» Léon Semmeling, le chasseur de penalties « 

Pierre Bilic

NÉ EN 1941, HEYLENS FUT UN EXCELLENT BACK DROIT (67X DIABLE ROUGE, ÉQUIPE D’EUROPE 65, MONDIAL 70 AU MEXIQUE, 7 TITRES ET 3 COUPES DE BELGIQUE AVEC ANDERLECHT). COACHA UNE DOUZAINE DE CLUBS (PASSA 5 ANS AU LOSC ET FUT COACH BELGE 1984 À SERAING)

 » Les petits clubs ont toujours été utiles. A la fin des années 50, trois camarades de la même région usèrent leurs premières godasses de foot dans les rues de leur village : Léon Semmeling (Berneau), Lucien Spronck (Fouron), Roger Claessen (Warsage). Semmeling jouait déjà à Visé quand le FC Liégeois lui fit passer un test : négatif. Léon avait été jugé trop petit et trop léger. Cette erreur profita au Standard car Roger Petit l’avait à l’£il. En 1958, les trois potes se rendaient à Sclessin en autobus après avoir parcouru une quinzaine de kilomètres à vélo. Léon savait mettre le grand dérailleur et il m’a toujours affirmé que son souvenir le plus émouvant datait du 7 février 1962 quand le Standard atomisa (4-1) les Glasgow Rangers devant 35.000 spectateurs. Il y avait du monde le long de la ligne et les Standardmen devaient repousser des spectateurs pour botter les corners.

J’ai eu la chance de jouer souvent contre lui et surtout d’être son équipier chez les Diables Rouges. A sa façon, il a modernisé le rôle d’extérieur droit. Léon savait déborder en vitesse avant de soigner ses centres. Petit à petit, il a décroché dans le jeu pour aider la ligne médiane et la défense. Avec lui devant moi, je n’étais jamais seul. En fait, Léon était souvent l’homme qui nous permettait en cours de match d’alterner le 4-3-3 (en possession de balle) et le 4-4-2 (repli défensif). Il était régulièrement tabassé car les opposants savaient tous que Semelain lisait bien le jeu et était un pion important. Il en a eu marre d’être secoué comme un prunier et est devenu le plus beau plongeur de D1. Il suffisait de souffler dessus pour qu’il chute dans le rectangle… Léon est ainsi devenu un redoutable chasseur de penalties, médaille d’or dans sa spécialité.

Je ne sais pas si Marouane Fellaini signera un jour au Real Madrid. Léon, en tout cas, eut une offre en bonne et due forme. Les Espagnols cherchaient un extérieur droit. Roger Petit était prêt à le lâcher mais, en raison du décès de son papa, ce clubman refusa et devint soutien de famille. Je suis certain que mon ami Léon (71 ans) aurait fait son trou au Real. Je retrouve toujours cette légende du Standard avec plaisir lors des matches de l’équipe nationale à domicile : qui a dit que les Mauves et les Rouches ne s’entendent pas ? »

NB : Rendons à feu Felix Week ce qui lui appartient. C’est lui, et pas Ward Volkaert, comme écrit la semaine passée qui, après une dispute, priva Bobby Böhmer de la finale de la Coupe de Belgique 78 (perdue 2-0 par Charleroi contre Beveren)

PIERRE BILIC

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