LÉON SEMMELING (T1 ET T2 ANNÉES 80)

gardien

En tant que membre du staff technique du Standard, j’ai eu la chance de travailler avec deux gardiens de but de haut vol : Michel Preud’homme et Gilbert Bodart. Tous les deux se sont pleinement inscrits dans le sillage de Jean Nicolay et de Christian Piot. Preud’homme n’avait que 18 ans en 1977 quand Robert Waseige lui demanda de remplacer Jean-Pol Crucifix contre Boom avant d’être titulaire trois jours plus tard à Anderlecht. En 1981, j’ai appris à connaître un garçon sachant se maîtriser, se concentrer, vivre dans sa bulle en étant totalement concentré sur un match. Plus longiligne que Piot, il a su rebondir après les problèmes du Standard en 1984 et l’alternance avec Bodart. Il s’imposa à Malines, revint en équipe nationale, fut élu meilleur gardien de but du monde en 1994. Tout comme lui, Bodart méritait de figurer au palmarès du Soulier d’Or. Il a quand même gardé la baraque durant des années alors que le Standard cherchait un nouveau souffle.

défense

La défense qui a sévi de 1981 à 1984 dégoulinait de classe et de complémentarité. Elle a souvent réalisé des matches parfaits. A droite, Eric Gerets mangeait son adversaire direct. Ce n’est pas lui qui s’adaptait à son opposant mais le contraire. Il mettait régulièrement le nez à la fenêtre et on ne le revoyait plus. A gauche, Gérard Plessers imposa aussi sa force, sa technique. Eric et Gérard ont réussi tous les deux une grande carrière à l’étranger : ce n’est pas dû au hasard. Venu du Club Bruges, Walter Meeuws était en quelque sorte un libero de charme et de classe. Il organisait son secteur de jeu avec maestria. Théo Poel était finalement le moins médiatisé des éléments de cette formidable défense. Mais, au bout du compte, cet intransigeant stopper était le plus indispensable des arrières rouches. Poel était le seul à ne pas être repris en équipe nationale mais quand il ne jouait pas, les vedettes s’inquiétaient : – Mais que fera-t-on sans lui ? Il était donc très utile…

milieu

Arie Haan fut le premier transfert de Goethals. C’était une priorité pour le coach bruxellois. En 1981, Anderlecht ne proposait qu’une prolongation de contrat d’un an au meneur de jeu hollandais. Il voulait un nouveau bail de deux ans que Roger Petit se fit un plaisir de lui offrir. Malin, Haan demanda et obtint des primes pour le titre, une finale de Coupe d’Europe : il gagna sur toute la ligne. S’il était important, on pouvait en dire autant de Jos Daerden. Gros travailleur, il était souvent décisif comme ce fut le cas en demi-finale de la Coupe des Coupes contre Tbilissi en 1982. Le Standard s’imposa deux fois sur le même score : 1-0. Daerden prit les deux buts à son compte. Guy Vandersmissen fit son trou à droite. Guy était un magnifique technicien. A gauche, la solution ne fut pas aussi évidente. Etienne Delangre et Anthony Englebert ont dépanné au back gauche et cela permis à Plessers d’avancer d’un cran. Le Suisse René Botteron nous aida durant la deuxième partie de la saison 1981-1982.

attaque

En 1981, Simon Tahamata était au sommet de son art. Il était l’élément le plus important de son époque. Simon gagnait des matches tout seul, passait des défenses en revue avant de marquer. Quand Tahamata était dans un bon jour, il était impossible de l’arrêter. Certains comparent Mbark Boussoufa à Simon. Le Gantois est un joueur spectaculaire et inventif. Mais Simon, était beaucoup plus concret. Sur le terrain, Raymond Goethals lui donnait carte blanche. Benny Wendt apportait toute sa puissance de finisseur suédois. Eddy Voordeckers fit mieux que dépanner avant d’être transféré à Waterschei en 1982. Je n’oublie pas non plus les services offerts par Heinz Gründel et Willy Geurts. En 1983, le Standard transféra l’imposant Horst Hrubesch. Le bombardier d’Hambourg n’eut pas de chance. L’équipe fut décimée par l’affaire Standard-Waterschei et il se blessa. Mais cette légende ne cessa d’être un exemple pour les jeunes. Plus tard, j’ai apprécié aussi Alex Czerniatynski, Marc Wilmots, etc.

coach

En tant que joueur, j’ai d’abord apprécié Geza Kalocsay, Michel Pavic et René Hauss. Puis comme T2, je me suis régalé aux côtés de Raymond Goethals, d’Arie Haan et de Robert Waseige. Quand Goethals accepta la succession d’ Ernst Happel, il y avait du pain sur la planche. Un des monuments du Standard avait pris le chemin de l’Allemagne : Asgeir Sigurvinsson. Ralf Edström décida aussi de quitter la D1 belge. Goethals observa l’équipe en fin de saison 1980-1981 avant d’entamer son £uvre de reconstruction. Le premier grand rendez-vous ne fut autre qu’Anderlecht-Standard en Supercoupe. Goethals et Tomislav Ivic tentèrent de se neutraliser : le Standard emporta ce duel tactique lors de la séance des tirs au but (1-3). Haan était aussi un stratège. Waseige brillait comme organisateur. De plus, c’était un remarquable communicateur et un motivateur de première force qui avait l’art de révéler des talents inconnus. Il a permis à beaucoup de joueurs de réaliser des carrières inattendues en D1.

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