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Le style danois

Le week-end prochain, Gand se déplace à Anderlecht. Un club entraîné par un Danois contre l’équipe qui pense aussi à un coach danois.

Comment se fait-il qu’il y ait tellement peu d’entraîneurs danois à l’étranger ? Kim Brink, le coach qui a découvert Jess Thorup joueur, explique que la question a suscité une discussion au Danemark.  » Peut-être parce que nous n’avons pas de réseau. La plupart des entraîneurs danois n’ont même pas de manager. Je n’en ai jamais eu, personnellement.  » Peut-être la vie est-elle aussi trop agréable au Danemark et les Danois trop gentils entre eux, selon certains journalistes sportifs.

Morten Olsen a entraîné l’Ajax et Michael Laudrup a officié quelques années en Angleterre mais à l’heure actuelle, aucun coach danois ne travaille dans un des cinq grands championnats. Jess Thorup est donc le porte-drapeau de ses compatriotes à l’étranger. Il pourrait toutefois susciter rapidement un émule, dans la mesure où le nom de Kasper Hjulmand (47 ans) a été cité à Bruxelles.

Le Danemark qualifie toutefois de fake news le fait que Hjulmand ait démissionné du FC Nordsjælland pour pouvoir entrer plus vite en fonction à Anderlecht. Hjulmand a bien estimé l’heure venue de relever un nouveau défi à l’étranger. En février 2016, il a été limogé par le FSV Mainz 05 aux trois quarts de la saison. Alors que le club risquait la rétrogradation, il avait refusé d’abandonner son football soigné et attrayant pour miser sur la force dans les duels. Le quotidien Die Welt avait alors écrit qu’il était sans doute trop professionnel et trop gentil pour la Bundesliga.

De retour au Danemark, dans son ancien club, il a de nouveau fait impression par ses résultats et encore plus par sa philosophie du football. Hjulmand est un adepte de Pep Guardiola et de ses concepts. Il ne jure que par la possession du ballon et une circulation rapide. Il exige que tous ses joueurs maîtrisent le cuir. Même en défense, il préfère les techniciens aux joueurs robustes.

Il accorde de l’importance à ce que pensent les supporters de son équipe et de son style de jeu. Celui-ci est aussi important à ses yeux que le résultat. Il a un autre point fort : il aime travailler avec les jeunes et les aider à progresser, individuellement comme en équipe. Il a accordé confiance et temps de jeu à des jeunes à Nordsjælland.

Mais Anderlecht n’est pas le seul club intéressé par Hjulmand. Il y a aussi des formations étrangères et Bröndby, un ténor danois, qui vient de renvoyer son entraîneur et tente de convaincre Hjulmand de transiter d’abord par un grand club de son pays avant de faire le grand saut. C’est que le petit Nordsjælland, avec ses 5.000 spectateurs, n’attire guère l’attention et n’est absolument pas comparable à Anderlecht de ce point de vue.

Il faut donc voir comment le Danois gérera la pression et avant tout s’il trouve à Bruxelles le projet sportif qu’il cherche à l’étranger. Sur le plan sportif, Hjulmand est un gage de stabilité mais il veut aussi un club stable qui lui laisse le temps d’appliquer ses idées.

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