LÉONARD ET BODART N’ÉTAIENT PAS RASSURÉS…

Philippe Léonard n’a pas le temps de flâner. Consultant de la Gazette des Sports, il suit les cours de l’Ecole des entraîneurs de l’Union belge et gère son bel établissement (Les Coulisses), situé à l’ombre de l’Opéra, en plein centre de Liège. L’ancien gaucher du Standard accorde une grande importance à la Coupe 93 :

 » J’y songe avec émotion. C’était un rêve pour un jeune footballeur comme moi qui était professionnel depuis un an. Là, je gagnais directement une Coupe de Belgique. Il faut bien l’avouer : Charleroi nous a menés la vie dure. Les Zèbres détenaient une très bonne équipe. Nous avons souffert mais je ne suis pas d’accord quand on dit que le Standard a opté pour un jeu brutal. Cedomir Janevski et Olivier Suray ont été blessés accidentellement. J’étais épaule contre épaule avec Suray. Et dans notre chute, je l’ai touché accidentellement au tendon d’Achille, je crois. Ce n’est pas ce qui a fait basculer le match. En première mi-temps, notre gardien a tout arrêté ; il était invincible et cela a marqué les Carolos au mental. Il y avait aussi cette chaleur assez étouffante. Nous l’avons assez bien supportée tandis que notre adversaire se décourageait. Pour moi, c’est la clef de ce match. Collectivement, l’équipe de 93 était très forte, individuellement aussi si je songe au capital technique. Mentalement, l’équipe actuelle est cependant plus solide : elle n’a peur de rien et le montre. Nous étions plus sensibles aux doutes.  »

En 1993, Gilbert Bodart, ivre de bonheur, déclare à la presse :  » C’est terrible. Je voulais retourner avec cette Coupe de Belgique à Liège mais je n’ai été rassuré que lorsque j’ai vu le ballon de Henk Vos au fond des filets de Charleroi. Au repos, je me suis fâché. Notre adversaire était dangereux. S’il avait marqué, nous ne serions jamais revenus. Le but d’Henk a constitué un véritable déclic pour I’équipe. Nous avons su nous serrer les coudes, chasser notre nervosité et développer un football plus conforme à notre style.  »

Guy Hellers est aussi heureux que son capitaine au coup de sifflet final :  » J’ai songé à nos trois précédentes finales, toutes perdues. J’avais la hantise de voir s’échapper cette finale-ci également. Je devais fermer le côté droit de I’entrejeu et bloquer Pär Zetterberg lorsqu’il quittait le secteur de Thierry Pister. Je ne pouvais pas me lancer dans des offensives irréfléchies. L’équipe a respecté les consignes d’ Arie Haan : elles nous a offert la victoire.  »

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