Le temps des BELLES HISTOIRES

Deux buts ont été inscrits le week-end dernier : l’un sans intention (celui du gardien carolo Bertrand Laquait à Mons) et l’autre intentionnellement (à Sclessin contre le Germinal Beerschot par Fabian Carini û l’Uruguayen aurait pu porter le total général à trois, mais il a raté une seconde transformation).

Au Lierse, les gardiens brugeois se sont aussi mis en évidence. Dany Verlinden a fait mentir sa réputation d’étalon or en restant aux vestiaires après la mi-temps mais son remplaçant Tomislav Butina a joué de malchance comme souvent. Il fut exclu à la 78e minute pour un hands commis lors d’une sortie.

Les trois gardiens qui ont donc le plus fait parler d’eux sont Français, Uruguayen et Croate ! Signe des temps, alors que la Belgique a toujours été une terre de gardiens. Il n’y a rien à y faire. Même à Beveren, qui a vu éclore des grands spécialistes comme Jean-Marie Pfaff et Filip De Wilde, le gardien est Ivoirien. Bon, c’est vrai, si on fait les comptes, il y a juste un peu plus de gardien belges en D1 que d’étrangers, mais il faut croire que le grand public est attiré par les keepers venus d’ailleurs. Quand le Liégeois Logan Bailly commença à s’imposer dans le but d’Heusden-Zolder, un journaliste de la presse audiovisuelle belge prononça même son nom à l’anglaise ! Aujourd’hui, il est en stage à Liverpool.

Bailly avait passé deux ans au Standard, le club de Christian Piot et Michel Preud’homme (respectivement entraîneur et DT du deuxième club de Belgique), Gilbert Bodart (qui fait son bonhomme de chemin comme entraîneur à Ostende, coleader en D2) et l’immense légende Jean Nicolay (qui dévoile dans ce numéro certains traits de caractère mémorables). Après deux années à Genk, Bailly est passé à la succursale limbourgeoise, sans doute en attendant mieux car il est très présent dans ses buts alors qu’il ne fêtera ses 18 ans que le 27 de ce mois !

De Stefan Everts à Justine Henin en passant par Ann Wauters ou Jean-Michel Saive, il faut se convaincre d’une chose : le talent existe en Belgique comme partout ailleurs.

On se plaint souvent du manque de structures et d’encadrement en Belgique, mais û paradoxalement û on a l’impression que le super talent qui émerge sous nos latitudes perce relativement aisément au niveau international. Parce que s’il est ardu de s’imposer jeune au niveau belge sans détection et entraînement précoce systématique, c’est qu’on a des qualités qui ne demandent qu’à s’exprimer dans un contexte encore plus exigeant ?

A cet égard, il faudra bien observer l’évolution des Vincent Kompany et Olivier Deschacht, en courant évidemment le risque qu’ils s’envolent pour l’étranger comme des Thomas Buffel ou Daniel Van Buyten. A moins que le fait de faire leurs vrais premiers pas dans un grand club européen à part entière change les choses ?

Ce numéro spécial de fin d’année a toujours deux buts : d’abord celui de faire le bilan (à mi-championnat en foot et pour l’année dans les autres sports) et ensuite de proposer quelques interviews particulières et inédites. Si vous êtes demandeur de sentiments très forts et de véritables aventures humaines, jetez-vous en priorité absolue sur les textes consacrés à Sergio Brio, Ole Martin Aarst, Johan Boskamp et Nicolay qui, tous les quatre, possèdent une dimension émotionnelle hors du commun. Pour ceux que la tristesse rebute, il y a d’autres rendez-vous plus légers et revigorants avec Alexandre Teklak, Georges Heylens et le duo Adamo-Scifo. Sans oublier une étude intimiste des racines de Michel Verschueren. Son parcours de jeune homme est édifiant et explique pourquoi il a été autant médiatisé alors qu’il n’a jamais rien prouvé en sport de compétition.

Au-delà de tout ça, il y a la réalité du terrain où notre c£ur balance entre les confirmations des Mauves et des Rouches et les malheurs des Zèbres. A la veille de son centenaire, le Sporting de Charleroi a mauvaise mine. Mais cela aussi, c’est le sport, mordre sur sa chique, bosser comme un fou et espérer en des jours meilleurs. Belles histoires et bonnes fêtes !

par John Baete

Le super TALENT BELGE perce aisément au NIVEAU INTERNATIONAL. Une impression ?

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