LE VENEZUELA, UN FOOTBALL EN PLEINE EXPANSION

 » On connaît surtout le Venezuela pour Hugo Chavez ou ses belles femmes, qui ont remporté le concours de Miss Univers en 2008 et 2009. Mais c’est d’abord un pays très coloré avec beaucoup de nationalités différentes, issues de l’immigration pendant les deux guerres mondiales. Par exemple, ma mère est allemande et mon père péruvien. Il y a aussi beaucoup de gens aux racines caribéennes car le pays se situe au bord de la mer des Caraïbes. Cela se ressent dans le style de vie. La Salsa, le soleil et la plage font partie des habitudes des Vénézuéliens.

Après deux ans en Argentine, je suis revenu au Deportivo Tachira, le deuxième plus grand club du Venezuela et grand ennemi du Caracas FC où j’avais effectué ma formation. Certains supporters de Caracas m’en ont voulu en disant qu’on ne passait pas chez le grand rival mais globalement, cela a été vécu dans l’indifférence car je n’avais pas disputé de matches professionnels pour Caracas. Je suis resté six mois au Deportivo. Il s’agissait de mon premier tournoi complet ( NDLR : Dans beaucoup de pays sud-américains comme le Venezuela ou l’Argentine, l’année footballistique se compose de deux championnats : le tournoi d’ouverture qui dure six mois et le tournoi de clôture de janvier à juin.) Or, comme j’évoluais aux côtés de quelques joueurs colombiens, j’ai été remarqué par un de leurs agents qui m’a proposé d’aller à Santa Fe de Bogota.

Le Venezuela n’a pas de grand club. Si on compare avec les autres pays du continent, il y a un manque criant d’argent et d’infrastructures. D’ailleurs presque tous les joueurs de l’équipe nationale évoluent à l’étranger. Au départ, ce n’est pas un pays de football. Le base-ball est le sport le plus populaire et le Venezuela y excelle. Mais le football connaît une popularité croissante. D’abord parce que la saison de base-ball ne dure que quatre mois mais aussi suite aux résultats de la Vinotinto, surnom de l’équipe nationale, cette année. Pour la première fois de notre histoire, nous avons passé le premier tour de la Copa America. Et donc pour la première fois de notre histoire, nous avons atteint les demi-finales. Après, on a pris un bon départ lors des éliminatoires de la prochaine Coupe du Monde. Actuellement, nous sommes en tête avec l’Argentine et l’Uruguay (NDLR : 7 points chacun). Ces bonnes performances résultent d’un travail de fond effectué par la Fédération et attirent de nouveaux sponsors et supporters autour de la sélection. Je ne sais pas si on dispose de la meilleure équipe vénézuélienne de tous les temps. Auparavant, il y avait déjà de grands joueurs mais cette équipe est peut-être la plus homogène. Les joueurs historiques comme Juan Arango ou José Manuel Rey qui ont souffert lorsque l’équipe nationale s’entraînait devant 15 personnes et n’intéressait personne, profitent pleinement de ce boom. Ils nous disent que cela n’a pas toujours été le cas et qu’il faut donc rester les pieds sur terre. Mais cela ne nous empêche pas de penser à la Coupe du Monde 2014.  »

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