Les 20 dont on va parler cette saison

JOHAN VERMEERSCH Comment sortir du mouroir

Lorsqu’on parle du Brussels, il est quasiment incontournable. Il entame sa 10e saison à la présidence du club, sans compter celles passées à la tête de feu le RWDM. Mais il commence à se lasser. Il a déjà qualifié la D2 de mouroir.

 » La saison dernière, on a eu une réunion avec les dix anciens pensionnaires de D1 qui militent dans l’antichambre. Cette saison, avec Eupen et Charleroi, il y en aura deux de plus : 12 sur 18. On est tous arrivés à la même conclusion : chaque année, les clubs de D2 enregistrent un déficit d’exploitation. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement ? En droits TV, on va toucher 25.000 euros. Que peut-on faire avec cela ? En France et aux Pays-Bas, les clubs de D2 touchent 10 à 15 % du budget TV global. Au niveau du public, certains clubs de D2 belge n’atteignent pas le millier de spectateurs de moyenne. C’est un cercle vicieux : pour attirer du public, il faut du spectacle et des résultats. Et pour cela, il faut investir. Mais il n’y a pas d’argent. Conclusion : le niveau ne cesse de baisser. La saison dernière, sur les 18 clubs de D2, je n’ai pas vu cinq joueurs qui avaient le niveau pour être titulaire en D1. « 

MICHEL DE WOLF Garder la voix

Si le Brussels est toujours en D2, il le doit en grande partie au coach brabançon. Lorsqu’il est arrivé, la situation était désespérée et rares étaient ceux qui croyaient encore au maintien. Il a sauvé le club au prix d’un 22 sur 24 dans les huit derniers matches. Logiquement, c’est lui qui entamera la saison. Et la terminera ?

DANNY OST  » Je n’ai qu’une parole  »

En 2010, il avait fait monter l’AS Eupen en D1 avant d’être remercié après cinq matches et un 0 sur 15 parmi l’élite. Il s’est alors recasé à Tubize, avant de retourner à Eupen pendant les PO3… prêté par Tubize. Définitivement ou temporairement ?

 » Dans mon esprit, il n’y a jamais eu le moindre doute à ce sujet. J’étais retourné à Eupen en fin de saison, parce qu’on m’a donné l’occasion de terminer un travail qu’on ne m’avait pas laissé achever précédemment. Je n’ai pas réussi à maintenir le club en D1, mais même si j’avais remporté le tour final avec 18 points sur 18, je serais quand même retourné à Tubize. J’avais donné ma parole. « 

IZZET AKGUL Tiens qui voilà !

Après avoir percé à Charleroi, et tenté sa chance à Roulers, l’attaquant belgo-turc né à Namur revient en Belgique. Son passage à Denizlispor ne lui a pas laissé que de bons souvenirs. Les retards de paiement étaient fréquents. Il a convaincu DannyOst lors d’un match amical contre Telstar et débarque dans le Brabant wallon, à 29 ans, avec une énorme faim de football.

MICHEL FARIN Déménager, c’est tout un art

35 ans après la fusion entre le Daring et le Racing White, qui avait donné naissance au RWDM déjà disparu, il y aura de nouveau un derby en D2 entre un club du Stade Machtens et un club du Stade Fallon. MichelFarin, le président des Woluwéens à la tête d’une société de transport, peut être fier de son travail. Lorsqu’il a repris le White Star, en 1999, celui-ci filait droit vers la… 4e Provinciale. En 12 ans, voilà donc une fameuse ascension, franchie étape par étape. Le club, qui avait fait l’actualité la saison dernière en atteignant les quarts de finale de la Coupe de Belgique après avoir éliminé deux clubs de D1 (Lokeren et Zulte Waregem), se retrouve désormais dans l’antichambre de l’élite.

DAMIEN MICELI L’anti pro

Le milieu de terrain carolo, qui avait tenté sa chance avec un certain succès au MVV Maastricht avant de revenir à Charleroi, a renoncé au professionnalisme lorsqu’il a quitté le Sporting pour l’Olympic. Depuis trois ans, il travaille comme magasinier. Et il tient à garder son boulot, malgré l’accession à la D2 du White Star dont il fut l’un des principaux animateurs la saison dernière en D3.

