Le une-deux Parreira-Santana

Le phénomène est classique. Quand une petite nation du football accueille le Mondial, elle cherche un grand entraîneur, de préférence excentrique, un globe-trotter qu’elle considère comme un Messie et qu’elle charge d’atteindre au moins le deuxième tour. En 1986, le Yougoslave Bora Milutinovic a eu cet honneur au Mexique et en 2002, le Japon a jeté son dévolu sur le Français Philippe Troussier tandis que la Corée du Sud embauchait le Hollandais Guus Hiddink. Tous ont réussi leur mission.

L’Afrique du Sud ne pouvait demeurer en reste. Il y a trois ans, elle a enrôlé le Brésilien Carlos Alberto Parreira, dont le cv fait pâlir d’envie. A 24 ans, il était sélectionneur du Ghana, en 1970, il était préparateur physique du Brésil puis il y a eu le Koweït, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie saoudite aux coupes du monde 1982, 1990 et 1998. Champion du monde avec le Brésil en 1994, il a failli l’être encore en 2006.

Tout le monde était enchanté de lui en AfSud jusqu’à ce que son ami Joel Santana le remplace. Que s’est-il donc passé ? Lorsque sa femme est tombée malade en 2008, Parreira a décidé de la soigner chez eux et il a recommandé son ami, financièrement abordable, pour le remplacer. La Fédération sud-africaine a immédiatement mordu à l’hameçon. Santana n’allait coûter que 1,5 million de rands par mois, soit environ 150.000 euros,… dans un pays où le salaire moyen mensuel atteint 6.000 rands (600 euros). Cela faisait une économie de 300.000 rands par rapport à Parreira. Mais Santana n’avait encore jamais travaillé à l’étranger, encore moins dirigé une équipe nationale et il ne parlait que le portugais. Il semblait donc ne constituer qu’une alternative en attendant le retour de Parreira.

Mais il a dû faire ses valises sept mois avant le Mondial. Motif : des résultats très décevants. Et qui est revenu en Afrique du Sud, pas gêné pour un rand ? Carlos Alberto Parreira. N’est-ce pas là un une-deux parfaitement exécuté ?

*Saintfiet, un Limbourgeois de 37 ans, est entraîneur de la Namibie, voisine de l’AfSud, depuis 2008 après avoir coaché plusieurs clubs du sub-top au Qatar, en Allemagne, aux Féroé, aux Pays-Bas et en Finlande.

par tom saintfiet*

 » L’Afrique du Sud voulait absolument un coach étranger de renom. « 

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