre d’Entraîneur 2009 à notre Gala du Footballeur Pro. Il y était allé d’un couplet sur les ressources inexploitées de notre football national, en insistant sur la bonne coopération à avoir entre les différents pouvoirs et communautés en place. Certains y ont même vu un appel du pied concernant le poste d’entraîneur national belge. Mais ce ne serait pas ce qui pourrait arriver de mieux aux Rouches. Il y a du pain sur la planche en Champions League et la meilleure manière de s’y préparer est de garder le capital entier. Ou pas ?

PAR JOHN BAETE

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