 » On n’est pas professionnels au White Star, on ne s’entraîne que le soir. Et financièrement, il faut bien nouer les deux bouts. « 

ANDRÉ ARBONNIER Français cramé par la Belgique

Le président du RBDB, annoncé sur le départ, est réputé pour ne pas avoir sa langue en poche. Et de fait :  » Lorsque j’ai débarqué en Belgique, je m’étais engagé pour trois ans « , explique l’homme d’affaires français qui est à la tête d’une entreprise de métallurgie et ferraillerie.

 » J’en suis à ma cinquième année, le temps est venu de céder le relais. Je suis sponsor à Valenciennes et à Lens, et il y a des choses que je ne peux cautionner dans votre pays. J’en ai marre des incompétences, des magouilles, du manque de soutien du monde politique. On m’avait pris pour un fou lorsque j’avais déclaré que le RBDB serait en D2 endéans les trois ans. On est monté au bout de deux ans. Je suis persuadé qu’avec un tout petit coup de pouce, le RBDB se retrouverait en D1 endéans les trois ans. Mais la ville de Boussu ne bouge pas. J’ai parfois du mal à comprendre la politique belge. Cette crise gouvernementale résulte-t-elle d’un conflit nord-sud ou plutôt droite-gauche ? Il y a le gars joufflu qui ne sait pas dire oui et qui, par voie de conséquence, dit non à tout. Et en face, il y a le n£ud pap’ avec lequel on attend qu’il s’allie. Avec lui, c’est connu, tout l’argent va à Mons. « 

ANTONIO IMBORGIA Le descendant des Medicis est de retour

L’ancien patron sportif de l’AS Eupen, mis à la porte dans les Cantons de l’Est, va-t-il revenir par la fenêtre au… RBDB ? Il ne souhaite pas reprendre la présidence dont AndréArbonnier cherche à se débarrasser, mais il pourrait y placer des joueurs. C’est déjà fait pour Alex et MarkoObradovic, et d’autres devraient suivre…

ANTHONY ADEBAYOR Le vol du Togo a du retard

Le frère d’ EmmanuelAdebayor, himself. Il a signé un contrat de deux ans au RBDB, mais il est toujours bloqué au Togo pour un problème de visa. Formé à l’académie d’ AdekamniOlufade, il était passé, tout gamin, par le centre de formation du FC Metz, mais suite à un changement de directeur, était rentré au pays. Il avait été recontacté par d’autres clubs de Ligue 1, mais la fédération – qui avait, dit-on, peu apprécié les critiques d’Emmanuel après la fusillade encourue durant la Coupe d’Afrique – ne lui a pas accordé son bon de sortie. JoséRiga et AlainBattard se sont intéressés à lui, il a opté pour le Borinage. On le décrit comme un bon attaquant, qui se bat sur tous les ballons et possède un bon jeu de tête.

WOLFGANG FRANK C’était un problème de langue ?

Après s’être mise à l’heure italienne, l’AS Eupen s’est mise à l’heure allemande. Quelque part, pour des germanophones, c’est plus logique. Il n’empêche que le club du Kehrweg, relégué en D2 après une saison à peine parmi l’élite, a subi un sérieux lifting. Le directeur sportif, qui fait aussi office d’investisseur et succède donc à AntonioImborgia, est désormais IngoKlein. Le directeur administratif, allemand lui aussi, est ThorleisSchönfeld. ManfredTheissen, qui a repris son boulot de commissaire de police après deux ans de congé sans solde, a quitté le club et RolandLouf, engagé pour lui succéder, est parti après quelques semaines, lorsque la passation de pouvoirs s’est produite.

Le nouvel entraîneur, enrôlé par la nouvelle direction à la place de… MarcGrosjean qui avait lui aussi été engagé sous l’ère Imborgia, est forcément allemand lui aussi. Il s’appelle WolfgangFrank et a joué à Stuttgart, AZ Alkmaar, Dortmund, Brunswick, Nuremberg et Glaris en Suisse. Comme entraîneur, il a bourlingué à Glaris, Aarau, Wettingen, Winterthur, Essen, Mayence, Austria Vienne, Duisbourg, Unterhaching, Leipzig, Offenbach, Wuppertal, Iéna et donc maintenant Eupen. C’est tout ? Pour l’instant, oui.

ENES SAGLIK Et moi alors ?

Ses prestations lui avaient valu d’être appelé dans le groupe des Espoirs belges la saison dernière comme milieu offensif. Il est désormais, avec FazliKocabas et ChristianKabasele, le seul joueur de l’effectif de D1 qui soit resté au Kehrweg.

 » Après avoir goûté à l’élite, je ne retrouve pas la D2 de gaîté de c£ur. Mais quand on ne reçoit aucune proposition concrète, il faut s’en faire une raison et jouer là où on en a la possibilité. J’espère que l’on va s’intéresser à moi et que je pourrai, tôt ou tard, regoûter à la D1. Avec Eupen ou un autre club. Comment je vois la saison ? D’abord, il faudra essayer de se… maintenir ! « 

BEPPE ACCARDI L’homme de Java

Cet Italien de 47 ans, ex-défenseur latéral a évolué dans 12 clubs italiens en 15 ans, avant de signer (il n’avait pas reçu de proposition concrète) en octobre 1995 à Pelita Jaya, une des meilleures équipes d’Indonésie. A Java, il avait comme coach l’Argentin Mario Kempes, qui l’a aligné comme deuxième attaquant. En Indonésie, il est devenu une star et n’a plus voulu jouer en Italie. Il est le nouveau directeur technique de Visé. Il représente la famille Bakrie, l’une des plus grandes fortunes d’Indonésie qui cherchait une tête de pont dans le football européen. Car c’est en Asie que GuyThiry, président de Visé depuis 18 ans, a trouvé le soutien financier qu’il recherchait en vain dans nos contrées. On verra ce que cela donnera.

MARC GROSJEAN Un tour de carrousel en plus

Il avait cassé son contrat à Dudelange, club avec lequel il fut champion du Grand-Duché en sur-classement, pour revenir en Belgique entraîner l’AS Eupen. Du moins le croyait-il. C’était compter sans le changement de direction chez les germanophones. Antonio Imborgia, qui l’avait enrôlé, s’est effacé pour laisser la place à des investisseurs allemands qui lui ont préféré un entraîneur allemand.  » J’étais mal « , reconnaît-il.  » L’AS Eupen m’avait déjà contacté en fin de saison dernière, pour succéder à AlbertCartier, et lorsqu’elle m’a recontacté pour reprendre le club en D2, j’ai pris le risque de renoncer à l’année de contrat qu’il me restait au Luxembourg. Et subitement, avant même que la saison n’ait débuté, je me retrouvais sans rien.  »

Lorsque Visé – qui cherchait un successeur à JoséRiga et n’était pas satisfait du Suisse Bevilacqua – lui a tendu la perche, il l’a saisie avec enthousiasme.  » Au niveau de la structure professionnelle mise en place, c’est impressionnant « , constate-t-il.

JOS VERHAEGEN 3 millions pour le Great Old

C’est la révolution à Anvers : les administrateurs chassés du Beerschot vont désormais investir chez le grand rival de l’Antwerp ! Pour mieux se venger ? La situation est complexe, comme souvent lorsqu’un club est en proie à des problèmes financiers. L’ASBL du matricule n°1, dont le président est EddyWauters, est placée sous curatelle judiciaire. La société anonyme représentée par le groupe de JosVerhaegen (ex-Germinal Ekeren et ex-Germinal Beerschot), et dont font aussi partie le nouveau directeur sportif GuntherHofmans (ex-Germinal Beerschot) et le nouveau directeur commercial PaulHeylen (ex-Genk), va investir dans le club par le biais d’une dotation de trois millions. Voilà comment un club au bord de la faillite peut renaître à l’ambition. TosinDosunmu (ex-Germinal Beerschot) et AntonDunkovic (ex-Malines) ont déjà été transférés. On parle aussi de TomaszRadzinski, qui a renoncé au Lierse lorsqu’il a appris le retour de BenjaminNicaise (désormais à Mons). Il n’a pas encore signé, mais cela pourrait se faire incessamment.

KRISTOF LARDENOIT Toujours dans sa tour d’ivoire

Son rêve était de devenir le capitaine de Beveren, il l’a réalisé. A chacun ses ambitions. Il fut jadis le seul Belge au sein de l’équipe ivoirienne qui comportait quelques fameux talents en herbe : Gervinho, Romaric, YayaTouré, Eboué, Arsèneet d’autres encore. Lui n’a été contacté ni par le FC Barcelone, ni par Arsenal. Le voilà aujourd’hui, beaucoup plus modestement, capitaine de Waasland-Beveren. Il y a trois mois, le club fusionné a failli rejoindre la D1, puisqu’il disputa le test-match pour la montée face à Mons et ne s’inclina que dans les tout derniers instants.

Simple partie remise ?  » Nous sommes ambitieux mais personne ne parle de titre ni même de montée. « 

XAVIER DESCHACHT Un nom lourd à porter

Cocasse : alors que Beveren et Waasland ont fusionné, il y aura quand même un derby entre Beveren et Saint-Nicolas (Sint-Niklaas) en D2, puisque l’autre club de Saint-Nicolas, celui qui joue à Nieuwkerken, est monté via le tour final. On y retrouve peu de noms ronflants, à l’exception d’un certain XavierDeschacht, le frère d’ OlivierDeschacht. A lui de se faire un prénom.

ALESSANDRO CERIGIONI Le bourreau des Eupenois

A Eupen, on s’en souvient encore. Pour l’entame du tour final, les germanophones croyaient faire la bonne affaire en affrontant un Lommel privé de son buteur néerlandais JeroenKetting. C’était compter sans le jeune attaquant de 18 ans, qui plongea à maintes reprises dans le dos des défenseurs eupenois, se retrouva cinq fois en face-à-face avec OlivierWerner et le trompa à deux reprises. Il est toujours à Lommel, tout comme l’entraîneur FrankyVanderElst. Le club limbourgeois a beau avoir été amputé de ses deux piliers d’entrejeu ( GuyDufour au Standard et RobinHenkens à Malines), il devrait encore s’immiscer dans le peloton de tête.

ALEX DI GREGORIO Premiers entraînements en soirée

Le Liégeois, qui joua à Genk et à Charleroi dans ses jeunes années, avant de partir à l’Antwerp, au RKC Waalwijk et encore à l’Antwerp dont il porta le brassard de capitaine la saison dernière, se retrouve aujourd’hui, à 31 ans, à Tirlemont.  » Je n’avais signé qu’un contrat d’une saison à l’Antwerp, et il était prévu que si l’équipe ne se qualifiait pas pour le tour final, il ne serait pas prolongé aux mêmes conditions. Tirlemont me permet de me rapprocher de mon domicile. Evidemment, sportivement, cela change : moi qui ai toujours joué dans des clubs professionnels, je m’entraîne désormais à 17 h 30. L’avantage est que je peux consacrer plus de temps à ma famille. Au niveau des ambitions aussi, cela change. La saison dernière, Tirlemont avait dû attendre les dernières journées pour assurer son maintien. Cette saison, le club espère simplement se sauver… un peu plus tôt.  » Tirlemont sera le premier visiteur du Mambourg, ce soir.

NIELS RINGOOT Genoux tremblants

C’est l’histoire d’un guignard. Il y a quatre ans, il était l’arrière gauche de l’équipe nationale U17 emmenée par EdenHazard, qui fut demi-finaliste du Championnat d’Europe. Il était, à l’époque, un Espoir d’Anderlecht. Deux ruptures des ligaments croisés ont brisé son élan. Depuis deux ans, il est retourné à Alost, dont il est originaire. Mais la poisse n’a pas quitté ses basques : là encore, freiné par les blessures, il a peu joué. Il a néanmoins fêté la promotion du club. Car l’Eendracht Alost, rebaptisé Alost 2002 après la faillite, est de retour en D2. Avec son public fanatique et enthousiaste. Cela promet de fameux derbies contre le FC Dender.

AIMÉ ANTHUENIS Appelez-le Monsieur le Conseiller

Son  » engagement  » par l’anonyme club de Wetteren avait surpris. Quoi ? A son âge, et après les ennuis de santé qu’il a connus, il veut encore reprendre du service sur le petit banc ? Pas du tout : il ne sera ni entraîneur, ni président. Simplement conseiller en matière de recrutement et de scouting.  » On est allé vite en besogne « , affirme-t-il.  » Je n’ai aucune fonction officielle dans le club. Mais je suis très ami avec le nouveau président de Wetteren. S’il a besoin d’un conseil, il peut toujours m’appeler. « 

PAR DANIEL DEVOS

 » J’en ai marre des incompétences, des magouilles, du manque de soutien du monde politique.  » (André Arbonnier, président RBDB)

Si le Brussels est toujours en D2, il le doit en grande partie au 22 sur 24 de Michel De Wolf.

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